Les séparées de Kéthévane Davrichewy
C'est bien loin de "La Mer noire" que Kéthévane Davrichewy nous emmène avec ce nouveau roman.
Très différent de son précédent titre, l'auteur nous plonge cette fois dans une histoire très intimiste entre deux amies d'enfance liées comme deux soeurs qui vont se séparer.
Tout le récit qui alterne entre le point de vue d'Alice et celui de Cécile va nous raconter leur parcours et le cheminement d'une amitié qui se construit, qui souffre, qui lutte et qui renonce.
Un roman sans grande originalité qui nous raconte une histoire que l'on connaît déjà, la meilleure amie amoureuse du grande frère de la copine, le drame incestueux que tout le monde cache, l'éveil des sens qui annonce la fin de l'enfance ...bref, rien de transcendant et pourtant on lit, on tourne les pages, on est malgré tout pris par le roman.
L'auteur fouille les états d'âme, ressasse les rancoeurs et dissèque les sentiments d'une manière très féminine pour comprendre comment tout cela a pu arriver.
K.Davrichewy a un style, fluide, simple et sensible et pourtant ce roman ne m'aura ni ému, ni touché, et je pense même que je l'oublierai assez vite pour plusieurs raisons :
Tout d'abord, tout semble survolé et c'est bien normal puisque l'auteur nous raconte 40 ans de la vie de ces deux amies en 180 pages, pas vraiment le temps de développer ou d'approffondir, on ne s'attache donc à rien et on enchaîne.
Ensuite, l'auteur aborde des thèmes très intéressants mais ne semble pas en avoir conscience, son regard ne nous éclairant en rien .
Enfin, elle utilise un procédé très agaçant qui consiste à énumérer des vieux souvenirs tel un catalogue de notre mémoire collective ... . Si ce procédé fonctionne et m'enchante avec des auteurs comme F.Beigbeder, D. Foenkinos ou G.Delacourt qui se veulent légers et qui utilisent ces informations au lieu de nous les balancer ... ici ça sent la facilité et quoi de plus horripilant en littérature que de tomber dans la facilité !!
Pas vraiment un coup de gueule mais loin d'être un coup de coeur, vous l'aurez compris.
Le mot de l'éditeur :
LES SÉPARÉES. Quand s’ouvre le roman, le 10 mai 1981, Alice et Cécile ont seize ans. Trente ans plus tard, celles qui depuis l’enfance ne se quittaient pas se sont perdues.
Alice, installée dans un café, laisse vagabonder son esprit, tentant inlassablement, au fil des réflexions et des souvenirs, de comprendre la raison de cette rupture amicale, que réactivent
d’autres chagrins. Plongée dans un semi-coma, Cécile, elle, écrit dans sa tête des lettres imaginaires à Alice.
Tissant en une double trame les décennies écoulées, les voix des deux jeunes femmes déroulent le fil de leur histoire. Depuis leur rencontre, elles ont tout partagé : leurs premiers émois
amoureux, leurs familles, leur passion pour la littérature, la bande-son et les grands moments des « années Mitterrand ». Elles ont même rêvé à un avenir professionnel commun.
Si, de cette amitié fusionnelle, Kéthévane Davrichewy excelle à évoquer les élans et la joie, si les portraits de ceux qu’Alice et Cécile ont aimés illuminent son livre, elle écrit aussi très
subtilement sur la complexité des sentiments. Croisant les points de vue de ses deux narratrices, et comme à leur insu, elle laisse affleurer au fil des pages les failles, les malentendus et les
secrets dont va se nourrir l’inévitable désamour.
Car c’est tout simplement de la perte et de la fin de l’enfance qu’il s’agit dans ce roman à deux voix qui sonne si juste.