Sublime, terrifiant, intense, bouleversant, fascinant !!!!
David Vann confirme avec "Impurs" qu'il est un très grand auteur, de ceux qui écrivent avec leur âme et leurs tripes, de ceux qui ne trichent pas !
Nous sommes sous la chaleur de Californie au coeur d'une terre aride et isolée de tous. Galen, âgé de 22 ans, y vit seul avec sa mère. Pas vraiment un huis-clos puisque la grand-mère, la tante et la cousine auront chacune leur rôle à jouer dans le drame qui se noue, mais plutôt un duel entre une mère et son fils.
Après "Sukkwan Island" et la relation au père, David Vann nous parle des femmes dans le cercle familiale et plus particulièrement du lien maternel qui nous nourrit, nous attache mais peut aussi nous étouffer.
Impossible de vous raconter Impurs !
Impurs ne se raconte pas, il se lit !
Tout l'art de cet auteur est de rendre par les mots l'âme humaine dans ce qu'elle a de plus complexe et de plus torturée.
David Vann parle de nos limites, du moment où tout bascule, où l'émotion et les sentiments prennent le contrôle total sur la raison. Et malgré la folie, la détresse et la monstruosité parfois de ses personnages, tout fait écho. L'empathie est totale, leurs sentiments ne nous sont pas étrangers, chacun des personnages est une part de nous-mêmes qu'on la reconnaisse ou non.
Et c'est en cela que David Vann est un auteur fascinant, il parvient à sonder l'âme à des profondeurs abyssales.
Et puis il y a cette maîtrise du drame absolument magistrale qui rend la tension palpable dès le début du roman , David Vann prend le lecteur a témoin, il tisse les fils les uns après les autres, nous savons que ce qui va arriver sera terrible, alors on est sur le qui-vive, on attend, on espère et on finit par craindre le pire.
Jusqu'à la dernière page, j'ai souffert avec Galen, j'ai espéré que tout s'arrange, j'ai pleuré avec lui et j'ai adoré ce personnage malgré toute sa noirceur, sa cruauté et sa névrose.
David Vann convoque toutes les forces naturelles, la terre, le feu, l'air et l'eau pour purifier, nourrir ou apaiser ces âmes en perdition, mais malgré l'attachement de Galen à Siddharta et à la méditation qui élève et transcende, nous savons que c'est un combat perdu d'avance et que rien ne pourra les sauver.
Un roman dont on ressort un peu sonné mais en totale admiration !
Le mot de l'éditeur :
Après Désolations et Sukkwan Island, prix Médicis étranger 2010, David Vann nous entraîne dans la fournaise californienne. Il livre un roman haletant sur la folie et la lente descente aux enfers d’un jeune homme à l'esprit torturé. Le nouveau tour de force d'un romancier exceptionnel.