Questions à mon père de Eric Fottorino
J'ai découvert Eric Fottorino l'année dernière avec "L'homme qui m'aimait tout bas". Un roman très touchant dans lequel il rendait hommage à son père adoptif.
Cette année il publie comme un deuxième volet avec "Questions à mon père", et c'est cette fois à son père biologique qu'il s'adresse. Il évoque cette relation tardive et complexe qu'il a entretenu avec cet homme dont il ne connaissait rien jusqu'à l'âge de 17 ans.
Deux romans qui se complètent donc pour parler des pères qui, de par leur présence ou leur absence, l'ont fait devenir ce qu'il est.
Son récit est emprunt de douleur refoulée, de tristesse inavouée et en même temps d'une certaine envie d'afficher un détachement plein d'orgueil vis à vis de ce père qui l'a abandonné, tout du moins le croit il .
J'ai trouvé le ton un peu trop mélancolique et le rythme un tantinet trop lent, par ailleurs cette quête d'identité ô combien légitime, entraîne l'auteur dans de longs chapitres sur ses grand-parents qui ne sont pas, il faut le reconnaître, très passionnants pour le lecteur ...en tout cas moi, je m'y suis ennuyée !!
Eric Fottorino reste un très bon auteur, et ce roman recèle quelques très jolis passages cependant "Questions à mon père" ne m'aura pas donné autant de plaisir et suscité autant mon interêt que son précédent roman.
Le mot de l'éditeur :
Longtemps je me suis interdit d'aimer deux pères à la fois. Michel, celui qui m'adopta à l'âge de dix ans, me donna son nom de Méditerranée, son temps infini, une affection aussi discrète que démesurée. En aimer un autre eût été à mes yeux une trahison. Pourtant j'avais bien sûr un père naturel, un père biologique : Maurice Maman, médecin accoucheur. Juif du Maroc, dont j'ai cru pouvoir nier l'existence après l'avoir vu à ma demande, l'année de mes dix-sept ans. Michel et Maurice se sont rencontrés une fois, le jour de mon mariage. Puis Michel s'est donné la mort le 11 mars 2008, comme je l'ai raconté dans L'homme qui m'aimait tout bas. Le moment était venu de me retourner vers mon " vrai père ", Maurice Maman. d'autant qu'une maladie orpheline menaçait de l'emporter à tout instant. Au fil de nos conversations, je suis remonté à l'oasis du Tafilalet, au sud du Maroc, source de nos origines. J'ai découvert le visage de ses parents disparus. Mardochée et Fréha. Et aussi la dignité dont il fit preuve comme Juif tout au long de sa vie, au Maroc et en France. Pour étrange que cela paraisse, c'est parfois le rôle d'un fils de reconnaître son père. " Comme on peut aimer deux enfants, on peut aimer deux pères ". m'a écrit Maurice. A présent je le sais.