On entre dans Les nymphéas noirs comme on entrerait dans un conte et puis on comprend assez vite qu'il ne s'agira pas d'un conte mais d'un jeu ... l'auteur semble vouloir s'amuser un peu !
Le ton est donc donné : ce sera léger, énigmatique et rythmé !
Du Bussi quoi !!
L'histoire tourne autour d'un meurtre commis à Giverny, deux officiers de police vont enquêter dans cette toute petite ville qui ne compte que deux rues, une centaine d'habitants, l'héritage culturel de l'un des plus grands impressionistes, trois générations de femmes, et quelques fantômes qui trainent depuis près d'un demi siècle ... et c'est parti pour 460 pages !
Si j'ai aimé les références à Monet, les anecdotes et petites histoires sur le peintre et sur Giverny, j'ai tout de même moins aimé le style qui manque de finesse ... en même temps Bussi ne manque pas d'honnêteté dans son écriture et ça j'aime assez.
Non, ce qui m'aura vraiment dérangée avec ce Bussi là, c'est surtout la désagréable sensation que l'auteur ne respectait pas certaines règles du jeu.
Parce qu'on est bien d'accord, tout l'intérêt du polar est d'essayer de comprendre les rouages, d'avancer avec l'enquête et de tenter d'élucider une énigme ... or là, Bussi utilise des procédés déloyaux pour embrouiller le lecteur : anachronisme, noms qui changent comme ça l'arrange, et puis surtout un scénario tiré par les cheveux à se décoller les racines ... quand même il n'est pas un peu énorme le dénouement ?
Parce que vraiment je ne suis pas certaine que le scénario tienne la route si on relit le roman en connaissant le pot aux roses !!
Alors, oui heureusement qu'on est à Giverny, que Monet reste l'un des principaux personnages du roman et qu'il y a un certain potentiel sympathie dans les romans de Bussi parce que sinon ce billet se serait retrouvé à la rubrique "coup de gueule" en moins de deux !!
Le mot de l'éditeur :
Tout n'est qu'illusion, surtout quand un jeu de miroirs multiplie les indices et brouille les pistes. Pourtant les meurtres qui troublent la quiétude de Giverny, le village cher à Claude Monet, sont bien réels. Au coeur de l'intrigue, trois femmes : une fillette de onze ans douée pour la peinture, une institutrice redoutablement séduisante et une vieille femme aux yeux de hibou qui voit et sait tout. Et puis, bien sûr, une passion dévastatrice. Le tout sur fond de rumeur de toiles perdues ou volées, dont les fameux "Nymphéas noirs". Perdues ou volées, telles les illusions quand passé et présent se confondent et que jeunesse et mort défient le temps. Un étonnant roman policier dont chaque personnage est une énigme.