Le titre le plus improbable de cette rentrée littéraire 2010...
Mais alors...
Quel livre !
Le 2ème de Mathias Enard qui a écrit "Zone" avant celui-ci. Ne l'ayant pas lu je ne saurais quoi vous en dire... Il fait partie de mon pense-bête, alors j'en reparlerai plus tard, soyez-en sûrs !
Donc, pour en revenir aux rois et aux éléphants, je dois bien dire deux choses :
1- le titre m'a accroché l'oreille...
2- l'illustration en couverture m'a accroché l'oeil...
Le pitch confirmant toutes mes espérances, je me devais de plonger dans ces pages qui promettaient une belle promenade sur les rives du Bosphore.
Pour être amoureuse de l’Italie et avoir élu Istanbul ma ville préférée depuis longtemps déjà, je ne pouvais passer à côté de ce roman.
Le
pitch :
13 mai 1506, un certain Michelangelo Buonarotti débarque à Constantinople. A Rome, il a laissé en plan le tombeau qu'il dessine pour Jules II, le pape guerrier et mauvais payeur. Il répond à l'invitation du Sultan qui veut lui confier la conception d'un pont sur la Corne d'Or, projet retiré à Leonardo da Vinci. Urgence de la commande, tourbillon des rencontres, séductions et dangers de l'étrangeté byzantine, Michel Ange, l'homme de la Renaissance, esquisse avec l'Orient un sublime rendez-vous manqué. Par l'auteur du très remarqué "Zone" (prix Décembre 2008 et prix du livre Inter 2009).
Mon point de vue :
L’auteur part d’un fait réel : la commande d’un pont au-dessus de la Corne d’or par le Sultan Bayazid.
Le 13 mai 1506, Michelangelo Buonarroti débarque à Constantinople (ex Byzance et future Istanbul) et c’est toute l’histoire de son art qui démarre (sa Pietà et son David lui font déjà sa renommée).
Les dessous politiques sous forme de cabales et de complots, l’intrigue amoureuse du poète sous le charme de Michel Ange lui-même sous le charme d’une belle danseuse andalouse, la réflexion artistique, l’ambivalence d’Istanbul partagée entre l’orient et l’occident est bien rendue, les vapeurs capiteuses d’opium et d’alcool, les somptueux palais et basilique, bazars et marchés…
Tout m’a hypnotisée et ramenée dans cette ville somptueuse posée entre l'Europe et l'Asie.
L'auteur a pris grand soin de se documenter sur ce pan de l'histoire et je dois lui accorder l'immense crédibilité que cela confère au livre.
On comprend que Michel-Ange puisera dans ce voyage son inspiration pour les réalisations qu’on lui connaît : la Chapelle Sixtine et le dôme de Saint-Pierre de Rome…
Merci Monsieur l'auteur pour avoir ouvert les portes à tous les vents de mon imagination !
Voilà, "Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants" nous fait voyager entre intrigue amoureuse et réflexion artistique, Mathias Enard nous livre un petit bijou (environ 150 pages), au titre délicieusement poétique et à l’écriture finement ciselée…
Une complète réussite, dans l'esprit de ces objets précieux de la Renaissance et de l'empire de la Sublime Porte, comme la dague de damas noir rehaussé d'or dont il est question dans ce beau texte qui lui fait écrin.
Donc en bref :
Le charme de la Renaissance italienne allié aux mystères de Constantinople, le tout servi par un Michel Ange à ses débuts. Nous voilà donc avec un roman intimement lié à l’art et au design : il n’en fallait pas plus pour en faire un des mes bouquins de l’année…
Et vous ?
Vous en avez pensé quoi ?