Ce roman de Ian McEwan nous a été proposé ce mois-ci par Lilia, je l'ai choisi pour deux bonnes raisons : la 4ème de couverture qui m'annonçait une histoire comme je les aime et cette très jolie photo censée donner le ton du roman .
Je ne fût déçue ni par l'une ni par l'autre ...
Comme tous ses romans, Ian McEwan excelle là encore à nous dépeindre les méandres de l'âme humaine avec un regard critique assez pervers ...
Ce roman, reconnu comme étant l'un de ses meilleurs, dénonce le pouvoir de manipulation des écrivains par l'entremise de Briony qui aime se raconter des histoires jusqu'à ne plus différencier le fantasme de la réalité ... ce qui va bouleverser la vie de son entourage et la sienne.
Expiation, est un roman envoûtant qui vous prend par la main et ne vous lâche plus sur 500 pages, on s'immisce dans cette atmosphère avec un sentiment de malaise et de fascination, accroché à l'histoire dramatique et empathique de ces deux soeurs et de ce jeune homme emporté malgré lui dans la tourmente.
L'écriture assez vertigineuse est d'une telle densité qu'elle ne s'offre qu'à un lecteur concentré et disponible. Tout est minutieusement maîtrisé et construit pour nous plonger en apnée ... et n'en ressortir que quelques 500 pages plus tard ... bluffé !!
Le mot de l'éditeur :
Tout commence comme une saga anodine, l'été torride de 1935, dans une vaste demeure de la campagne anglaise. Briony Tallis, une petite fille zélée, pédante et
affectée de treize ans, attend la venue de ses cousins du Nord, réfugiés d'une amère guerre civile familiale, pour répéter la pièce de théâtre qu'elle vient de terminer à l'occasion de l'arrivée
de son frère aîné. Sa sœur Cecilia s'interroge sur son avenir et flirte avec un ami d'enfance, la vie semble se dérouler selon la plus stricte normalité dans la moiteur de chambres en
désordre.
Après un faux démarrage en douceur, le roman change pourtant subrepticement de genre et sombre dans le drame humain le plus absolu.
Dans une langue dépouillée de toute affectation, mû par un sens du détail stupéfiant, McEwan dresse un redoutable portrait collectif tout autant qu'une passionnante
description de la Seconde Guerre mondiale. En trois parties et un épilogue, il livre un roman sans indulgence sur l'être humain, sa veulerie, sa lâcheté et ses remords toujours trop tardifs.
Magistrale démonstration littéraire, Expiation est une perle de noirceur.