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28 mars 2012 3 28 /03 /mars /2012 04:59

 

Une famille modèle de Eric Puchner

 

9782226229786

 

 

Ma rencontre avec ce roman :
Offert par ma soeur à mon mari qui n'a pas voulu le lire, je l'ai commencé et je ne l'ai pas lâché!

L'histoire ou ce que je veux en dire ;
 
Warren le père de famille ne peut avouer à Camille et à leurs trois enfants qu'il est endetté jusqu'au cou après avoir investi tout leur argent dans un projet immobilier impossible. Petit à petit, le quotidien dérape, la famille modèle se fissure.  Atmosphère inquiétante dominée par la menace que fait subtilement peser l’auteur sur chacun des personnages du roman, on devine l'arrivée d’une catastrophe, on vit avec violence les passions des sentiments amoureux dans cette critique du rêve américain.


Mon avis sur la question ;
 
A mi-chemin entre "mon chien stupide" et le film "American beauty", l'auteur Eric Puchner nous dépeint avec un humour dévastateur cette étonnante saga familiale ou se mèlent les sentiments les plus fous et les évènements les plus inattendus!

Une phrase qui donne le ton :
 
(je peux pas, j'ai prété le livre!!!)


Trois mots pour définir ce roman :
Une histoire de famille très originale, et qu'on ne voudrait surtout pas avoir pour modèle!

 

 

Le mot de l'éditeur :

« Elle était l’incarnation du Midwest comme Barbe-Noire celle des pirates : un emblème de l’espèce. Même fâchée contre Warren, le visage empourpré, elle gardait son air attendrissant d’étudiante. Il aurait voulu lui dire que son projet d’immobilier dans le désert – pour lequel il avait tout sacrifié, jusqu’à l’avenir de ses enfants – tournait au désastre. Ils risquaient de perdre tout ce qu’ils possédaient. S’il la mettait au courant, ils pourraient affronter ensemble les huissiers, les coups de fil insistants et les investisseurs. » Mais Warren a la bouche sèche et ne peut articuler une parole. Il se tait sans penser aux conséquences. Camille et leurs trois enfants continuent de vivre dans le mensonge. Dans l’esprit de Warren, tout se déconnecte. Dans celui des autres, tout se mélange. Petit à petit, le quotidien dérape, la famille modèle se fissure. Personnages, décors, intrigues ont une réalité, une densité, une vérité qui dépasse la fiction. Atmosphère constamment dangereuse, dominée par la menace que fait subtilement peser l’écrivain sur chacun des protagonistes, montée du sentiment de l’inéluctabilité d’une catastrophe, violence des passions, pathétique des sentiments amoureux, critique de la Californie du rêve américain, humour dévastateur et exceptionnelle qualité de l’écriture dramatique : Famille modèle est assurément l’une des plus belles surprises de cette rentrée. Avec ce premier roman, Eric Puchner manifeste son originalité et son talent de satiriste grinçant.

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13 janvier 2012 5 13 /01 /janvier /2012 05:14

Leur histoire de Dominique Mainard

 

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Ma rencontre avec ce roman :

 

Une bonne critique alors que j’étais à la librairie et un sujet qui me touche.

L’auteur ou ce que j’en sais

Dominique Mainard est une traductrice de romans anglais, nouvelliste et romancière française née en 1967.

 

 

L’histoire ou ce que je veux en dire :

 

Anna, 6 ans, ne prononce pas un mot. Mais elle n’est ni sourde, ni muette : elle s’est emmurée dans le silence, comme sa mère, Nadejda, s’est enfermée dans sa tristesse. Car, dans la famille, les mots sont des « traîtres et des voleurs ». Des traîtres, quand ils font défaut au grand-père arrêté en pleine nuit et sommer dans une langue étrangère de décliner son identité. Des voleurs, quand ils semblent avoir capturé l’esprit de la grand-mère de Nadejda, alors qu’elle est en train de lui lire une histoire. Pour la mère d’Anna, 6 ans à l’époque, ce sont les mots sur lesquels elle a buté et qu’elle n’a pas su prononcer à la place de sa grand-mère qui ont emporté Baba la Douce loin d’elle et de l’amour des siens. Alors, Nadejda leur tourne le dos, n’apprend pas écrire et déchiffre plutôt qu’elle ne lit. Elle se construit une vie en forme de bulle, pesante et légère comme les plumes des oiseaux de l’oisellerie où elle travaille, à l’écart des autres et où Anna prend toute la place. Elle a tellement peur de la perdre elle aussi ! Lorsqu’elle inscrit sa fille à une école pour malentendants, Merlin, l’instituteur d’Anna, entrouvre la porte de cette bulle. Et quand il veut aider Anna à sortir de son mutisme, la mère lutte. Il lui faudra trouver les mots pour ouvrir son cœur. Des mots-sifflets, des mots-caresses, des mots-colère, des mots-clés, des mots de vie avec lesquels on peut écrire une histoire.

 

 

Mon avis sur la question :

 

Ce livre montre bien le pouvoir quasi magique des mots et de quelle manière on peut exister, avec ou sans eux. C’est un texte sensible et d’une douce poésie, un peu à la manière d’un conte, où l’auteur nous entraîne avec cette mère et sa fille à la découverte d’elles-mêmes.

 

 

Une phrase du roman qui donne le ton :

 

« Difficilement, péniblement, une mélodie s’est dégagée ; ce n’était pas uniquement un sifflement, on y percevait quelque chose qui ressemblait à une voix, et des mots écorchés, éraillés, qui affleuraient ici et là comme des cailloux à la surface de la terre. »

 

 

Trois mots pour définir ce roman :

 

Simplicité

Mots

Renaissance

 

 

Le mot de l'éditeur :

 Les mots ne sont pas toujours de pièges, les paroles pas toujours de mensonges : c'est ce que vont découvrir Nadejda et sa fille au terme d'une initiation douloureuse. Dominique Mainard signe là un conte moderne, tendu à se rompre jusqu'à la dernière ligne.

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5 janvier 2012 4 05 /01 /janvier /2012 05:49

Les jouets vivants de Jean-Yves Cendrey

 

9782757802533

 

Ma rencontre avec ce roman:
 

Une émission littéraire dont Jean- Yves Cendrey était l’invité. L’envie immédiate de lire cet écorché vif, rebelle qui ne semble écrire qu’avec son sang. Ce livre parce qu’il est le plus autobiographique, celui dans lequel J-Y. Cendrey rouvre les cicatrices palpables dans tous les autres.

 

 

L’auteur, ce que j’en sais :

 
Jean-Yves Cendrey est né en septembre 1957 d’un père adjudant alcoolique dément et violent et d’une mère inapte à protéger ses deux fils. Enfance meurtrie ballottée au gré des internements psychiatriques et des mutations de son militaire de père ; adolescence flirtant gaiement avec la délinquance. En 1985, il rencontre la littérature au travers un roman qu’il a volé : Quand au riche avenir. Il écrit à l’auteur, Marie N’Diaye, lycéenne surdouée et timide, elle lui répond, ils se rencontrent, s’aiment, se marient et ont 3 enfants. Après l’élection de Nicolas Sarkozy, J-Y Cendrey et Marie Ndiaye quittent la France et s’installent à Berlin.


 

L’histoire, ce que je veux en dire :
 

Le livre s’ouvre sur une lettre au père, véritable déclaration de guerre, pétri de colère, de rage, éclairée par la lumière crue d’une lucidité sans fards. Cette lettre annonce la volonté d’une autobiographie radicale dans laquelle l’auteur ne s’accorde aucune forme de complaisance. La deuxième partie du livre présente l’auteur et sa famille , leur installation dans ce village normand. Une troisième partie relate comment il se retrouve confronté, au sein même de l’école de ses enfants, à un instituteur pervers et pédophile, comment devant cette provocation lancée par l’existence, J-Y.C conduira lui-même le criminel à la gendarmerie, bravant le silence qui le protégeait depuis 30 ans.
 

 

Mon avis sur la question:


J’ai personnellement très sincèrement peur des lieux communs, des poncifs ou autres sophismes burlesques dont on use pour justifier des actes ou des idées. Je crois qu’ils sont la nourriture de la bêtise la plus noire car toujours bien pensante. Ici, J-Y. Cendrey nous bouscule et interpelle: « quelles sont ces circonstances dans lesquelles des gens paisibles et respectueux deviennent des salopards » .
Depuis 30 ans dans ce « village de la honte », des gens souvent parents
même des victimes, préfèrent le secret pour éviter le scandale de l’obscène abjection de la vérité. La lettre au père qui ouvre le récit nous permet de comprendre comment le vitriol refait surface dans les veines et la plume de J-Y.Cendrey : il sait la brûlure, il voit lorsqu’on défigure et consume petit à petit de l’intérieur ces enfants qu’il ne pourra lui, que défendre envers et contre tous. Entre la négation et la haine, J-Y.C a choisi la haine. Les enfants eux- mêmes pourraient-ils s’en sortir, une fois même les faits reconnus et le coupable confondu, s’ils n’opèrent pas eux aussi ce choix, ce droit à la haine?
Au royaume des victimes, J-Y. Cendrey est le héros. Il interroge encore, « est-il un chevalier blanc, protecteur des enfants ? Ou bien sa manière est-elle la plus simple du monde »?
Ce livre nous questionne sur notre propre propension à ne pas voir la meurtrissure des petits, des faibles, à enfiler des masques de bienséances, et finalement à nous rendre complices. Ce livre m’interpelle aussi sur la qualité rédemptrice de la haine. Je suis intimement convaincue qu’elle peut, telle une perche tendue, sortir les enfants martyrs de l’eau nauséabonde dans laquelle leur bourreaux les avaient enfermés puis regardés ce noyer, je doute que sa portée soit assez grande pour les sortir de l’aquarium sur la vitre duquel ils s’usent encore les ongles. Pouvoir respirer suffit-il à être libre?
 

 

L’image qu’il me restera de ce roman:


Un rite primitif, une procession des plus belles vierges que l’on s’apprête à sacrifier dans un cratère pour les offrir au dieu volcan afin de s‘en attirer les bonnes grâces.
 

 

Une phrase qui donne le ton:


« écrire, pour remuer les gadoues, tordre les cous, se payer du rire à la régalade, ne jamais lâcher et puis en douce, s’émerveiller, s’extasier d’aimer d’amour même quand on a vécu pour la guerre et la guerre seule, se pincer, pour être sûr qu’on est aimé, quand on s’est tellement plu à ne prôner que le désir, et à moquer l’amour, à le jouer par des tricheries sans nombres. »

 

Le roman en 3 mots :

-Brûlure
-Vérité
-Vitriol

 

 

Le mot de l'éditeur :

 Au fil d'une virtuose et rageuse Lettre au père, Jean-Yves Cendrey évoque les violences qui ont dévasté sa jeunesse. Il puisera dans cette douleur, bien des années plus tard, la force de confondre un instituteur pédophile. Le jour des obsèques de son père, Jean-Yves ira dans un autre cimetière. Là, parmi les tombes, il choisira un nom, et il lui confiera la chronique du " village de la honte ". Celle de drames coulés dans l'oubli par ceux qui auraient pu intervenir. 

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16 décembre 2011 5 16 /12 /décembre /2011 05:05

 

IQ84 de Haruki Murakami

 

9782714447074

 

Ma rencontre avec ce roman :

 

Fan de Murakami, j'ai hésité devant la médiatisation du livre mais Le Cercle le présentait... 

 

 

L'auteur ou ce que j'en sais :  

 

Auteur Japonais, Fan de jazz, romancier situé toujours entre rêve et réalité, fidèle à ses racines empreintes de tradition et de modernité...

 


L'histoire ou ce que je veux en dire :

   

Des personnages se croisent et se dé-croisent, chacun vivant entre deux mondes issus du rêve ou de la réalité ? Une rencontre entre un professeur-romancier (comme l'auteur) et une apprentie écrivain traumatisée par une enfance vécue dans une secte, une meurtrière témoin de Jéovah et sa commanditaire sextagénaire, avec pour trame l'évocation du livre d'Orwell "1984", et les citations incessantes de "Le Dit des Heiké", et de Tchekov.  

 

  

Mon avis sur la question :

 

Une intrigue séduisante, un mélange de réalisme et de SF dans un décor japonais, quoi de plus attractif?

 

 

L'image qu il me restera de ce roman :

 

Je préfère les oublier toutes !

 

 

Une phrase du roman qui donne le ton :

 

"Tengo avait éjaculé plusieurs fois dans la bouche de sa petite amie."    sympa, non?

 

 

Trois mots pour définir ce livre :  

 

Une grosse arnaque !!!

 

 

 Le mot de l'éditeur :

Odyssée initiatique entre deux mondes parallèles et imbriqués, réalisant une fusion particulièrement habile entre thriller, récit fantastique et roman d’amour, 1Q84 explore les thèmes de la religion, des liens familiaux, de la violence, du meurtre, du sexe, de l’Histoire et de l’écriture en suivant en alternance l’histoire de deux personnages, Aomamé et Tengo, tous deux âgés de vingt-neuf ans. La première est une tueuse à gages qui trucide sans état d’âme les responsables de violences conjugales. Professeur de mathématiques, le second est un apprenti romancier appelé à réécrire un récit imparfait. Référence au 1984 de George Orwell – le chiffre 9, au Japon, se prononce comme la lettre Q –, 1Q84, aux dires de Murakami, emprunte sa structure – et par-là même son aspect didactique – au Clavecin bien tempéré de Johann Sebastian Bach : s’il n’y a pas de lien continu entre les différentes pièces successives, celles-ci baignent dans une atmosphère identique qui donne à l’œuvre toute son homogénéité. 1Q84 est un roman sans précédent : non seulement parce qu’il sonde les méandres de la société japonaise, mais également parce qu’il dénonce notre souci de raison et la prétention des récits traditionnels à imposer un ordre logique au réel. Chez Murakami, le style n’habille pas la pensée : il naît avec elle. Véritable best-seller, la trilogie 1Q84 est un phénomène de société sans précédent au Japon et, sans nul doute, l’œuvre la plus ambitieuse à ce jour de son auteur. Sortie du dernier opus annoncée pour 2012 !

 

Mais c'est plutôt : Des répétitions à n'en plus finir, du déjà vu dans d'autres romans de Murakami, des situations et des phrases identiques !!!! Du sexe graveleux, de la masturbation au sens propre (et malpropre) ! Des femmes brisées et hyper sexuées, des hommes impuissants et violeurs !

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30 novembre 2011 3 30 /11 /novembre /2011 05:41

Etat limite de Pierre Assouline 

 

 

book cover etat limite 16412 250 400

 

  

Ma rencontre avec ce roman :

Il m’a fait de l’œil sur la pile à une période où je prenais quotidiennement le métro pour aller travailler à Bir-Hakeim. C’était drôle de lire un roman qui se passait précisément sur ce tronçon de ligne 6.

 

L’auteur ou ce que je veux en dire :

Né à Casablanca en 1957, il est journaliste et écrivain. Il a écrit de nombreuses biographies et aussi quelques romans parmi lesquels Lutétia, La cliente, ou encore Double vie. En 2007, il a reçu le 26eprix de la langue française. Il anime un blog littéraire passouline.blog.lemonde.fr.

 

L’histoire ou ce que je veux en dire :

François-Marie Samson est un généalogiste qui aime aussi observer les personnes évoluer autour de lui, en particulier sur la ligne 6 du métro qui sépare le XV et le XVIe arrondissement de Paris. Le comte Tanneguy de Chemillé, habitant dans le XVIe, issu d’une famille de l’aristocratie et sur le point d’être nommé ambassadeur lui a demandé de faire l’arbre généalogique de sa famille. Une mission dont laquelle s’est acquitté parfaitement François-Marie et qui lui en vaut une seconde : réaliser celui de la femme du comte. Mais cela doit rester une surprise. Le généalogiste va déterrer un secret de famille dont les conséquences vont être terribles. Le roman donne à voir comment la famille, et surtout le couple, vont être rongés par ce secret qui va pousser chacun à la limite de ses ressources. Cette plongée dans l’aristocratie bon teint et ses codes permet à Assouline de s’interroger sur l’envers du décor et les vraies motivations de chaque membre de cette famille. Et petit à petit, on bascule de l’étude de mœursvers une sorte de thriller psychologique, tandis que se multiplient les incidents et que la tension monte d’un cran.

Ainsi Assouline, comme dans son autre roman La cliente, nous donne-t-il l’occasion de nous interroger sur les limites de la quête de la vérité : toute vérité est-elle bonne à dire ? Que connaît-on des vraies motivations des gens. Peut-on reprocher à quelqu’un un passé et des origines dont il a hérité, mais dont il n’est pas responsable ?

 

Une phrase qui donne le ton :

« La folie dont on peut faire une conversation n’est pas la folie, juste une petite folie domestiquée bien propre sur elle, c’est à peine si elle relève de la pathologie tant elle est bien élevée. »

 

Trois mots pour définir ce roman :

Métro

Héritage

Doute

 

 

Le mot de l'éditeur :

«... Entre ses amis rangés et ses amis dérangés, il éprouverait toujours une secrète attirance pour les seconds. Ceux dont l'esprit avait fait un pas de côté. La fêlure, voilà ce qui le captivait chez les gens. Toute sa curiosité n'avait pour objet que de cerner le lieu et l'instant de cette faille dans une vie. Jusqu'à en être hanté...»

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9 novembre 2011 3 09 /11 /novembre /2011 05:45

 

Ru de Kim Thuy

 

9782867465321

 

 

Ma rencontre avec ce roman :

Ru était le le 'livre commun" du cercle Hoche, au mois de septembre dernier.

 


L'auteur ou ce que j'en sais :
 

Kim Thuy est née en 1968 à Saïgon dans une famille aisée. Elle quittera le vietnam à 10 ans, boat people parmi ceux qui fuit le communisme. Elle est diplomée en droit , langues et traduction à l'université de Montréal où elle vit depuis 30 ans, mariée et mère de deux enfants. 

 


L'histoire ou ce que je veux en dire :

 
Nguyên An Tinh est née à Saîgon dans une famille aisée de notables et commerçants. Petite fille" muette", elle s'efface dans le sillage de sa volubile cousine et se donne le temps des rêves qui font grandir. L'arrivée du communisme, la peur, la fuite vont accélérer le temps en effaçant les repères de son enfance. Un camp de réfugiés en Malaisie puis le Canada plein de promesses.  Ses souvenirs riches, colorés, parfumés, sensibles, Kim Thuy nous les offre comme la permission de passer un doigt sur son âme pour en apprécier la texture.  

 

 

Mon avis sur la question :

 
Kim Thuy m'a pris doucement la main, menée sur sa barque, où de l'air sur sa peau elle m'a offert la douce haleine. J'ai senti son coeur vide et désenchanté, le besoin d'éteindre ce feu qui brûle ses racines partout encore et quotidiennement: "achetant sans scrupule une paire de souliers dont le prix, là où je suis née, suffirait à nourrir une famille de cinq personnes. Il suffit que le vendeur  promette " you'll walk on air".

 

 

L'image qu il me restera de ce roman :

 

"Moi, je n'ai jamais eu d'autres questions que celle du moment avant l'arrivée de mes enfants, car j'ai perdu l'option de mourir. L'odeur surette de leurs cheveux cuits sous le soleil, l'odeur poussiéreuse de leurs mains à la sortie des classes m'ont obligé et m'obligent à vivre, à être éblouie par l'ombre de leur cils, à être émue par un flocon de neige, à être renversée par une larme sur leur joue. Mes enfants m'ont donné le pouvoir exclusif de souffler sur une plaie pour faire disparaître la douleur, de comprendre des mots non prononcés,de détenir la vérité universelle, d'être une fée. Une fée éprise de leurs odeurs."   

 


Une phrase du roman qui donne le ton :
 

"Je me suis avancée dans la trace de leurs (-ses parents-) pas comme dans un rêve éveillé où le parfum n'est plus une odeur, mais un épanouissement; où le rouge profond d'une feuille d'érable à l'automne n'est plus une couleur mais une grâce; où un pays n'est plus un lieu , mais une berceuse." 

 


Trois mots pour définir ce livre :


Lumières; cicatrices; poire.

 

 

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25 octobre 2011 2 25 /10 /octobre /2011 04:16

Les souvenirs de David Foenkinos

 

9782070134595

 

Ma rencontre avec ce roman :

 

J'ai découvert l'auteur avant ce livre, à travers "Lennon", présenté au cercle. J'ai eu envie de relire l'auteur.

 

 
L'auteur ou ce que j'en sais :

 

Je n'en connais rien, et je pense que je vais continuer à l'imaginer à travers ses livres, j'ai toujours une appréhension de déception, pas vous?

 

 


L'histoire ou ce que je veux en dire :

 

Comme le titre l'indique, il s'agit de souvenirs...souvenirs d'un passé familial, souvenirs des protagonistes, se souvenir...

 


Mon avis sur la question :

 

Moi qui ait une mémoire défaillante, j'ai beaucoup d'admiration pour les gens qui ont la capacité de restituer leurs souvenirs aussi précisément avec autant de sincérité.

 

 

L'image qu il me restera de ce roman :

 

Le passage de la dérision à l'émotion vraie. L'auteur découvre un tableau d'une grande laideur dans la maison de retraite de sa grand mere , mais ce tableau va avoir un effet thérapeutique sur sa relation avec sa grand mère. Celle ci lui dit: "on devrait vieillir avec la beauté. Ou plutot, on devrait se soulager de la vieillesse par la beauté...on devrait voir de belles personnes, de beaux paysages, de beaux tableaux. J'ai vu tant d'horreurs dans ma vie. Pourquoi dois je assister maintenant au spectacle du délabrement des autres?" A méditer...


Une phrase du roman qui donne le ton : (deux phrases!)
 

"Peut etre les personnes agées vont elles aux enterrements des autres par peur qu'il n'y ait personne le jour de leur propre enterrement? ca serait comme une forme inconsciente de renvoi d'ascenseur préventif?Enfin non, je ne vois pas un mort rendre une invitation(...)"
"A cet instant précis, comme chaque jour qui précède un drame, je ne pouvais imaginer une seule seconde ce qui allait se passer."

 

 

Trois mots pour définir ce livre :

 

sincérité, dérision, émotion.  

 

 

Le mot de l'éditeur :

Le narrateur, apprenti romancier, prend conscience à l’occasion du décès de son grand-père de tout ce qu’il n’a pas su vivre avec lui. Il comprend que le seul moyen de garder l’amour vivant est de cultiver la mémoire des instants heureux. Dans le même temps, frappée par le deuil, sa grand-mère semble perdre la tête. Il assiste aux manœuvres des proches pour la placer en maison de retraite et vendre à son insu son appartement. Ce qu’il n’a pas su vivre avec son grand-père, il décide alors de le vivre avec elle. Il va la voir souvent, parvient à égayer sa solitude, à la faire rire de tout. Mais elle finit par apprendre que son appartement a été vendu, et fait une fugue…
Le narrateur va partir à sa recherche, et la retrouver pour lui offrir ses derniers moments de bonheur. Le hasard lui fait en même temps rencontrer Louise, qu’il va aimer, et qui le quittera. Les souvenirs, nourris de joies, de douleurs et de mélancolie, lui offrent désormais la possibilité d’écrire son roman – et peut-être son avenir.
David Foenkinos nous offre ici une méditation sensible sur le rapport au temps et sur la mémoire. Les rapports entre générations, les sentiments enfouis, les déceptions de l’amour, le désir de créer, la tristesse du vieillissement et de la solitude, tout cela est exprimé avec une grande délicatesse, un humour léger et un art maîtrisé des formules singulières et poétiques.

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6 octobre 2011 4 06 /10 /octobre /2011 04:24

Fuck America de Edgar Hilsenrath 

 

9782917084069

 

Ma rencontre avec ce roman :

Ce livre m’a été conseillé par un employé des Cahiers de Colette et le titre faisait comme un écho à l’actualité du moment (c’était en mai de cette année, je vous laisse faire le rapprochement).
 
 
L'histoire ou ce que je veux en dire :

Nous suivons la difficile arrivée et les débuts aux Etats-Unis d’un immigré juif allemand. Le rêve américain est loin, très loin de ce qu’il va vivre et le cauchemar nazi est tout près. C’est une épave dont le rêve est l’écriture d’un livre au titre évocateur « Le Branleur ».
Nous le suivons dans son quotidien de petit boulot en petit boulot et d’arnaques en galères et dans l'écriture de son livre.

 
 
L'auteur ou ce que j'en sais :

L’auteur s’est inspiré de sa vie pour écrire ce roman, il est né en Allemagne et a émigré aux Etats-Unis. Il a vécu de petits boulots avant de devenir écrivain et d'être reconnu internationalement.
 
 
Mon avis sur la question :

Ce roman est déroutant. Je n’ai pas le souvenir d’avoir lu un livre traiter de ce sujet avec un humour aussi féroce. La grande crudité de sa langue participe de cette surprise (le narrateur nous tient bien informés des envies de sa "bite").
La mise en page aussi est étonnante parfois (texte de travers).
L’histoire m’a éclairé, je pensais naïvement que lorsque l’on échappait à l’enfer (ce n’est pas un vain mot), tout paraissait plus lumineux, que l’on se sentait sauvé. Et bien non, on peut en sortir meurtri et sans espoir.
Petite note : l'édition que j'ai en ma possession (Points) a été la cause d'une double frustration. Je m'explique, à la fin du livre se trouve le début d'un autre livre d'Hilsenrath. Première frustration : la fin du livre est arrivée plus vite que je ne le pensais, deuxième frustration : pourquoi publier le début d'un livre ? Bref une histoire de fin qui m'a laissé sur ma faim.

 


L'image qu'il me restera de ce roman :

Le premier chapitre, des échanges de lettres entre la famille juive du narrateur et le Consul Général des USA. Belle entrée en matière.
 


Une phrase du roman qui donne le ton :

 
« Je voudrais toucher un mot au Consul Général », dit Nathan Bronsky. « Mais je ne parle pas anglais. »
« Tu sais bien deux mots », dit sa femme.
« Oui, très juste », dit Nathan Bronsky. « Je sais deux mots. Deux mots d’anglais. »
« Alors vas-y, montre au Consul Général tes connaissances en anglais », dit sa femme.
 


Trois mots pour définir ce livre :

Etonnant
Mémoire
Humanité

 

 

Le mot de l'éditeur :

Tout juste débarqué aux Etats-Unis, Jacob Bronsky erre dans le New York miteux des années 1950, parmi les dodos et les putes. L'Américan Way of Life ? Comprend pas. Le rêve américain ? Encore moins. Enchaînant les jobs minables, Jakob Bronsky n'a que deux obsessions : soulager son sexe et écrire un roman sur son expérience des ghettos juifs. Un futur best-seller à coup sûr ! Situations loufoques. Dialogues déjantés. et humour vache à faire pâlir les bien-pensants. Un OVNI littéraire doué de malin plaisir, qui bouscule la narration et les idées convenues.

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13 septembre 2011 2 13 /09 /septembre /2011 04:25

 

Tu verras de Nicolas Fargues

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Ma rencontre avec ce roman :

 

Une bonne copine qui me l’a recommandé quand je lui ai demandé ce qu’elle me conseillait d’emmener dans ma valise pour les vacances.

 

 

L'auteur ou ce que j'en sais : 

 

Nicolas Fargues est né en 1972. Enfance au Cameroun, au Liban puis en Corse. Études de lettres à la Sorbonne. Deux ans de coopération en Indonésie, retour à Paris, petits boulots, publication en 2000 du Tour du propriétaire. Il a deux enfants et vit actuellement à Paris.

J’ai lu One man show, que j’avais trouvé pas mal, très lucide aussi dans sa manière de traiter son sujet, mais que dans l’autodérision et sans vraie émotion.


 

L'histoire ou ce que je veux en dire :

 

Clément,12 ans, meurt brusquement et c’est toute la vie de son père qui s’en trouve radicalement retournée.

 

 

Mon avis sur la question :
 

Le roman s’articule autour d’un drame : le narrateur vient de perdre son fils de 12 ans, Clément, de manière brutale et comme il le répète « le ciel m’est pour toujours tombé sur la tête ». mais ce n’est pas qu’un roman sur comment faire le deuil de son enfant.

Pour le narrateur, au-delà de la douleur incommensurable d’une telle perte, c’est aussi l’occasion de faire une sorte de bilan de l’éducation qu’il a reçue (des parents divorcés, un père qui préférait voir ses maîtresses plutôt que ses enfants…), reflet de l’époque dans laquelle il vit.. Car le narrateur est rongé par une culpabilité dont cette perte va mettre les racines à jour. Douze ans, c’est le début de l’entrée dans l’adolescence, l’affirmation de la personnalité de son enfant, les prémices de la rébellion. Et comme cet affrontement n’aura jamais lieu, c’est lui-même et ses certitudes sur la paternité ainsi que la manière de transmettre ses valeurs que le narrateur affronte et interroge.

C’est un livre direct, sans pathos ni grosses ficelles.


 

L'image qu'il me restera de ce roman :
 

Moi qui, un peu moins de trente ans plus tard, à bientôt quarante ans, constatais qu’être père d’un garçon, c’est non seulement ne pas supporter de reconnaître chez son fils ses propres défauts, mais également reproduire avec lui exactement les mêmes erreurs commises avec vous par votre père, et ce malgré toute votre volonté de bien faire et de déjouer les mauvais atavismes.

 


Une phrase du roman qui donne le ton:

 

« Ne te plain pas trop, une belle-mère, ce n’est pas quand même pas la mort, les trois quart de tes copains en ont une (…) », je me suis hypocritement irrité face à Clément chaque fois qu’avec sa pudeur et sa maladive indécision d’enfant de divorcés, il tentait de me faire deviner qu’il aimerait bien passer davantage de temps seul avec moi, sans Caroline.

 

 

Trois mots pour définir ce livre :

 

Émouvant

Dérangeant

Stimulant

 

 

 

Le mot de l'éditeur :

Nicolas Fargues raconte que, sur le périphérique, un dimanche, ses deux fils étaient assis à l'arrière de la voiture et une station de radio a passé Don't Matter, d’Akon, une chanson qu'il n'avait jamais entendue jusque-là. Comme elle ne lui plaisait pas, il a voulu changer de fréquence. Mais son fils aîné, qui connaissait les paroles par cœur, l'a supplié de lui laisser l'écouter jusqu'au bout. Dans les semaines et les mois qui ont suivi, Nicolas Fargues a entendu le morceau à plusieurs reprises sans pour autant l'apprécier davantage. Mais puisque désormais il était immanquablement associé à l'image de son garçon, il l'a lui aussi, chaque fois, écouté jusqu'au bout.
Un matin, son fils a quitté l'appartement pour l'école comme chaque jour, en lui faisant un signe de la main puis en se retournant, avec son énorme cartable sur le dos et son jean baissé jusqu'à mi-fesses. Attendri, Nicolas Fargues a eu cette pensée étrange et en même temps irrépressible que si son fils venait à mourir brutalement au cours de la journée, il ne pourrait plus jamais écouter cette chanson d'Akon qui ne l'émouvait pourtant pas plus que cela. C'est d'imaginer tout ce qu'il pourrait ressentir qui a été le point de départ de ce roman non autobiographique qui, sur un ton proche de son roman J'étais derrière toi (2006), adopte cette fois le motif de l'enfance pour parler d'amour et de solitude.

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12 août 2011 5 12 /08 /août /2011 04:19

La cliente de Pierre Assouline

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Ma rencontre avec ce roman :
 

Le hasard, il y a des années: je farfouille dans une librairie. Un titre, une photo, un résumé. Bonne pioche !

 


L'histoire ou ce que je veux en dire :
 

Lors de recherches sur la vie d’un écrivain, un biographe obtient exceptionnellement un accès aux archives de la seconde guerre mondiale et notamment à des milliers de lettres de dénonciation rédigées durant cette sombre période. Doté d’une personnalité obsessionnelle et d’un total manque de distanciation, il n’est absolument pas armé pour faire face à ce qu’il va découvrir. L’étude de ces courriers, le plongent alors dans toute la noirceur et l’abjection de l’âme humaine et vont rapidement  le conduire dans un état d’angoisse fiévreuse,  de nausées,  le tourmentant la nuit comme le jour.
Mais le pire est qu’il va découvrir parmi ces milliers de lettres, celle qui a valu l’arrestation et la déportation de toute une famille dont l’unique rescapé est un ami. Il s’appelle Henri Fechner, il est fourreur à Paris. Et l’auteure de la lettre est une fleuriste dont la boutique se situe depuis 50 ans en face de celle de sa victime.  Elle est aussi toujours une bonne cliente de Monsieur Fechner.
Notre écrivain va alors tout tenter pour se confronter à la dénonciatrice, obtenir des aveux, des explications, la mettre face à ses responsabilités même (et surtout)  après que les Fechner, mis au courant, ai refusés catégoriquement de rouvrir cette partie de leur passé.
 
Sa quête obsessionnelle va  se heurter aux refus d’entendre, de retourner un passé peu glorieux, au silence. Elle va aussi conduire le narrateur lui-même à des comportements limites, frisant la folie.

 


L'auteur ou ce que j'en sais :
 

J’en sais peu : Biographe, écrivain né à Casablanca en 1947
Je n’ai lu d’autre de lui que « les invités »
 

Mon avis sur la question :

 

C’était ma deuxième lecture de ce roman et je l’ai trouvé tout aussi  fort et passionnant que la première fois, il y a des années.
Il m’a été difficile d’écrire cet article tant il y a à dire sur les sujets que dégagent ce roman, tant les questions qu’il pose sont riches, délicates et nombreuses :
Qu’aurions nous fait, nous en 1943, la faim et la peur au ventre ? Aurions nous été des héros, jusqu’ou aurions nous pu aller pour sauver des membres de notre famille, aurions nous été capable de sacrifices ?
Nous apprenons que parfois la réalité est parfois plus complexe qu’il n’y parait. Nous apprenons aussi, au travers de la progression du narrateur, que la frontière est facile à passer entre le héro et le bourreau, même sous le prétexte de vouloir faire le bien.
Ce roman est, selon mon avis, très réussit, le sujet bien qu’étant malaisé est traité avec beaucoup de finesse et sans parti pris ; la première partie notamment (découverte des lettre par le narrateur) est particulièrement brillante.
 

 
L'image qu'il me restera de ce roman :

Le narrateur poursuivant la vieille dame en larme dans un bus, vociférant et la traitant de dénonciatrice et de « collabo » sous le regard désapprobateur des autres passagers.
 

 

Une phrase du roman qui donne le ton:

Le narrateur obtient un accès exceptionnel et quasiment illégal, au archives de l’occupation, normalement inaccessibles
: “On me remettait une bombe dans une main, un détonateur dans l’autre en me faisant jurer de ne pas les mettre en rapport » 

 

Trois mots pour définir ce livre :

Remort, douleur, passé 

 

 

 

Le mot de l'éditeur :

Dans ce roman, Pierre Assouline met en scène un biographe qui, en recherchant des informations sur la vie d'un écrivain, découvre par hasard des lettres de dénonciation datant de l'Occupation. Il repère plus particulièrement celle de Mme Cécile Armand-Cavelli, une "honnête citoyenne" qui a dénoncé la famille Fechner. Et il se trouve que ces gens sont des cousins de la femme du narrateur. Les Fechner étaient fourreurs dans le 15e arrondissement de Paris et suite à cette lettre, la police les déporte en décembre 1941. A la fin de la guerre, un membre de la famille Fechner revient et il rouvre la boutique familiale tout en cherchant à oublier. Mais le biographe n'est pas de ces avis, il veut tout savoir, l'identité de cette femme et les raisons de sa dénonciation. Mme Cécile Armand-Cavelli est la fleuriste dont la boutique fait face à celle de Fechner et avec qui elle entretient depuis près d'un demi-siècle des relations de bon voisinage basé sur son amnésie volontaire et l'ignorance de son voisin. Le narrateur veut comprendre, il veut que la vérité éclate par tous les moyens et l'enquête qu'il mène est à deux doigts de le rendre fou.

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