Depuis le temps que le cercle existe, il était temps que je présente l'un des auteurs qui aura le plus marqué mon
parcours de lectrice : John Irving.
Combien d'heures inoubliables avons nous passé lui et moi ? Que d'histoires incroyables avons nous vécu ensemble ? Combien de
rencontres improbables lui suis-je éternellement redevable ?
Alors oui, c'est vrai ses derniers romans n'ont pas la force, la magie et la fantaisie des premiers mais tout de même
...
Dans A moi seul bien des personnages John Irving nous raconte l'histoire de Billy, bisexuel issu d'une famille
atypique qui va se construire et se découvrir au travers des rencontres qui vont jalonner une moitié de siècle. De la bibliothécaire qui va lui ouvrir le monde de la littérature, au grand-père
travesti à l'univers Shakespearien , en passant par le caïd du lycée ,,, autant de somptueux portraits comme seul John Irving est capable de faire cohabiter dans un roman.
.
Après une première partie très bavarde qui a bien failli avoir raison de ma patience et de ma concentration, le John Irving
que j'aime a enfin repris le contrôle de sa plume et ne m'a plus laissé partir !
J'y ai retrouvé l'humour, l'intelligence, la liberté d'esprit , la grande tolérance et toute la fantaisie de l'univers
Irvinien.
Les fidèles y retrouveront ses thèmes récurrents , la transexualité, la lutte, Vienne, la littérature, le beau père idéalisé,
le théâtre ... pour aborder un sujet qui intéresse l'auteur depuis toujours, "l'ambiguïté sexuelle".
C'est un roman qui nous parle d'acceptation de soi et
de l'autre et d'identité sexuelle dans un pays qui juge et catalogue. Sur un demi siècle, Billy va tenter de nous raconter son parcours de bisexuel, de la difficulté à ne pas savoir qui l'on
est à 17 ans à l'acceptation de qui l'on est réellement à 70 ans.
Un roman empli d'humanité qui aborde un thème ô combien d'actualité sans jamais tomber dans la facilité et le racolage, du John Irving quoi !!!
Le mot de l'éditeur :
John Irving traite ici du désir, du secret, de l’identité sexuelle. À moi seul bien des personnages est une histoire d’amour inassouvi – une histoire tourmentée, drôle et touchante – et une
approche passionnée des sexualités différentes. Billy, le narrateur bisexuel, personnage principal du roman, raconte les aventures tragi-comiques qui marquent durant près d’un demi-siècle sa vie
de «suspect sexuel», expression déjà employée par Irving en 1978, Le Monde Selon Garp, un roman qui fit date.
Livre le plus politique de John Irving depuis L’Œuvre de Dieu, la part du Diable et Une Prière pour Owen,À moi seul bien des personnages est un hommage poignant aux ami(e)s et amant(e)s de Billy
– personnages de théâtre défiant les catégories et les conventions. Enfin et surtout, À moi seul bien des personnages est la représentation intime et inoubliable de la solitude d’un homme
bisexuel qui s’efforce de devenir «quelqu’un de bien».
Irving nous enchante avec cette formidable chronique de la seconde moitié du vingtième siècle américain, du grand renfermement puritain face à la libération sexuelle et à la guerre du Viet Nam,
sans oublier l’évocation de l’épidémie de sida et ses ravages ainsi que l’effarant silence des gouvernants (Reagan). Mais toujours de l'humour, beaucoup d’humour, arraché à la tristesse et la
mélancolie.