Alors que notre cercle de lecture affiche complet, fait des émules -voire des envieux-, génère des demandes de participation, crée des émeutes, nous ne pouvions pas laisser faire sans agir...
Nous ne sommes pas bégueules, non mais.
Mieux : nous sommes PARTAGEUSES !!
Et oui, le cercle s'ouvre et si l'on vous avait déjà parlé d'une résonnance de "Paris à Bruxelles", on pourrait l'étendre plus largement si besoin était.
Revenons donc à notre lectrice Bruxelloise, qui est invitée virtuellement à participer à notre cercle...
Elle nous proposait en novembre :
"Six mois, six jours" de Karine Tuil.
Voilà son avis...
Julie aux manettes :
"Je commence par les points positifs qui aboutiront à dévoiler mes sentiments plus négatifs :
1. j'ai trouvé l'idée originale de raconter ce fait divers à travers les yeux du maître d'hôtel (suis plus très sûre de ses fonctions exactes) Karl Fritz. On s'imagine qu'on en saura certainement plus, lui qui était l'ombre de la famille kant et plus précisément celle de Juliana...Le style en est dynamisé et particulièrement cynique... MAIS ...est-il vraiment crédible? A l'évidence non (et il ne s'en cache qu'à moitié en fait...(il avouera d'ailleurs ses fabulations je crois)..C'est donc sa version toute personnelle et à cet égard, je suis restée dans le doute tout le long du roman et déçue en bout de course, voire énervée... Alors quid pour finir fiction ou réalité?...la limite entre les deux est à ce point ténue et dissimulée que je suis restée sur ma faim...
Je sais que le livre de Karine Tuil était justement plébiscité pour cette raison, mais moi, je n'ai pas apprécié ce manque de clarté...
2. J'ai lu ce livre sans connaître les détails de ce fait divers ayant défrayé la chronique judiciaire allemande, et c'était peut-être un tort...
Toutefois, mon ignorance m'a permis d'être tenue en haleine durant la totalité du récit avec deux questions à l'esprit :
- Quelle allait être cette fameuse humiliation infligée à Juliana par son amant?
- Pour quelles raisons cet acharnement à l'encontre de la famille Kant?
Je n'ai malheureusement pas trouvé de réponses adéquates à mes questionnements. La "trahison" de cet homme tant aimé et la "publicité" de leur liaison adultère ne peuvent quand-même pas raisonnablement être considérées comme une vengeance ayant la moindre commune mesure avec les atrocités vécues par milliers de juifs déportés dans ces camps de travaux forcés qui venaient y mourir en 6 mois de temps...
Et enfin, les raisons réelles de cette vengeance ne sont pas dévoilées clairement ...cette explication est très confuse... Cette confusion est encore plus appuyée par cette lettre du père juif de Magda dévoilée à la fin du livre...quel est le lien avec le gigolo pour finir?...
3. Bref, je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé ce livre, mais à mon humble niveau, je ne le considère pas comme de la grande littérature, ni comme ce "récit fabuleux" que certains médias ont essayé de nous vendre..."
Merci Julie pour cette première chronique Bruxelloise, nous attendons celle de décembre...
Prochaine chronique sur : "La couleur des sentiments", Kathrin Stockett