Beigbeder, on aime ou pas ... Moi, j'aime !
Et pour être plus précise, j'ai basculé de la deuxième à la première catégorie après avoir lu son "Roman français"; je découvrais là un auteur touchant et brillant à la plume pertinente et amicale à la fois.
Windows on the World est ma seconde lecture de cet auteur surmédiatisé et je retrouve ce même ton désenchanté et pétillant à la fois, ce regard lucide et insolent sur le monde qui l'entoure et sur lui-même bien entendu.
Windows on the World était le nom du restaurant perché en haut de l'une des tours du World Trade Center. Un roman qui revient donc sur ce qu'il est convenu d'appeler les évènements du 11 septembre.
Comme le précise l'auteur, "le seul moyen de savoir ce qui s'est passé dans le restaurant situé au 107e étage de la tour nord du World Trade Center, le 11 septembre 2001, entre 8h30 et 10h29, c'est de l'inventer."
F.Beigbeder va donc se servir de la fiction pour nous raconter minute par minute ce qui a pu se passer alors que l'inimaginable allait se produire.
Et comme c'est du Beigbeder, il y est également question de lui.
Le récit alterne ainsi entre fiction et autobiographie, sans jamais perdre le fil de la narration et en restant toujours tel un équilibriste dans le sujet du roman.
C'est un roman engagé et courageux sans jamais prétendre détenir La vérité absolue, il nous livre sa vision des évènements, son analyse d'un tel désastre et son sentiment de citoyen du monde face à l'horreur.
Un très bon Beigbeder léger, cynique et intelligent à la fois !!
Le mot de l'éditeur :
On peut reprocher ce qu’on veut à Frédéric Beigbeder, mais certainement pas son manque de courage. Après s’être fait humilié par la déroute de son Hyper Show sur Canal + et avoir pris les
rênes de la direction littéraire des éditions Flammarion, il ne se cache pas derrière les livres des autres et publie un excellent roman sur le sujet-vedette de cette rentrée littéraire : les
funestes attentats du 11-Septembre 2001, point aveugle de notre histoire et véritable signature de l’entrée de l’Occident dans le troisième millénaire.
Ici, le lecteur passera, de chapitre en chapitre et de minute et en minute, du restaurant chic Windows of the World, située en haut d’une des tours du World Trade Center, où petit-déjeunent, le
11 septembre 2001, un agent immobilier et sa progéniture de passage à New York, à la Tour Montparnasse, où petit-déjeune au Ciel de Paris, un an plus tard, un certain Frédéric Beigbeder.
Depuis New York, le père de famille parvenu voit le défilé de sa vie en même temps que la mort avance tandis que, depuis Paris, Frédéric Beigbeder scrute le défilé de ses jours à lui. Voilà donc
pour le décor et la structure du livre : la créature imaginaire de Frédéric Beigbeder face à Frédéric Beigbeder himself, le temps d’une discussion à distance physique et temporelle sur la
fiction et la réalité, sur le destin et la mort, sur la consommation et la culture, sur la complexité des relations entre l’Amérique et la France, etc.
Le meilleur livre de Frédéric Beigbeder, de loin. Ou plutôt de haut.