Décidément Kate O'Riordan aime les drames et la mise à l'épreuve des couples !!
Aussi captivant qu'"Un autre amour", elle nous raconte ici la détresse d'un couple qui vit l'enfer, avec en toile de fond des thèmes récurrents chez l'auteure irlandaise : qu'est ce qu'aimer veut dire ? et l'amour peut-il résister à tout ?
Une fois encore, ce roman ne laisse pas de place pour le jugement et la condamnation ... ce serait bien trop facile ! Elle nous emmène donc sur le chemin de la compréhension et du pardon ... et c'est le cheminement vers ce but qui rend tout le récit captivant.
Avec "Le garçon dans la lune", la trame de l'histoire est autrement plus tragique que les les histoires d'infidélité et de désamour de son dernier roman, puisqu'elle choisit ici de raconter l'horreur et l'inconcevable : la perte d'un enfant et la responsabilité directe de l'un des parents.
Sans vraiment tomber dans les clichés, le larmoyant et le pathos, qui auraient rendu le roman carrément indigeste vu l'intensité du sujet, Kate O'Riordan joue tout de même sur l'émotionnel et le mélodrame pour raconter une histoire déjà bien dramatique en soi. Alors oui j'ai apprécié et dévoré ce roman ... mais je l'aurai préféré avec un peu plus de subtilité, comme elle est d'ailleurs parvenue à le faire pour "Un autre amour".
Le mot de l'éditeur :
« Elle se demandait si tous les mariages puaient autant sous le parfum répandu pour les amis et la famille. Sous la surface, des couches d’odeurs résiduelles, non résolues - pourriture, par exemple -, de sorte que la caresse ou le geste le plus simple prenait un millier de résonances, ravivait un millier de vieilles rancunes. Brièvement dissipées par une paire de fesses pas terribles qui se soulevaient en cadence avec un désespoir mécanique et sous lesquelles des cuisses claquaient et s’ouvraient juste assez pour permettre l’entrée. Des bras hésitants se tendaient sous les draps pas encore souillés, s’attendant toujours à être repoussés - comme si c’était la seule chose sur laquelle on pouvait compter. Se tenir compagnie en fin de compte, comme si c’était une fin en soi. » Julia vit depuis dix ans avec Brian, un être si désinvolte que rien ne parvient à le décontenancer. Ni ce qui s’apparente à une crise conjugale provoquée par un agacement mutuel intense, ni la singularité de leur fils Sam, un rêveur de sept ans qui voit un garçon pleurer dans la lune. Peu avant Noël, ils quittent Londres pour se rendre chez le père de Brian, en Irlande. A l’occasion d’une étape dans le comté de Waterford, un drame précipite la fin du couple. Réfugiée contre toute attente chez son beau-père, Julia met alors à jour un suffocant secret de famille. Avec une écriture rigoureuse, Kate O’Riordan dit le séisme de la mort, la douleur et la solitude hébétée, la vie fragile, l’impuissance, l’amour. Des pages traversées par le vertige de la vie humaine.