Prodigieux, haletant et bouleversant, Yiyun Li raconte et tout le monde se tait .
En ce beau jour de printemps, une petite ville de Chine se prépare a assister a l'exécution d'une jeune femme. Quel crime
a-t-elle commis ? Que va déclencher cette injustice dans la communauté ? Et est-ce vraiment une injustice ?
Yiyun Li tisse de manière magistrale une toile romanesque d'une grande sensibilité et d'une grande intelligence sur laquelle
se mêlent des personnages touchants et forts, de ceux qui nous accompagnent durant toute notre vie.
De sublimes tableaux se dessinent tout au long de son récit pour former une sublime fresque sur laquelle la vie est magnifiée
et intensifiée pour nous raconter la Chine post maoïste.
Son écriture est limpide et précise, son talent de conteuse nous tient en haleine sur 500 pages, on accompagne chaque histoire avec intérêt et émotion en tentant de comprendre les choix de chacun pour saisir l'indicible et peut-être mieux percevoir cette fameuse nature humaine faite du pire comme du meilleur.
Un roman que l'on referme un peu triste de quitter de si beaux personnages mais pleinement nourrit.
Le mot de l'éditeur :
À l'aube du 19 mars 1979, la petite ville de Rivière-Fangeuse est en ébullition : après dix ans de prison, Gu Shan, une ancienne garde rouge, va être exécutée. Son crime ? Avoir douté du parti.
Et la mort n'est pas le pire de ce qu'elle va devoir subir.
Cet événement va avoir des répercussions sur ses concitoyens : le professeur Gu, son père, un intellectuel qui se réfugie dans le passé pour échapper à un monde qu'il ne comprend plus, et son
épouse, jusque-là humble et soumise, qui va relever la tête pour défendre sa fille ; Bashi, un adolescent tourmenté qui noue une relation improbable avec Nini, une petite infirme affamée ; Kai,
voix officielle du parti, qui va sacrifier famille et carrière pour l'amour d'un dissident ; et bien d'autres…
Cruauté d'une société déboussolée, où l'idéologie marxiste n'a pas effacé les vieilles superstitions, où les liens familiaux sont rongés par la misère et l'endoctrinement, où l'implacable machine
à décerveler n'en finit plus de broyer les individus qui tentent de résister.