L'hibiscus rouge de Chimamanda Ngozie Adichie
Que de force, de tristesse et de rage dans ce roman !
Après "L'autre moitié du soleil", Chimamanda Ngozi Adichie m'a une fois encore emmené très loin, au delà des frontières, vers cette Afrique noire que je méconnais tant.
Encore plus bouleversant que son précédent roman, "L'hibiscus rouge" est l'histoire d'une famille pleine d'amour qui doit combattre le fantôme destructeur d'un père obsédé par le salut des âmes.
C'est toujours avec une grande sensibilité que l'auteure nous dépeint ce quotidien nigérien tourmenté par les coups d'état, le respect des traditions et les lois imposées par l'Eglise.
Deux enfants sont ici au coeur de l'histoire, un frère et une soeur, dont la sagesse et le courage nous font croiser les doigts tout le long du roman ... pour que cela se termine bien pour eux.
Et puis bien sûr, ce père autoritaire, généreux, aimant, violent, admiré, haï ... bref un personnage en perpétuelle dualité intérieure, dualité d'autant plus intéressante qu'elle entrave le regard et le jugement et n'a fait que renforcer ma colère mélée de tristesse.
Et c'est bien la colère qui aura prédominée ma lecture, face à une Eglise castratrice, destructice et dictatrice, et ce douloureux constat, une fois encore, que la religion aura fait plus de mal que de bien au cours des siècles en son seul nom.
Un roman puissant qui m'a bouleversé et qui me laissera des traces.
Le mot de l'éditeur :
Kambili a quinze ans. Elle vit à Enugu, au Nigeria, avec ses parents et son frère Jaja. Son père, Eugene, est un riche notable qui régit son foyer selon des principes d’une rigueur implacable. Sa
générosité et son courage politique en font un véritable héros de sa communauté. Mais Eugene est aussi un fondamentaliste catholique, qui conçoit l’éducation de ses enfants comme une chasse au
péché.
Quand un coup d’Etat vient secouer le Nigeria, Eugene, très impliqué dans cette crise, est obligé d’envoyer Kambili et Jaja chez leur tante. Les deux adolescents y découvrent un foyer bruyant,
plein de rires et de musique. Ils prennent goût à une vie simple, et ouvrent les yeux sur la nature tyrannique de leur père. Lorsque Kambili et son frère reviennent sous le toit paternel, le
conflit est inévitable?
Sensible et émouvant.