Aurora, Kentucky de Carolyn D.Wall
Ma rencontre avec ce roman :
Un goût pour le lieu, la période, le thème.
L’auteur ou ce que j’en sais :
Carolyn D. Wall vit à Oklahoma City et elle a longtemps animé des ateliers d’écriture avant dans se lancer dans celle de son premier roman Aurora, Kentucky.
L’histoire ou ce que je veux en dire :
Drôle de famille que celle d’Olivia Harker. Elle vit avec son petit-fils William qu’elle élève comme son propre enfant et sa mère, Ida, une femme à moitié folle qui habite dans un cabanon sur sa propriété. Elle tient à bout de bras l’épicerie laissée par son père. Un soir de 1938, le bruit d’un coup de fusil vient rompre la tranquillité d’Aurora, une bourgade rurale du fin fond du Kentucky . Olivia comprend qu’on est en train de tuer « ses » loups là-haut, dans la montagne, ceux amenés par son grand-père des années auparavant. Tenace et courageuse, elle n’aura de cesse alors de trouver les auteurs de ce massacre. Et au fil de ses « investigations », elle va se trouver confrontée à de terribles secrets du passé où plane la menace du Klan et dont le poids ne cesse de peser sur la communauté noire d’Aurora mais aussi sur ses propres choix de vie.
Mon avis sur le sujet :
On est très vite embarqué par ce livre à l’écriture fluide et maîtrisée dont le ton direct nous plonge rapidement au cœur de l’histoire et nous attache aux personnages. Au fur et à mesure que l’on déroule le fil du passé de l’héroïne, les pièces du puzzle se mettent en place, mais le mystère ne cesse de s’épaissir. Ce n’est que dans la dernière partie du livre que les choses s’accélèrent jusqu’au dénouement final. Enfin, ce livre nous plonge aussi dans le quotidien de cette Amérique profonde des années 30-40, humble et déchirée entre Noirs et Blancs qui se côtoient sans vivre ensemble et pour lesquels la vie est suspendue au secret.
L’image qui me restera de ce livre :
Olivia qui creuse dans la tombe de son père.
Une phrase du roman qui donne le ton :
« Enfer et damnation ! Il y a des années de ça, Ida a enterré papa près des cabinets en planches. Depuis, j’ai dû lui marcher dessus dix fois par jour. C’est ce que je fais en ce moment même, pour aller au puits. »
Trois mots pour définir ce roman :
- retrouvailles
- Coton
- Dignité
Le mot de l'éditeur :
En 1938, dans le Kentucky marqué par la pauvreté, conséquence de la dépression, et le racisme profond, Olivia Harker, s'échine à tenir avec son petit-fils, William, l'épicerie héritée de son père, mort, et héberge sa mère à moitié folle. Seule consolation, son amour payé de retour pour William et la présence des loups descendants de ceux rapportés d'Alaska par son grand-père. Mais dans l'ombre, le sinistre Arnold Phelps et sa bande font planer un danger permanent sur Olivia et sa famille. Danger dont elle ne perçoit pas tout de suite l'étendue. Il lui faudra plonger dans le passé de Phelps, ses exactions racistes et dans l'oeuvre de son père, justicier silencieux, pour tirer l'histoire au clair et, en même temps, découvrir que tous ceux qui l'aiment lui mentent depuis des années. Ce roman, très abouti qui nous vient de l'Amérique profonde, s'inscrit dans la veine de Harper Lee et de Eudora Welty. Traversé par une tension et une émotion quasi constantes, il est porté par une femme magnifique, courageuse, qui a gardé sa candeur et son intégrité