3 décembre 2013
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Annabel de Kathleen Winter
chroniqué par Suzy Blondax
Ma rencontre avec ce roman :
La couverture maladroite, mais néanmoins sans équivoque, à attiré mon regard ...
L'histoire ou ce que je veux en dire :
Annabel, ce n'est pas le prénom donné à l'enfant né(e) en 1968,au fin fond du Labrador au Canada, ni fille ni garçon, mais
le prénom d'une fillette disparue.
Wayne, car c'est finalement le prénom attribué à notre personnage central, ignore le secret qui entoure sa naissance, et
que partagent trois personnes: son père, figure paternelle emblématique, trappeur en phase avec la nature qui part chasser pendant de longs mois, et qui ne peut envisager que cette nature ait si
mal fait son oeuvre sur son unique enfant. Sa mère, qui tombe dans une léthargie liée à la certitude d'avoir fait le mauvais choix. Thomasina, une amie proche de la famille, et surtout de Wayne,
qui saura tempérer les excès du père et combler les manques de démonstration d'amour de la mère.
Mon avis sur la question :
Si vous ouvrez ce livre, ce ne sera pas par voyeurisme, il ne s'agit pas d'un compte rendu sur l'hermaphrodisme (1
naissance sur 83 000), le sujet est méconnu et souvent malheureusement assimilé dans l'esprit des gens à la transexualité.
Ce roman est avant tout une oeuvre poétique, rempli d'émotions et possède une force d'écriture qui me rappelle celle de
Susan Fletcher. L'auteur a le don pour décrire la beauté de cette nature bienveillante, ou le trappeur fait d'avantage confiance aux arbres et aux rapaces qu'aux êtres humains, ou la mère
s'épanche sur les fleurs et les araignées pour fuir les problèmes de son adolescent, et ou l'amie parcourt le monde pour oublier sa fille disparue. Quand au héros, on a envie de lui hurler la
vérité et qu'il trouve la sérénité de corps et d'esprit!
Les personnages décrits par Kathleen Winter ne sont jamais pathétiques mais animés et attachants, des êtres remplis de
lumière et de l'envie d'être heureux, dans un décor qui ne laisse guère de place à la différence.
L'image qu'il me restera de ce roman :
Un grand moment de sensibilité et d'émotion
Trois mots pour définir ce livre :
Tolérance, lumière, nature
Le mot de l'éditeur :
En 1968, dans un village côtier du Labrador, un enfant mystérieux voit le jour. Ni tout à fait garçon ni tout à fait
fille. Mais les deux à la fois. Les parents décident pour l’enfant quel sera son sexe aux yeux de la société. Mais, à mesure que Wayne grandira, son autre « nature » refusera de se taire et
l’accompagnera tout au long de sa découverte du monde, aussi fidèle que son ombre. À partir de ce qui pourrait ne sembler qu’un fait divers, Kathleen Winter nous donne une œuvre d’une profonde
beauté qui explore le fondement même de l’identité. Pourquoi la communauté des humains nous oblige-t-elle tout le temps à renoncer à nous-même, qui que nous soyons ? En donnant un rôle de premier
plan à la nature splendide du Labrador, Winter confère une dimension mythique à son récit, tout en nous faisant découvrir un monde où les humains entretiennent encore des liens – étroits,
difficiles – avec leur environnement.