Ca faisait un petit moment que je n'avais pas pointé mon nez ici moi...
... si ce n'est pour interviewer Lili, ce qui me direz-vous n'est pas la moindre des prestations !
Bref.
J'avais envie de parler de 'Neige' de Maxence Fermine.
Et pourquoi donc ?
Et bien parce qu'il est des coïncidences parfois qui ne laissent pas de place au hasard.
A une semaine d'intervalle :
1- je lisais une critique chez Griotte qui me donnait envie de le lire
2- je le collais dans la liste des livres à lire pour l'annexe du Cercle.
Ouvrez la parenthèse...
L'annexe du Cercle est un 2nd cercle de lecture, qui vient compléter celui de la Varenne... Crée communément avec Leila, c'est une petite folie... Plus de livres, encore plus de livres, toujours plus de livres... Des lectrices communes, d'autres nouvelles...
Fermez la parenthèse...
Donc, il n'en fallait pas plus pour qu'Amazon fasse chauffer les rennes.
Le pitch :
La réussite d'un premier roman se mesure souvent à son originalité, à l'effet de
surprise. Mais si la surprise est bien présente à travers ce beau texte de Maxence Fermine, elle se manifeste par des voies inattendues : discrétion, modestie et simplicité de ton, mises au
service d'une écriture dépouillée, sans artifices. Cette forme, étroitement inspirée des haïkus japonais, correspond très précisément à son héros, un jeune poète obsédé par la neige et les
haïkus… profondément imprégné de culture japonaise, l'auteur a su s'en libérer pour créer une œuvre très personnelle. On a rarement vu prose et poésie associées en si totale symbiose : un
miracle d'équilibre. Sans prétention avouée, ce petit conte nourrit pourtant plus d'ambition qu'il n'y paraît, abordant les thèmes de l'amour, de la mort et de la création. Et si charmeuse
soit-elle, cette authentique poésie cache une violence sourde et une vraie profondeur de pensée.
Une fois de plus, j'ai laissé mes à-priori au placard.
Mes à-prioris sur les livres doux, poétiques, d'influence japonaise de surcroît.
Je m'imaginais : dure et insensible, je me découvre contemplative et rêveuse...
C'est le deuxième livre de ce genre (après la pentologie des "Tsubaki") qui me transporte comme ça. Une révélation, une deuxième en tout cas !
C'est un livre qui raconte une belle histoire, ou comment un très jeune poète (haïku*) doit compléter son art en maîtrisant le dessin et la mise en couleur. Lui qui voue une adoration sans borne à la neige, sans couleur donc...
"La neige est un poème. Un poème qui tombe des nuages en flocons blancs et légers. Ce poème vient de la bouche du ciel, de la main de Dieu. Il porte un nom. Un nom d'une blancheur éclatante. Neige."
Et le voilà qui part à pied à travers le pays en passant par les montagnes pour rejoindre le maître en la matière...
Et nous voilà, le suivant sur son parcours initiatique, vibrant avec lui lors de ses rencontres, apprivoisant avec lui la sagesse du vieux maître, aimant également ces beaux visages de femme...
Mais au-delà, de l'apprentissage de son art c'est aussi l'originalité de l'histoire amoureuse du vieux maître qui m'a plu bien entendu... Puis celle, plus cousue de fil blanc du personnage principal.
Quand le tout est écrit de manière délicate et ouatée, pure et fraîche comme la neige, ça en fait un de mes livres coup de coeur !
"L'amour est bien le plus difficile des arts. Et écrire, danser, composer, peindre, c'est la même chose qu'aimer. C'est du funambulisme. Le plus difficile c'est d'avancer sans tomber."
Et comme l'exception est faite pour mettre la règle à l'épeuve, je vais exceptionnellement rejoindre Malika et lire dans la foulée "le violon noir" que je viens de commander (ce que je déteste en général, préfèrant me laisser du temps entre chaque livre d'un même auteur)
A lire, à relire...
Mais à ne surtout pas rater !
(*) haïku : Il s'agit d'un court poème (composé de 3 vers et de 17 syllabes) visant à dire l'évanescence des choses.