L'écrivain de Yasmina Khadra
Les femmes sont curieuses ... personne ne me contredira !!!
Et c'est effectivement la curiosité qui m'a incité à lire ce roman de Yasmina Khadra, et plus particulièrement une question qui me taraudait :
Pourquoi Mohammed Moulessehoul écrit il sous le pseudonyme de Yasmina Khadra ?
Vous l'aurez compris ce roman est totalement autobiographique et raconte plus particulièrement la naissance de sa vocation et de son choix de devenir écrivain.
On y apprend beaucoup de choses sur son enfance difficile au sein de l'armée, de sa relation douloureuse avec un père absent, et de sa vocation d'écrivain qui s'inscrit comme un moyen de s'affirmer dans un univers qui ne lui convient pas.
Le talent de conteur de Yasmina Khadra est toujours aussi affirmé dans ce récit et pourtant il ne m'aura pas autant enthousiasmé que certains autres, probablement parce que son enfance est finalement très répétitive et qu'elle s'inscrit dans un milieu qui ne me fascine vraiment pas, celui de la discipline, des militaires et autres officiers aux gardes à vous .
Quand à la réponse à ma question, ce n'est pas dans "l'écrivain" que je l'ai trouvé ... le roman s'achève alors que la vocation est née mais pas encore sa carrière d'écrivain.
On comprend cependant le choix de ne pas écrire sous son nom d'officier dans l'armée algérienne, alors qu'il dénonce les travers même de ce pays, il choisit donc de travailler dans l'anonymat et de rendre ainsi hommage aux courages et à l'intelligence féminine en écrivant sous le nom d'une femme.
"L'écrivain" s'inscrit dans le challenge Petit Bac à la catégorie "métier" ...
Le mot de l'éditeur :
De Yasmina Khadra, on ne connaissait que le pseudonyme et les livres. De son passé, rien. Il aura fallu attendre la publication de "L'Ecrivain", son dernier roman
largement autobiographique, pour comprendre qui il est : "Enfance évincée, adolescence confisquée, jeunesse compromise". Né en 1955 à Kenadsa, le petit Mohammed n'a que neuf ans lorsque son père
décide de son avenir. Sans son consentement, il le conduit en silence à travers les routes éprouvantes de Tlemcen et l'abandonne "pour son bien" entre les mains de l'armée. A l'école des cadets
d'El Mechouar, Mohammed Moulessehoul n'aura dès lors qu'un seul rêve, qu'une seule passion : devenir écrivain.
Moulesshoul devenu Khadra pour des raisons de sécurité - on n'écrit pas sur la tragédie de l'Algérie sans prendre des précautions - fait face à son irrésolution de
gamin qui n'assumera que très tard son plus grand désir. L'officier tire aujourd'hui sa révérence et laisse enfin s'épanouir l'écrivain.