Ma rencontre avec ce roman :
Petit rédactionnel sur le livre à sa sortie dans je ne
sais plus quel magazine et un papier dans le Monde qui m'a donné envie de lire une nouveauté. Les articles élogieux paraissaient sincères. Cela ne sentait pas la promo à plein nez!
L’auteur ou ce que j’en sais :
En fait les articles parlaient surtout de l'auteur. Une britannique féministe, lesbienne. Tempérament fort expliqué par le récit de sa vie pas simple mais riche. Et puis une férue de littérature donc assurance de lire un texte bien écrit
L’histoire ou ce que je veux en dire :
Je sortais de la lecture des carnets de Susan Sontag,
qui m'avaient plu et pourtant les carnets ne sont eux pas rédigés ce sont juste des notes. J'ai eu l'impression que les 2 personnages se ressemblaient et j'avais bien envie de retrouver ce
type de personnage. C'était bien ça, deux femmes brillantes, un peu torturées, sensibles et battantes qui tracent leur chemin sans faire cas des conventions.
C'est autobiographique. Et c'est le récit de la vie de l'auteur : son enfance de petite fille adoptée par une mère bigote monstrueuse, son adolescence et la découverte de la littérature anglaise et de son homosexualité, , ses études dans une université prestigieuse et ses débuts d'écrivain, , sa vie professionnelle, ses amours , sa dépression, la recherche de sa mère biologique et ça s'arrête lorsqu'elle ne peut plus raconter puisque ce n'est plus derrière elle mais devant. Elle est née en 1959
Mon avis sur la question :
Bien écrit. L'auteur sait traduire ses sentiments et
ses émotions par des mots justes. Le rythme est rapide. C'est émouvant mais pas misérabiliste on va toujours de l'avant. C'est aussi une belle peinture sociale du milieu prolétaire ouvrier
anglais puis intellectuel des écrivains artistes britanniques.
L’image qui me restera de ce livre :
L'image de la cabine téléphonique où la mère prononce (
je crois) la phrase qui tient lieu de titre.
Une phrase qui donne le ton :
Des phrases qui donnent le ton il y en a plein
" L'inné et l'acquis m'intéressent. J'ai remarqué que je déteste entendre Ann critiquer Mrs Winterson. C'était un monstre,
mais elle était mon monstre à moi"
""L'amour, le mot difficile. Où tout commence où tout revient toujours. L'amour. Le manque d'amour. La possibilité de
l'amour."
Trois mots pour définir ce livre :
Introspection. Sentiment. Lutte
Le mot de l'éditeur :
« J’ai lutté à mains nues quasiment toute ma vie. […] Je suis un écrivain ambitieux. J’ai essayé d’échapper à l’idée selon laquelle les femmes écrivent toujours sur "l’expérience" – dans les limites de ce qu’elles savent – contrairement aux hommes qui écrivent sur ce qui est grand et audacieux. Pourquoi une femme devrait-elle être cantonnée à quoi que ce soit par qui que ce soit ? »
Dans Pourquoi être heureux quand on peut être normal ?, sorti en Angleterre il y a quelques mois, le personnage n’en est plus un. Il s’agit de l’auteur, Jeanette Winterson. Elle écrit sans fard le « roman vrai » d’une vie : la rigueur mystique d’une mère adoptive à l’esprit étroit, l’Angleterre des années 60, les démons de la dépression. Comment devient-on écrivain alors qu’on se destinait à entrer dans les ordres ? Winterson nous raconte sa trajectoire hors du commun. Dans une maison interdite aux livres, elle a su malgré tout nourrir et préserver la toute-puissance de l’imaginaire.
Ce texte exceptionnel est surtout le récit d’une quête d’identité, celle de Jeanette et, à travers elle, de toutes les femmes engagées dans la bataille pour leur liberté. Mères, amantes, amies, écrivains, modèles, adorées ou honnies, Winterson leur rend hommage dans ces mémoires d’une jeune fille issue du prolétariat de Manchester.
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