Nous étions nombreuses à attendre ce troisième roman de Khaled Hosseini. C'est qu'il aura fallu attendre six ans depuis "Mille soleils splendides" pour se replonger dans l'Afghanistan de cet auteur qui le raconte si bien.
Le titre annonçait un roman aux allures de conte oriental et dès les pemières pages nous y sommes, dans cet Orient des traditions, des légendes ancestrales et des grands conteurs.
Le roman débute ainsi par l'évocation d'une vieille légende qui prend sens lorsque le père d'une famille pauvre décide de confier, pour ne pas dire vendre, sa petite fille Pari à son beau-frère plus riche, sa femme ne pouvant avoir d'enfant. Pari est petite, elle ne se rendra compte de rien, pense-t-on. Mais pour son frère adoré, plus âgé, c'est la déchirure, le traumatisme dont on ne se remet pas.
Et nous voilà embarqués dans ce drame familial chargé d'émotion et d'empreintes culturelles qui refont vivre l'Afghanistan d'autrefois ...
Sauf que, à peine l'histoire lancée, Hosseini semble s'intéresser à d'autres personnages et démarre ainsi une autre histoire en lien assez lointain avec Pari et Abdullah, et cela va se répéter sur tout le roman. On ne retrouvera d'ailleurs le frère meurtri que quelques décennies et 350 pages plus tard.
Alors dire que je n'ai pas aimé serait faux mais j'ai néanmoins ressenti beaucoup de frustration et de déception à cette lecture. Frustration de ne pas suivre des personnages auxquels je m'étais attachée et déception de ne pas retrouver la puissance romanesque "Des cerfs-volants de Kaboul".
Le talent de conteur est indéniable et toujours aussi fort, c'est d'ailleurs à mon sens, ce qui sauve ce roman, mais la construction et l'ambition narrative sont ses grandes faiblesses.
L'auteur survole 6 décennies, de 1950 à 2010, 3 continents, des dizaines de personnages et beaucoup trop d'histoires, Hosseini aurait pû écrire au moins quatre grands romans avec "Ainsi résonne l'écho infini des montagnes", comme c'est dommage d'avoir voulu tout compiler !!
On peut y voir une grand fresque, une sorte de grand paysage afghan, sorte de roman choral qui fonctionne souvent très bien. Alors pourquoi pas là, me direz-vous ? Parce que le talent de conteur d'Hosseini est tel qu'il est difficile pour le lecteur de sortir de ses histoires à peine y être entré, parce qu'on ne veut pas quitter d'aussi beaux personnages qu'on vient à peine de rencontrer ... ce qui fonctionne avec d'autres auteurs ne peut fonctionner avec Hosseini sans un sentiment de "trop peu" !
Le mot de l'auteur :
En Afghanistan, des années 1950 à nos jours, mais aussi à Paris dans les années 1970, en Californie dans les années 2000
et sur une île grecque aujourd’hui.
A Shadbagh, un minuscule village agricole, Abdullah, 10 ans, s’occupe de sa petite sœur Pari. Entre les deux enfants, le
lien est indéfectible, ce qui leur permet d’oublier la mort de leur mère, les absences de leur père qui cherche désespérément du travail et ces jours où la faim les tenaille encore plus qu’à
l’habitude.
Un jour, leur père décide de partir pour Kaboul où l’oncle Nabi lui aurait trouvé un emploi et d’emmener Pari avec lui.
Abdullah sent qu’il se trame quelque chose. Et de fait, leur père, préférant « couper un doigt pour sauver la main », vend Pari à la riche famille pour laquelle travaille Nabi. Une séparation
déchirante qui pèsera sur toute la vie d’Abdullah, même après son exil aux Etats-Unis.
La petite Pari oublie et grandit à Paris où sa mère, Nila, trop libre pour la société afghane, s’est enfuie au milieu des
années 50. Nabi est resté auprès de Suleiman, le mari de Nila, devenu handicapé suite à un AVC.
Des années plus tard, bien après la chute des Talibans, Abdullah n’a pas oublié Pari qui, elle, n’a jamais pu combler une
sensation de vide, comme s’il lui manquait quelque chose d’indispensable, dont elle ignorait tout…