Les vaches de Staline de Sofi Oksanen
Ceux qui l'ont lu se souviennent encore de Purgeet attendaient avec curiosité le second roman de cette auteure assez singulière venue de l'Est qu'est Sofi Oksanen ... Ce fut donc avec joie que je répondis présente à l'appel de lecture commune que Philisine Cave lança pour Les vaches de Staline.
Avec joie, oui ! ... Mais non sans une certaine réserve ...
Je me méfie assez des seconds romans qui sortent très vite après le succès d'un premier, et encore davantage quand l'éditeur choisit de mettre l'auteur en couverture !
J'appris depuis que "Les vaches de Staline" fut en réalité écrit avant "Purge", mais de qualité bien inférieur il ne fut édité que grâce au succès de son second roman beaucoup plus aboutit.
Je fut tout d'abord agréablement surprise de retrouver le ton et le style sans fioriture de l'auteur que j'avais apprécié dans Purge, et malgré une thématique très similaire, les comparaisons s'arrêtent là.
On sent vraiment dans le récit de ces deux femmes qui rêvent d'une Estonie différente et qui veulent vivre une vie meilleure, les ébauches d'un roman qui est en gestation mais qui n'a pas encore trouvé son cheminement intérieur et surtout son fil conducteur.
On s'y perd, on s'y ennuie et on commence à se demander à la centième page (...le livre en comporte 530 !!) si on aurait pas mieux à lire !!!
J'ai vraiment peiné à le lire tant le récit est confus voire brouillon et la construction très hésitante .
Bref, je me suis accrochée tant que j'ai pu pour cette lecture commune mais le courage m'a manqué ... et le pavé m'est tombé des mains !!!
Je suis bien curieuse de connaître l'avis de Philisine Cave et savoir si elle a eu la persévérance qui m'a fait défaut ...
Le mot de l'éditeur :
Les « vaches de Staline », c’est ainsi que les Estoniens déportés désignèrent les maigres chèvres qu’ils trouvèrent sur les terres de Sibérie, dans une sorte de pied de nez adressé à la propagande soviétique qui affirmait que ce régime produisait des vaches exceptionnelles. C’est aussi le titre du premier roman de Sofi Oksanen, dont l’héroïne, Anna, est une jeune Finlandaise née dans les années 1970, qui souffre de troubles alimentaires profonds. La mère de celle-ci est estonienne, et afin d’être acceptée, cette femme a tenté d’effacer toute trace de ses origines, et de taire les peurs et les souffrances vécues sous l’ère soviétique. Ne serait-ce pas ce passé qui hante encore le corps de sa fille ? Sofi Oksanen fait preuve d’une grande puissance d’évocation quand elle décrit les obsessions de ces deux femmes. Il y a la voix d’Anna qui tente de tout contrôler, son corps, les hommes, et le récit plus distant de la mère qui se souvient de la rencontre avec « le Finlandais », à Tallinn, dans les années 1970, sous un régime de terreur et de surveillance.