La Casati de Camille de Peretti
Je n'avais pas vraiment l'intention de lire ce roman, proposé ce mois-ci par Steph, et puis ayant fait un peu le tour de la liste, je me suis laissée tenter et ce fut une agréable surprise.
La Casati c'est le surnom d'une marquise italienne de la fin XIX et début XX, qui côtoya les artistes en vogue de son époque, vécut une vie excentrique et flamboyante et qui termina sa vie comme elle l'avait commencé dans la solitude et la tristesse.
Il est clair que tout l'intérêt de ce roman tient uniquement à cette femme hors du commun, muse pour certains, mécène pour d'autres et dont pourtant personne ne se souvient.
Un roman à lire rien que pour :
... Venise et ses fêtes démesurées,
... Le poète Gabriel d'Annunzio
... La folie des grandeurs qui faisait encore rêver
... Cette fascinante marquise en mal d'amour
Quant au choix de l'auteur, il y aurait à redire ...
Camille de Peretti, alterne les confessions personnelles et le récit très biographique de sa propre vie avec le parcours très romanesque de La Casati, il n'y a pourtant aucune similitude ni convergence entre les deux femmes, et cette construction nuit un peu au roman.
Camille de Peretti serait elle un tantinet narcissique pour mêler ainsi son destin à celui de son héroïne, et pour afficher son portrait au lieu de celui de La Casati, tellement peint et photographié pourtant ..
Faute marketing, artistique ou juste faute de goût ?!!
Malgré ce bémol qui, malgré tout, ne gâche pas vraiment la lecture ...
Ce fut une agréable surprise que de rencontrer cette marquise oubliée de tous ...
"La légende rapporte que, après Cléopâtre et la Vierge Marie, elle a été la femme la plus representée dans l'art" .
Comme moi, vous aurez sûrement la curiosité de retrouver quelques portraits de La Casati ...
Eh bien, les voici ...
Le mot de l'éditeur :
Née en 1881, la plus riche héritière d’Italie est morte en 1957, fouillant les poubelles de Londres. Luisa Amman, dite « La Casati », n’était pas belle, elle était spectaculaire. Brillante,
exhibitionniste, fascinante, imprévisible et prenant l’extravagance très au sérieux, elle voulait « faire de sa vie une oeuvre d’art ». Muse de Gabriele d’Annunzio, Serge Diaghilev ou Léon Bakst,
amie d’Isadora Duncan, d’Augustus John ou de Man Ray… quelle curieuse injustice que l’une des femmes les plus portraiturées de l’Histoire, avec la Vierge Marie et Cléopâtre, soit si peu connue du
grand public.
Pour Camille de Peretti, écrire le roman de la marquise Casati, c’est aussi s’interroger sur la démarche du biographe (empathie ou duel ?), tenter de se mettre à la place d’une autre, la faire
parler d’entre les morts, recouper des suppositions. « Peu importe que la Casati ait ou non habité le Palazzo dei Leoni à Venise. Car c’est moi qui dormirai dans son lit. »
Au gré d’allers-retours audacieux entre sa propre histoire et celle de ce personnage hors du commun, l’auteur redonne vie et démesure à cette héroïne oubliée de la première moitié du xxe siècle
qui a inspiré les plus grands artistes de son temps.