Le cœur en dehors de Samuel Benchetrit
Pour mes débuts sur le blog j’ai choisi de vous parler d’un livre lu « hors cercle », à savoir « Le cœur en dehors » de Samuel Benchetrit. Ce livre, qu’on m’avait offert, est resté un bon moment dans ma bibliothèque avant que je ne me décide de le lire, tout simplement parce que la présentation de l’éditeur ne révélait rien de l’histoire.
Les 600 pages de Captive bouclées (ouf !) j’ai finalement ouvert Le cœur en dehors pour découvrir l’histoire de Charly Traoré, garçon de 10 ans d’origine malienne, vivant dans une cité ou chaque tour porte le nom d’un personnage illustre pour mieux cacher sa laideur.
Au milieu de l’univers dur de la cité Charly est un garçon drôle, intelligent et malin, débordant d’imagination. Plutôt heureux dans la vie, il adore sa Mère, joue au foot, traine avec ses copains, s’intéresse à la poésie et à lecture, tombe amoureux etc.
En partant au collège un matin Charly voit sa Mère se faire embarquer par la police. C’est le début d’une journée d’errance au cours de laquelle Charly va chercher son grand frère drogué à travers la cité mais surtout nous raconter sa vie avec ses mots de pré-ado.
Cette journée si particulière va lui faire perdre sa naïveté et son insouciance et lui faire connaître des peurs ignorées jusque là.
Dès les premières pages ce livre m’a plu par son humour, sa justesse et sa tendresse.
Il m’a aussi ému par sa tristesse, même si la fin du livre reste très ouverte et qu’il n’y a pas de misérabilisme dans ce roman.
Samuel Benchetrit écrit avec le langage parlé de Charly, ce qui peut être déroutant par moment (mais comment faire autrement pour se mettre dans la peau du personnage).
Cela peut faire penser un peu à l’Attrape-Cœurs mais personnellement j’ai été beaucoup plus touchée par le fond sombre de l’histoire de Charly que par la parenthèse de gosse de riche décrit par Salinger.
La première page : Au début je croyais que Rimbaud c’était une tour. Parce qu’on dit la tour Rimbaud. Et puis mon copain Yéyé m’a raconté que Rimbaud était un poète. Je voyais pas trop pourquoi on avait donné le nom d’un poète à ma tour. Yéyé a dit que c’était parce qu’il était connu et mort depuis longtemps. Je lui ai demandé s’il était mort après avoir vu la tour. Yéyé a dit que non, il était mort vraiment avant. J’ai dit que valait mieux pour lui parce que la tour est sacrément moche et qu’il aurait eu drôlement les boules d’avoir son nom sur un truc pareil. Yéyé a dit que lui aimerait bien qu’on donne son nom à des machins. Je lui ai dit que je trouvais débile d’habiter tour Yéyé. Il m’a dit d’aller me faire foutre et que mon nom c’était pas mieux.
La présentation de l’éditeur :
« Tu sais Charly, il faut aimer dans la vie, beaucoup… Ne jamais avoir peur de trop aimer. C’est ça, le courage. Ne sois jamais égoïste avec ton cœur. S’il est rempli d’amour, alors montre-le au monde. Sors-le de toi et montre le au monde. Il n’y a pas d’assez de cœurs courageux. Il n’y a pas assez de cœurs en dehors… »