La fortune des Rougon d'Emile Zola
chroniqué par Anne-Charlotte.S
Ma rencontre avec ce roman :
J’ai découvert Zola en classe de 2nde avec mon professeur d’histoire/géo qui nous a fait lire Au bonheur des dames et Germinal, pour faire le lien avec ses cours. Fan depuis de Zola, je ne connaissais pas ce premier volume de la série Les Rougon-Macquart.
L'histoire ou ce que je veux en dire :
L’histoire se déroule dans le sud de la France, à Plassans, pendant les journées insurrectionnelles de 1851 menées par les républicains en réponse au coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte.
Ce roman marque le début de la généalogie des « Rougon-Macquart », qui commence avec Adélaïde Fouque, dite Tante Dide. Orpheline à 18 ans, elle se marie avec Rougon, un jardinier illettré dont elle a un fils : Pierre Rougon. A la mort de son mari, elle prend pour amant Macquart, un contrebandier, qui lui donne deux enfants : Antoine et Ursule Macquart.
Pierre Rougon devient un homme calculateur. Il s'installe à Plassans et épouse Félicité Puech, la fille d'un commerçant d'huile d'olive, qui n'a qu'une envie : réussir et faire fortune. Ils prennent la relève du commerce d'huile, mais ne parviennent pas à faire fortune. Félicité reporte alors ses espoirs sur ses cinq enfants, et plus particulièrement sur ses trois fils : Eugène, Aristide et Pascal. Mais c’est suite au coup d’état que la vie de Pierre et de sa famille va être bouleversée. Pierre Rougon va réussir à profiter de la situation pour se faire une réputation dans la ville.
En parallèle de cette histoire purement politique se déroule une histoire d’amour entre deux adolescents, Miette et Silvère (fils d’Ursule). Les deux jeunes gens partagent les mêmes convictions et rejoignent les rangs de l'armée paysanne. C'est là que Miette trouve la mort lors d'une confrontation avec les partisans de Louis Napoléon. Silvère la rejoint dans la mort, abattu d'une balle en pleine tête, quelques heures avant la victoire de Pierre et de Félicité.
Un roman passionnant qu’il est difficile de résumer tant il foisonne d’événements et de personnages… mais qui donne les bases pour comprendre l’histoire des « Rougon-Macquart ».
L'auteur ou ce que j'en sais :
Dois-je réellement présenter Emile Zola, écrivain et journaliste français, né à Paris le2 avril 1840 et mort dans la même ville le 29 septembre 1902 ?
Mon avis sur la question :
Zola réalise une excellente peinture des mœurs de l’époque. Il réussit à décrire les mentalisés et modes de vie, avec une analyse très fine des personnages et de leurs sentiments. C’est aussi un livre qui donne une très bonne vision du contexte politique.
J’ai particulièrement apprécié l’opposition entre les différents personnages : Antoine Macquart, Pierre et Félicité Rougon d’une part, calculateurs et manipulateurs, et Silvère, Miette et Tante Dide d’autre part, naïfs et généreux. Puis il y a cette histoire d’amour entre Miette et Silvère. Leur innocence est très touchante.
L'image qu'il me restera de ce roman :
J’hésite entre l’avidité maladive de Félicité Puech, prête à tout pour devenir bourgeoise et les deux adolescents, Miette et Silvère, tous deux enveloppés dans le manteau de Miette.
Une phrase du roman qui donne le ton :
« Et, chez les Rougon, le soir, au dessert, des rires montaient dans la buée de la table, toute chaude encore des débris du dîner. Enfin, ils mordaient aux plaisirs des riches ! Leurs appétits, aiguisés par trente ans de désirs contenus, montraient des dents féroces. Ces grands inassouvis, ces fauves maigres, à peine lâchés de la veille dans les jouissances, acclamaient l’Empire naissant, le règne de la curée ardente. Comme il avait relevé la fortune des Bonaparte, le coup d’État fondait la fortune des Rougon. »
Trois mots pour définir ce livre :
Pouvoir, politique et innocence