Une journée dans la famille d'Albert, ouvrier chez Michelin et paysan à ses heures perdues, l'histoire d'un homme usé par la vie que se dit qu'en finir ne serait peut être pas si mal.
L'histoire se déroule le 9 juillet 1961, en pleine guerre d'Algérie, de politique de démembrement des terres agricoles et de l'invasion dans les foyers français du poste de télévision.
J'ai lu ce roman comme une jolie parenthèse dans un monde qui va vite et tourne mal, un récit écrit avec pudeur et sensibilité qui raconte la lassitude de la vie, les petites joies qui évitent de sombrer et les belles rencontres qui sauvent parfois.
Jean -Luc Seigle déjoue les pièges du populisme, en ne tombant pas dans les clichés condescendants et réducteurs.
Il nous livre de beaux portraits attachants et singuliers, ce père tout d'abord qui se demande à quoi bon continuer, le fils qui découvre la vie à travers Balzac et trouve refuge dans la lecture, et tous les autres qui insufflent un souffle de vie dans cette journée durant laquelle rien ne semble aller et distillent des petites vérités comme autant de moyens de se raccrocher à quelque chose.
Et puis en filigrane, et pour le plaisir de chaque lecteur, la lecture d'Eugénie Grandet qui accompagne cette journée pas exactement comme les autres.
Le mot de l'éditeur :
9 juillet 1961. Dès le lever du jour, il fait déjà une chaleur à crever.
Albert est ouvrier chez Michelin. Suzanne coud ses robes elle-même. Gilles, leur cadet, se passionne pour un roman de Balzac. Ce jour-là, la télévision fait son entrée dans la famille Chassaing.
Tous attendent de voir Henri, le fils aîné, dans le reportage sur la guerre d'Algérie diffusé le soir même. Pour Albert, c'est le monde qui bascule. Saura-t-il y trouver sa place ?
Réflexion sur la modernité et le passage à la société de consommation, En vieillissant les hommes pleurent jette un regard saisissant sur les années 1960, théâtre intime et silencieux d'un des
plus grands bouleversements du siècle dernier.