Ce livre est un trésor, une merveille, une espèce de doudou littéraire !!
Probablement le seul livre que j'ai lu trois fois, et l'un des très rares romans à m'avoir fait pleurer tant ce récit est bouleversant de tendresse, d'humanité et d'AMOUR.
Romain Gary nous raconte l'histoire d'un quartier, celui de la Goutte d'Or et celle d'un petit arabe orphelin et d'une vieille juive rescapée qui vont devenir tout l'un pour l'autre.
Raconté comme ça, ce roman pourrait paraître triste voir mélodramatique mais pas du tout et c'est là que le talent de Romain Gary intervient car il choisit comme narrateur le petit Momo et fait ainsi basculer un roman tragique en roman drôle, ce qui le rend d'autant plus fort et juste.
Ne dit-on pas que la vérité sort de la bouche des enfants ?!!! Et des vérités, le petit Momo il en a à dire !!
Une véritable mine d'or pour les chercheurs de citations et de bons mots pleins de sagesse ! Je ne pouvais passer à côté de quelques morceaux choisis :
"Les gens tiennent à la vie plus qu'à n'importe quoi, c'est même marrant quand on pense à toutes les belles choses qu'il y a dans le monde."
"Sommeil du juste ... Je crois que c'est les injustes qui dorment le mieux, parce qu'ils s'en foutent, alors que les justes ne peuvent pas fermer l'oeil et se font du mauvais sang pour tout."
" La nature, elle fait n'importe quoi à n'importe qui et elle ne sait même pas ce qu'elle fait, quelquefois ce sont des fleurs et des oiseaux et quelquefois, c'est une vieille Juive au sixième qui ne peut plus descendre."
"-Qu'est ce que je suis devenue moche, Momo.
Je me suis mis en colère, parce qu'on na pas le droit de dire du mal d'une femme qui est vieille et malade. Je trouve qu'on ne peut pas juger tout d'un même oeil, comme les hippopotames ou
les tortues qui ne sont pas comme tout le monde."
Pour le reste c'est dans La vie devant soi de Romain Gary, prix Goncourt de 1975.
Le mot de l'éditeur :
Histoire d'amour d'un petit garçon arabe pour une très vieille femme juive : Momo se débat contre les six étages que Madame Rosa ne veut plus monter et contre la vie parce que " ça ne pardonne pas " et parce qu'il n'est " pas nécessaire d'avoir des raisons pour avoir peur ".