Comme il aura été morne et long ce mois d'octobre littéraire !
A se demander si la littérature et moi avions encore des choses à partager, à douter des goûts littéraires de mes amis (certaines recommandations m'étant tombées des mains !), allant même jusqu'à me remettre en question (ne serais-je pas devenue trop exigente ?!) ... bref, j'en étais là de mes réflexions automnales lorsqu'enfin, alors que cette traversée du désert commençait à menacer sévèrement mon moral, j'atteignis l'oasis !!!
LE roman qui allait me réconcilier avec la lecture et me convaincre que oui peut-être bien que j'étais devenue une lectrice exigente mais qu'heureusement il y avait encore des romans qui pouvaient répondre à ces exigences là !!
Tim Gautreaux, dont je découvrais l'univers et l'écriture, signe ici un roman dans le plus pur style romanesque,et c'est peut-être bien ce qu'il me fallait !!
Renouer avec le plaisir simple d'une bonne histoire servie par des personnages que seule la littérature peut encore nous offrir et surtout écrite par un romancier qui n'a pas oublié qu'écrire c'est aussi savoir conter.
Si Nos disparus s'ouvre sur l'armistice de la première guerre mondiale en France, alors que le jeune Sam Simoneaux est chargé du déminage des champs de bataille, on comprend très vite que ce n'est pas cette histoire là que l'auteur souhaite nous raconter.
Et nous voilà sitôt repartis vers le Sud des Etats-Unis, le long du Mississipi pour cette fresque dramatique qui met en scène un héros malmené par la vie malgré son surnom de Lucky. Et comme il est beau et attachant ce personnage, avec sa sagesse, son courage, sa bonté presque enfantine et sa douce mélancolie.
Tim Gautreaux nous plonge ainsi dans les eaux troubles du Mississipi pour traiter des thèmes chers à la littérature, de ceux qui lui auront offert ses plus belles pages : la vengeance, la culpabilité et bien sûr le Bien et le Mal.
En auteur généreux, sincère et ambitieux, Gautreaux fouille au plus profond de l'âme humaine pour y puiser ce qu'elle recèle de plus abjecte et de plus immoral mais aussi de ces petits moments de grâce et de bonté absolue qui nous réconcilent parfois avec le genre humain.
Merci Mr Gautreaux, vous avez sauvé mon mois d'octobre !