Etat limite de Pierre Assouline
Ma rencontre avec ce roman :
Il m’a fait de l’œil sur la pile à une période où je prenais quotidiennement
le métro pour aller travailler à Bir-Hakeim. C’était drôle de lire un roman qui se passait précisément sur ce tronçon de ligne 6.
L’auteur ou ce que je veux en dire :
Né à Casablanca en 1957, il est journaliste et écrivain. Il a écrit de nombreuses biographies et aussi quelques romans parmi lesquels Lutétia, La cliente, ou encore Double vie. En 2007, il a reçu le 26eprix de la langue française. Il anime un blog littéraire passouline.blog.lemonde.fr.
L’histoire ou ce que je veux en dire :
François-Marie Samson est un généalogiste qui aime aussi observer les personnes évoluer autour de lui, en particulier sur la ligne 6 du métro qui sépare le XV et le XVIe arrondissement de Paris. Le comte Tanneguy de Chemillé, habitant dans le XVIe, issu d’une famille de l’aristocratie et sur le point d’être nommé ambassadeur lui a demandé de faire l’arbre généalogique de sa famille. Une mission dont laquelle s’est acquitté parfaitement François-Marie et qui lui en vaut une seconde : réaliser celui de la femme du comte. Mais cela doit rester une surprise. Le généalogiste va déterrer un secret de famille dont les conséquences vont être terribles. Le roman donne à voir comment la famille, et surtout le couple, vont être rongés par ce secret qui va pousser chacun à la limite de ses ressources. Cette plongée dans l’aristocratie bon teint et ses codes permet à Assouline de s’interroger sur l’envers du décor et les vraies motivations de chaque membre de cette famille. Et petit à petit, on bascule de l’étude de mœursvers une sorte de thriller psychologique, tandis que se multiplient les incidents et que la tension monte d’un cran.
Ainsi Assouline, comme dans son autre roman La cliente, nous donne-t-il l’occasion de nous interroger sur les limites de la quête de la vérité : toute vérité est-elle bonne à dire ? Que connaît-on des vraies motivations des gens. Peut-on reprocher à quelqu’un un passé et des origines dont il a hérité, mais dont il n’est pas responsable ?
Une phrase qui donne le ton :
« La folie dont on peut faire une conversation n’est pas la folie, juste une petite folie domestiquée bien propre sur elle, c’est à peine si elle relève de la pathologie tant elle est bien élevée. »
Trois mots pour définir ce roman :
Métro
Héritage
Doute
Le mot de l'éditeur :
«... Entre ses amis rangés et ses amis dérangés, il éprouverait toujours une secrète attirance pour les seconds. Ceux dont l'esprit avait fait un pas de côté. La fêlure, voilà ce qui le captivait chez les gens. Toute sa curiosité n'avait pour objet que de cerner le lieu et l'instant de cette faille dans une vie. Jusqu'à en être hanté...»