Encore un auteur inconnu au bataillon (de Boulie !!!)...
Quelle lacune...
C'est à la fois ce qu'il y a de plus motivant et de plus frustrant dans le fait même de participer à ce cercle de lecture où chacun y va de sa proposition de livre !
Mais que de belles découvertes...
Je faisais dernièrement l'exercice de l'affinité littéraire avec Jean-Marc et je m'aperçois que je suis assez proche également de Françoise.
Sur 6 livres proposés, j'en ai lu 4 : belle performance (66% d'affinité), reste à savoir si l'inverse se vérifie... Combien de livres parmi ceux que j'ai proposé a-t-elle lu ?
Bref.
"Les Braises" vient s'ajouter aux autres "Assez parlé d'amour", "La poursuite du bonheur" et "Une odeur de gingembre".
Des livres très différents les uns des autres, pas vraiment de fil rouge dans ses propositions. Je me retrouve un peu là aussi, j'ai l'impression que les titres viennent plus souvent à moi que moi à eux...
Au jeu des devinettes, il m'est donc assez difficile, à réception de la liste, de savoir quel titre est celui de Françoise...
Bon, tout ça pour dire que Jean-Marc aurait aussi bien pu proposer ce classique hongrois, mais on s'en fiche...
De quoi ça cause au final ??
Le pitch :
Reconnu comme l'un des plus grands auteurs de la
littérature hongroise et l'un des maîtres du roman européen, l'écrivain Sandor Marai (1900-1989) s'inscrit dans la lignée de Schnitzler, Zweig ou Musil. L'auteur des "Révoltés", des "Confessions
d'un bourgeois" ou de "La Conversation de Bolzano" n'a eu de cesse de témoigner d'un monde finissant, observant avec nostalgie une Europe mythique sur le point de s'éteindre.
A travers la dramatique confrontation de deux hommes autrefois amis, "Les Braises" évoque cette inéluctable avancée du temps. Livre de l'amitié perdue et des amours impossibles, où les
sentiments les plus violents couvent sous les cendres du passé, tableau de la monarchie austro-hongroise agonisante, ce superbe roman permet de redécouvrir un immense auteur dont l'œuvre fut
interdite en Hongrie jusqu'en 1990.
Mon point de vue :
Je me souviens très bien que ce qui m'a poussé à lire ce livre, avant toute chose, est le fait que l'intégralité de l'histoire : la vie de deux amis d'enfance -séparés pendant 41 ans et 43 jours- s'étale sur une période de 24 heures et moins de 200 pages....
J'entends encore les mots de Françoise marteler mon esprit..... et je sens encore cette curiosité me piquer et me pousser à lui emprunter ce livre.
Et waow quelle révélation !
Fan de Zweig, je retrouvais beaucoup de ce que j'affectionne tout particulièrement chez lui : la psychologie des personnages, les relations humaines/amicales, les amours trahis, la passion, l'infidélité, l'incompréhension de deux êtres qui s'aiment etc.
Un Général, originaire d'une famille aristocratique et fortunée, fondant ses principes moraux sur les valeurs militaires héritées de son père face à un Conrad, issu d'un milieu cultivé mais modeste, qui n'a que peu de goût pour l'armée mais possède un grand sens artistique.
Ces deux là devaient s'affronter d'une manière ou d'une autre !
Et même si, dans le fond, ce n'est qu'une énième histoire de 'mari trompé' c'est un merveilleux prétexte à plein d'autres choses.
Je précise également que l'histoire se déroule sur fond historique d'empire austro-hongrois ce qui n'est pas dénué de charme.
Alors en effet, on peut trouver les monologues un peu longs... mais ils laissent la part belle à l'imagination du lecteur !
On peut reprocher à ce Conrad de n'apporter aucune réponse, à peine des "oui" ou des "non"... mais il laisse la part belle à la vertu de l'écoute !
Ce livre est un puits sans fond de questions en libre service (le sens de l'amitié ? les différences sociales ? la perte de l'être aimé et comment y survivre ? la trahison et la vengeance : faut-il y céder ? etc).
Il suffit juste de s'y laisser aller...
Pour conclure, ce titre trouve sa justification dans le livre : l'avez-vous trouvée ?
Extraits :
"Il faut se résigner [...] nous devons admettre que des personnes que nous aimons ne correspondront pas à notre amour comme nous l'espérions. Nous devons supporter la trahison et l'infidélité..."
"La vie n'a d'autre but que de se continuer jusqu'à l'extrême limite de ses possibilités"
Un grand merci, Françoise, pour la découverte de ce chef d'oeuvre...