Histoire d'un petit village corse et du bar local autour duquel gravitent quelques personnages déboussolés, voici comment pourrait se résumer le dernier roman de Jérôme Ferrari pour faire court ...
... sauf que ce n'est pas exactement de cela dont il s'agit !!!
Jérôme Ferrari nous invite à un conte philosophique des temps modernes, une très belle et fascinante réflexion sur l'autodestruction de l'humanité.
Avec un style quasi-hypnotisant et une écriture aussi somptueuse que puissante, Jérôme Ferrari apparaît comme un virtuose du verbe qui offre au lecteur une symphonie de mots assez vertigineuse. Certaines phrases relèvent du pur lyrisme et c'est un vrai bonheur de lecteur !!
Il n'y aurait que la forme, qu'on serait déjà aux anges ... mais l'auteur est en plus intelligent !!! Partant d'un fatalisme théâtral et mélo-dramatique sur lequel Augustin, himself !!, avait bâtit son sermon, Ferrari nous raconte la chronique d'une chute annoncée au travers de personnages forts et attachants (ah, le beau Libero !!!!) qui vont subir le triste présage dont Rome a fait les frais : rien d'humain n'est éternel, ce que les hommes construisent, ils le détruisent aussitôt.
Le titre comme le roman ont un côté prétentieux et élitiste qu'il faut dépasser pour rentrer dans ce conte atypique et profond qui se lit d'une traite tant l'écriture de l'auteur est addictive et le propos fascinant.
Un auteur que je découvre grâce aux conseils toujours avisés d'Attila ... merci donc pour cette belle découverte, je vais de suite jeter un oeil à sa bibliographie !
Le mot de l'éditeur :
Dans un village corse perché loin de la côte, le bar local est en train de connaître une mutation profonde sous l’impulsion de ses nouveaux gérants. À la surprise générale, ces deux
enfants du pays ont tourné le dos à de prometteuses études de philosophie sur le continent pour, fidèles aux enseignements de Leibniz, transformer un modeste débit de boissons en “meilleur des
mondes possibles”. Mais c’est bientôt l’enfer en personne qui s’invite au comptoir, réactivant des blessures très anciennes ou conviant à d’irréversibles profanations des êtres assujettis à des
rêves indigents de bonheur, et victimes, à leur insu, de la tragique propension de l’âme humaine à se corrompre.
Entrant, par-delà les siècles, en résonance avec le sermon par lequel saint Augustin tenta, à Hippone, de consoler ses fidèles de la fragilité des royaumes terrestres, Jérôme Ferrari jette, au
fil d’une écriture somptueuse d’exigence, une lumière impitoyable sur la malédiction qui condamne les hommes à voir s’effondrer les mondes qu’ils édifient et à accomplir, ici-bas, leur part
d’échec en refondant sans trêve, sur le sang ou les larmes, leurs impossibles mythologies.