...Les trois petits bouquins et le
grand méchant tome ...
Voici quelques uns des romans que j'ai lu dernièrement sans avoir grand chose à en dire ... enfin deux-trois mots quand même !!!
Si quelqu'un l'a lu et l'a aimé, qu'il m'explique !
Roman beaucoup trop bavard pour ce qu'il a à dire. L'histoire est très alambiquée et le style plutôt laborieux ,,, bref, tout cela m'a davantage fatiguée qu'intéressée.
Ce n'est pas tous les jours qu'il nous est proposé de lire un roman Australien , pas vraiment la raison qui m'a fait lire ce premier roman mais en le lisant , je me suis dit que c'était sympa aussi de lire ce genre de phrase : " il faut vite prendre la route, il y a aura beaucoup de kangourou sur la route ce soir " !!
Petit aparté pour vous parler d'un roman tout en émotion qui nous parle des liens du sang et des liens du cœur au travers d'une histoire très forte qui offre des portraits psychologiques et un panel de sentiments finement dépeints .
L'histoire se déroule au lendemain de la première guerre mondiale, un couple très uni, gardien de phare vivant isolé du reste du monde, vit le drame douloureux de ne pouvoir mettre au monde un enfant, jusqu'au jour où un bateau fait naufrage sur l'île avec à son bord un homme mort et ... un bébé !!!
Il n'y aurait bien entendu pas d'histoire s'ils ne le gardaient pas, et c'est parti pour un très beau roman qu'il est difficile de refermer tant le sujet est intense, les personnages très attachants et le suspense sans faille .
Roman à questionnement qui interroge chacun de nous sur des sujets sensibles, la culpabilité, les petits arrangement avec notre conscience, le bonheur de l'autre au détriment du sien, les liens du coeur plus forts que les liens du sang, ce qui excuse et ce qui rend légitime ... autant de thèmes qui invitent le lecteur à s'interroger et à être en totale empathie avec chacun des protagonistes, dans leur souffrance et leur doute.
L'écriture est juste et le ton toujours approprié. L'auteur ne fait ni dans le pathos ni dans la sensiblerie, et pourtant l'histoire aurait pû s'y prêter, mais non c'est un roman digne et sincère, ce qui en fait toute sa force et sa beauté.
C'est un premier roman qui semble faire le tour du monde avec beaucoup de succès (bientôt adapté au cinéma ) et c'est bien mérité, et l'un des rares coups de coeur commun de notre cercle de vendredi dernier.
Le mot de l'éditeur :
Réparer les vivants de Maylis de Kerangal
Expo 58 de Jonathan Coe
Londres par hasard d'Eva Rice
Le chasseur zéro de Pascale Croze
Notre-Dame du Nil de Scholastique Mikasonga
L'année des volcans de François-Guillaume Lorrain
Le soldeur de Michel Field
La grande course de Flanagan de Tom McNab
ô combien est importante la première phrase d'un roman !
C'est elle qui donne la clef, le ton, l'envie ...
Je vous propose ce petit rendez-vous dominical pour partager encore et toujours notre amour des livres et des mots ...
... l'idée est simple, il s'agit d'écrire l'incipit du roman que vous avez actuellement en main .
"L'enseigne lumineuse du World Theater clignotait faiblement dans la nuit de Broadway."
"Un roman est comme un archet,
la caisse du violon qui rend les sons,
c'est l'âme du lecteur."
Stendhal
C'est demain soir que notre cercle se reforme autour de romans qui ne semblent pas avoir déchainé les passions ... à moins que !! Une liste de livres qui nous offrira, quoiqu'il en soit, matière à papoter, échanger et débattre ...
Alors vivement demain soir que le cercle s'anime !!!
Les livres que j'ai lu pour le Cercle :
Ceux que je connaissais déjà :
Et celui que je présenterai :
C'est beau le don d'écrire ainsi !
Cette manière de jongler avec le vocabulaire, de donner de la noblesse au verbe et du sens aux mots . C'est ce qui saute aux yeux dès les premières pages, l'importance du mot choisi, de la musicalité de la phrase et du sens que l'on donne à tout ça !
Et puis il y a la griffe, la signature en une syntaxe, la plume qui ne ressemble à aucune autre, et c'est suffisamment rare pour être salué.
Le sujet est audacieux voire carrément casse-gueule, l'histoire d'une greffe cardiaque en 24hrs chrono.
Simon a 19 ans, il sera le donneur, Claire en a 50, elle attend un coeur pour remplacer le sien qui la lâche. Entre Simon
et Claire, il y a les autres, ceux qui soignent, ceux qui espèrent, ceux qui pleurent, ceux qui réconfortent, ceux qui travaillent, ceux qui souffrent et ceux qui aiment. Histoire d'une greffe,
disions-nous ? Histoire de la vie, disons plutôt.
Juste impossible à lâcher malgré la charge émotionnelle, magistralement maîtrisée, qui m'a parfois donnée envie d'aller
respirer ailleurs ... ailleurs que dans cet hôpital et loin de cette mère qui vit le cauchemar absolu.
Mais voilà, il y aussi ce message d'espoir, cet appel à la vie, cette ultime chance offerte à d'autre, cette philosophie
ancrée dans l'idée même du don d'organe, et puis il y a surtout les mots de Kerangal, parce que quand même
quelle auteure !!! Ces mots, cette limpidité à dire les choses , à faire ressentir l'indicible, c'est beau, c'est du grand art, et c'est bien l'admiration qui m'aura permise de supporter
l'émotion de la première partie du roman.
Si la seconde partie du roman n'a pas la même intensité ni la même charge émotionnelle, son approche du sujet n'en
est pas moins intéressante , cette manière de raconter une greffe en englobant la vie de tous ceux qui gravitent autour, en passant de l'anecdotique à l'essentiel, de la vie à la mort, du grave
au léger, c'est intelligent, sensible et pertinent. Maylis de Kerangal orchestre ses personnages à la manière d'un roman choral, dans lequel chacun va jouer sa partition pour donner corps à une
symphonie humaine qui fait la part belle à ce qui fait écho en nous.
C'est captivant, bouleversant et admirable ! A lire, à relire et à offrir !
Je terminerai en remerciant Anne-Charlotte dit Boulie pour avoir éveillé ma curiosité et m'avoir ainsi donnée l'occasion de lire ce magnifique roman.
Le mot de l'éditeur :
Le cœur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses reins, son foie et ses poumons gagnaient d'autres provinces, ils filaient vers d'autres corps.»
Réparer les vivants est le roman d'une transplantation cardiaque. Telle une chanson de gestes, il tisse les présences et les espaces, les voix et les actes qui vont se relayer en vingt-quatre heures exactement. Roman de tension et de patience, d'accélérations paniques et de pauses méditatives, il trace une aventure métaphysique, à la fois collective et intime, où le cœur, au-delà de sa fonction organique, demeure le siège des affects et le symbole de l'amour.
Le blog fait une pause le temps d'une escapade au pays de Dickens, Shakespeare et Austen ...