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15 décembre 2014 1 15 /12 /décembre /2014 17:45

 

A l'heure où la blogosphère connait quelques séismes, j'ai moi-même bien failli laisser Les 3 bouquins enseveli sous une tonne de gravas. 

Et oui, qui n'a jamais tenté cette étrange aventure bloguesque ne peut s'imaginer la place qu'elle finit par occuper dans l'existence de chaque blogueur, et l'envie inéluctable qui se présente forcément à un moment de vouloir tout balancer, de préférence de manière brutale et irréversible !

 

Et puis je me suis souvenue ...

d'un désaccord passionnant avec une certaine Attila  sur "Voyage au bout de la nuit" et de l'importance que nos discussions littéraires ont pris pour moi depuis, 

de la nécessité d'écrire un billet après une lecture comme pour accoucher de tout ce qui avait bouillonné à l'intérieur pendant des jours,

de ces petits échanges qui enrichissent la lecture et font en sorte qu'elle ne soit jamais vraiment terminée,  

et puis bien sûr de la découverte de livres que je n'aurais jamais lu sans Les 3bouquins, je ne compte plus les chemins livresques qu'Attila m'a fait prendre (parfois à mes risques et périls) et puis là dernièrement ...

 

C'est à Galéa que je dois la fabuleuse découverte d'Aurélien d'Aragon. Alors merci, merci et encore merci Galinette, curieusement je n'avais jamais entendu parler de ce roman avant toi. 

Moi qui ne suis pas une grande lectrice de roman d'amour, j'ai dévoré celui-ci, parce qu'il casse tous les codes, nous épargne tous les clichés et au final nous parle d'amour comme peu l'on fait.

_"D'abord, qu'est ce que c'est que l'amour" ?

_ C'est pas des questions. On aime ou on n'aime pas ...

_ Tout de même, si on se trompait ... s'il n'y avait pas d'amour"

 

Aragon écrit avec Aurélien un roman sur l'impossibilité du couple,  sur ces histoires d'amour qui finissent mal en général, il n'y a pas d'amour heureux écrivait Aragon et le roman brille de ce constat là, mais rien de nouveau à l'ouest me direz vous puisque les plus grands romans d'amour sont toujours des tragédies. 

Oui et pourtant Aurélien c'est autre chose !

Parce que si  Aurélien est un roman sur l'amour ou la quête de l'amour idéal, Aragon prend le parti de l'inscrire dans le réel (sans rien idéaliser) et dans un mouvement littéraire surréaliste (qui s'attache aux pensées et aux impressions des personnages et non aux descriptions détaillées des faits) et c'est ce qui frappe dans ce roman. La finesse psychologique, la justesse des sentiments, le caractère des personnages qui n'ont rien de commun avec ces héros romantiques fort, courageux, beaux et tout droit sorti d'un monde idéalisé auquel on peut rêver mais difficilement s'identifier, imaginez un peu une histoire d'amour dont l'héroïne n'est même pas un canon de beauté !!

 

Et puis Aurélien n'est pas seulement une histoire d'amour puisque qu'Aragon a coutume d'inscrire la petite histoire dans la grande, c'est aussi le roman d'une époque à travers ce jeune homme qui rentre de la Grande Guerre et qui ne se sent plus à sa place dans la société, dans sa vie; et dans la quête de l'amour, il y a aussi la quête de soi au travers de ces années folles et jusqu'à la seconde guerre mondiale.

 

Et bien sûr il y a Paris, presque un personnage à part entière, dont on sent l'amour inconditionnel de l'auteur pour cette ville qu'il a dû fuir pendant la guerre et qui a dû terriblement lui manquer.  Paris vu et raconté par Aragon c'est un pur bonheur pour qui aime la ville lumière autant que moi.

 

Et évidemment il y est aussi question de l'art, tous les grands artistes de l'époque sont présents avec quelques anecdotes savoureuses, un regard aiguisé sur la littérature, l'omniprésence de la peinture et des figures mythiques allant de Picasso à Cocteau en passant par Gide .

 

Et puis surtout Aurélien est un grand roman au style élégant qui offre de multiples niveaux de lecture, selon son âge, son vécu, son érudition, son attachement plus ou moins fort à Aragon ... Autrement dit un roman dont je sais déjà qu'il a encore beaucoup de choses à m'offrir lorsque le moment sera venu de le relire.

 

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18 avril 2013 4 18 /04 /avril /2013 05:00

 

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Comme il est difficile de parler de certains romans tant la résonance de l'éloge paraît toujours en deçà du ressenti et le vocabulaire toujours trop pauvre pour décrire leur grandeur et l'effet "chair de poule" qu'ils provoquent chez moi à leur lecture ... Mais Dieu que c'est beau !!!!!

 

Lire La promesse de l'aube, c'est lire en apnée tant Romain Gary nous coupe le souffle par la justesse et la beauté d'âme qui se dégage de chaque ligne, c'est prendre une grande claque à chaque page tant son regard est lucide sur les hommes et la vie, et c'est surtout avoir le coeur rempli d'amour tant on est admiratif et reconnaissant à des hommes comme lui tout simplement d'avoir existé et d'avoir écrit ! 

 

Et puis il y a le ton avec lequel il joue et qui lui permet de désamorcer les douleurs et les angoisses. Romain Gary est toujours sur le fil entre le rire et l'émotion, entre l'envie d'y croire et la résignation. Il en parle d'ailleurs avec une lucidité déconcertante.

"L'humour a été pour moi, tout le long du chemin, un fraternel compagnonnage; je lui dois mes seuls instants véritables de triomphe sur l'adversité [...]. L'humour est une déclaration de dignité, une affirmation de la supériorité de l'homme sur ce qui lui arrive."

 

Ce roman autobiographique nous permet de mieux comprendre l'oeuvre de cet immense écrivain et de découvrir un homme exceptionnel aux vies multiples et aux blessures profondes.

Un livre qui devrait se lire et s'étudier dans chaque lycée de France à l'heure du débat sur l'identité nationale, tout y est dit ! 

Et puis c'est aussi une histoire d'amour belle et bouleversante à faire pleurer les coeurs de pierre, entre une mère et son fils.

"Avec l'amour maternel, la vie vous fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais. On est obligé ensuite de manger froid jusqu'à la fin de ces jours. Après cela, chaque fois qu'une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son coeur, ce ne sont plus que des condoléances. On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné."  

Et tout le livre est aussi beau et fort ... son talent est démesuré !!!

 

Talent d'autant plus impressionnant quand on sait qu'il est l'auteur d'un livre aussi différent que La vie devant soi (et on comprend d'ailleurs pourquoi deux noms de plume !!) et pourtant les dénominateurs communs de ces deux romans sont facilement identifiables : Amour, Humanité, Lucidité.

 

 

 

Le mot de l'éditeur : 

- Tu seras un héros, tu seras général, Gabriele D'Annunzio, Ambassadeur de France - tous ces voyous ne savent pas qui tu es ! Je crois que jamais un fils n'a haï sa mère autant que moi, à ce moment-là. Mais alors que j'essayais de lui expliquer dans un murmure rageur qu'elle me compromettait aux yeux de l'Armée de l'Air, et que je faisais un nouvel effort pour la pousser derrière le taxi, son visage prit une expression désemparée, ses lèvres se mirent à trembler, et j'entendis une fois de plus la formule intolérable, devenue depuis longtemps classique dans nos rapports : - Alors, tu as honte de ta vieille mère ?

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20 juin 2012 3 20 /06 /juin /2012 04:43

     

 

 

Ils ne sont pas si fréquents les coups de foudre littéraires, de jolies rencontres, de bons moments, parfois de gros coups de coeur, oui, mais le coup de foudre, celui qui vous foudroie sur place et vous transi d'un amour inconditionnel ... celui-là est rare !

 

Malevil m'a foudroyé d'admiration, de respect, de bonheur ... tout ça en 600 pages !

Je suis rentrée dans cette oeuvre, parce qu'il s'agit véritablement d'une oeuvre, et je me suis régalée de la première à la dernière page, me délectant de sa créativité, de son vocabulaire, de sa narration si captivante et oubliant tout ce qui m'entourait.

 

Robert Merle, que je découvre avec Malevil, est un auteur comme  je les aime, à l'écriture fluide mais ô combien personnelle et peaufinée, à l'imagination débordante et enchanteresse, à l'intelligence et à la lucidité pleine de sagesse.

 

Malevil devrait être proposé à tous les lycéens de France pour sa réflexion sur les hommes et sur la société mais aussi pour leur donner le goût de la littérature tant ce roman se veut intelligent et captivant tout en étant facile d'accès.

 

L'histoire menée tambour battant est celle d'un village périgourdin dans les années 70 qui doit renaître de ses cendres après l'explosion d'une bombe atomique. Nous sommes bien loin de l'univers anxiogène de "La route", ici la comparaison irait d'avantage à un mélange de La guerre des boutons et des Piliers de la terre !! 

Une sorte de roman d'anticipation raconté comme un grand roman d'aventure qui aborde de manière brillante et parfois irrévérencieuse des sujets toujours  d'actualité comme la religion, la place des femmes dans notre société, le rôle de la communauté, le pouvoir, l'amitié, l'amour ... 

 

 

J'ai été éblouie par cette narration si facile alors que l'intrigue ne l'est pas, enchantée par la légèreté du ton alors que le propos est pour le moins sérieux, amusée par la gouaille de certains personnages haut en couleur, fascinée par la manière de faire rentrer le moyen-âge au coeur du XXe siècle, impressionnée par le travail fourni pour écrire un tel roman sans en avoir l'air .

 

Mille mercis à Stéphanie de nous avoir proposé cette pépite parmi les pépites au dernier Cercle, dire que j'aurai pu passer à côté de ce chef d'oeuvre !!!!!!

 

 

 

Le mot de l'éditeur :

Dans la France rurale des années 1970, six personnes survivent à l'apocalypse. Réunis dans une cave, ils échappent par hasard à une terrible explosion suivie par une vague de chaleur. Le monde n’est plus. Ruines, corps calcinés. Malevil est l’histoire d’une petite communauté, un groupe d’hommes et de femmes tentant de recréer un embryon de civilisation, confrontés aux doutes, aux vicissitudes d’une nouvelle vie, et aux dangers d’un monde qui ne connaît plus de lois. Pas de combats glorieux ou de reconstruction effrénée, juste un quotidien âpre, inéluctable, et la voix d’un homme, Emmanuel Comte, qui, malgré ses incertitudes, s’élèvera pour assurer l’unité et la cohésion du groupe : «Pas d’unité, pas de survie.» Récit poignant d’un réalisme extrême, Malevil est l’histoire d’un nouveau départ qui n’est qu’une continuation de la vie. Un grand classique.

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11 juin 2012 1 11 /06 /juin /2012 04:33

  

 

 

Je referme ce monument de la littérature et un mot me vient : Merci !

Merci Monsieur Steinbeck de nous avoir raconté cette histoire là, merci de nous avoir fait connaître d'aussi belles personnes, merci pour ce souffle de vie et d'humanité, merci d'avoir écrit, merci d'avoir existé.

 

J'ai lu ce roman pour la première fois, il y a une vingtaine d'année, et ce fut une météorite dans ma jeune tête, une lumière dans l'obscurité ...

 

J'avais envie de le relire depuis longtemps et en même temps tout était encore tellement intact dans mon souvenir que je reculais le moment, la crainte probablement de le confronter à ce souvenir idéalisé.

 

En le relisant pour le Cercle aujourd'hui, je m'aperçois que non seulement ce roman n'a cessé de m'accompagner depuis vingt ans mais que par ailleurs rien n'était idéalisé, tout était bien réel !!

Sa force, son intensité, sa beauté, sa richesse ... j'y ai tout retrouvé ! 

 

Dans les moments de questionnement, de chagrin, de dégoût, de joie, d'épreuve, de remise en question ... bref, tout ce qui compose le cheminement d'une vie, A l'est d'Eden a toujours été là, presque inconsciemment.

 

La bonté de Samuel , la sagesse de Lee, l'inhumanité de Cathy, la dualité entre Cal et Aaron, l'amour d'Abra ...

Plus qu'un roman c'est une leçon de vie, un livre de philosophie, l'histoire des fils de Cain, notre histoire !

 

Pour ceux qui connaissent le magnifique film d'Elia Kazan avec James Dean dans le rôle de Cal, il ne s'agit que de la dernière partie du roman qui en comporte quatre ... c'est dire la densité de ce roman, qui permit à John Steinbeck de recevoir le Prix Nobel de littérature .

 

Je terminerai juste de vous convaincre, si ce n'est déjà fait, en précisant que cinq personnes du Cercle ayant choisi de lire ce roman ont partagé ce coup de foudre , de celui qui rend très difficile les lectures suivantes !!

 

 

Le mot de l'éditeur :

Dans cette grande fresque, les personnages représentent le bien et le mal avec leurs rapports complexes. Adam, épris de calme. Charles, son demi-frère, dur et violent, Cathy, la femme d'Adam, un monstre camouflé derrière sa beauté, ses enfants les jumeaux Caleb et Aaron. En suivant de génération en génération les familles Trask et Hamilton, l'auteur nous raconte l'histoire de son pays, la vallée de la Salinas, en Californie du Nord. Pour cette œuvre généreuse et attachante, John Steinbeck a reçu le prix Nobel de littérature.

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10 mai 2012 4 10 /05 /mai /2012 04:12

 

Retour sur les coups de foudre d'hier ... 

 

 

Ce que Dominique n'a pas su de Jacqueline Harpman

 

 

Le livre qui m'a fait découvrir la plume enchanteresse de Jacqueline Harpman ...

 

Tout me poussait à me laisser séduire par ce livre : une tres belle couverture (eh oui ça a son importance, n'oublions pas que le livre est aussi un objet !!!), un titre énigmatique, et puis cette 1ère phrase du roman "les héros de roman ne meurent jamais"... 

 

Jacqueline Harpman aime les seconds rôles et s'amusent souvent à raconter "l'autre version de l'histoire".

 

L'histoire ici est celle du roman classique "Dominique" de Fromentin, histoire d'amour tourmentée entre Dominique et Madeleine, Jacqueline Harpman refait vivre les personnages de Fromentin par sa plume, son regard et sa finesse psychologique toute féminine et contemporaine !

Tout son génie est de nous raconter cette histoire d'amour en changeant l'attribution des rôles, c'est Julie, la jeune soeur de Madeleine qui  tient ici le premier rôle ... et c'est une toute autre histoire !!!

 

Inutile de lire le "Dominique" de Fromentin pour lire le roman de Jacqueline Harpman. C'est une histoire en soi, il faut juste connaître et comprendre l'intention de l'auteur pour mieux saisir les subtilités anachroniques et les allusions ironiques voire impertinentes ...  

 

Alors forcément j'ai été non pas séduite mais conquise !! Ce livre est une pure merveille d'élégance, d'intelligence, de style et d'originalité .

 

A découvrir de toute urgence, si ce n'est déjà fait !!!

 

 

 

Le mot de l'éditeur :

Les héros ne meurent jamais, et l'on peut, longtemps apres, poursuivre leur histoire. Julie d'Orsel est la soeur de Madeleine, qui est mariée au comte de Nièvres et aimé en silence par Dominique de Bray. Madeleine est définitivement fidèle à un époux qu'elle n'aime pas.[...]

Peut être en me lisant prendrez vous conscience d'obscures similitudes qui vous feront rêver...[...]

 

 

 

 

 

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24 avril 2012 2 24 /04 /avril /2012 04:12

  

  

 

Wouahhhhh !!! 

Magistral, bouleversant, fascinant, beau, déchirant... autant de qualificatif pour décrire cette histoire et la manière d'Agota Kristof de nous la raconter.

C'est un roman composé de trois tomes : Le Grand Cahier, La preuve et Le 3ème mensonge. Curieusement ces trois livres sont vendus séparément, alors qu'ils n'ont de sens qu'ensemble et prennent toute leur force en étant considéré comme un seul et même roman.

 

Agota Kristof nous livre le récit tourmenté et tragique de deux frères jumeaux qui vont devoir survivre dans un pays déchiré par la guerre.

Si le roman est si puissant et si émouvant c'est qu'Agota Kristof y parle de ses blessures, de ses traumatismes et d'un certain désespoir qui semble l'habiter depuis son exil de la Hongrie.

 

C'est un récit qui exige un lecteur actif et attentif, un roman qui laisse toute la place à la subjectivité, à l'imaginaire et aux doutes.

Qui sont vraiment Lucas et Claus ? Quelle est la part de vérité dans Le Grand Cahier ? Que s'est il réellement passé pendant ces années de séparation des deux frères ?

 

L'auteur nous fait croire ce qu'elle veut, nous perd et nous fait douter avec maestria et nous offre ainsi une magnifique allégorie sur la réalité, l'imaginaire et la littérature.

Et puis il y a ce regard sur la vie qui m'émeut et me fascine à la fois, une espèce de clairvoyance désenchantée et de profonde souffrance dont les personnages ne peuvent se libérer depuis l'enfance :

"Je me couche et avant de m'endormir je parle dans ma tête à Lucas, comme je le fais depuis de nombreuses années . Ce que je lui dis, c'est à peu près la même chose que d'habitude. Je lui dis que, s'il est mort, il a de la chance et que j'aimerais bien être à sa place. Je lui dis qu'il a eu la meilleure part, c'est moi qui doit porter la charge la plus lourde. Je lui dis que la vie est d'une inutilité totale, elle est non-sens, aberration, souffrance infinie, l'invention d'un Non-Dieu dont la méchanceté dépasse l'entendement."

 

Oui je sais c'est d'une beauté à faire pleurer, et tout le roman est de cette encre là, puissant, profond et bouleversant.

 

 

Le mot de l'éditeur :

  Dans un pays ravagé par la guerre, Claus Et Lucas font l'apprentissage de la vie, de l'écriture et de la cruauté.
Premier roman d'une émigrée hongroise installée en Suisse, Le Grand Cahier est également le premier volet d'une trilogie qui comprend La Preuve et Le Troisième Mensonge.
 

 

 

 

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20 décembre 2011 2 20 /12 /décembre /2011 04:57

limonov

 

Wouhhaaa !!!

Quel personnage !!! Et quel auteur !!!

Il y avait bien longtemps qu'un roman ne m'avait bluffée à ce point ...Alors merci Gunilla qui a eu le talent de nous le proposer au dernier Cercle.

 

Tout y est, le sujet passionnant, le personnage charismatique, le destin hors du commun, l'auteur brillant et captivant, le style fluide, la réflexion, l'émotion, l'enchantement et la fascination ... et oui, tout ça dans un seul et même roman !

 

J'étais déjà tombée sous le charme et l'intelligence d'Emmanuel Carrère avec "D'autres vies que la mienne" (toujours grâce à Gunilla !!!), mais là force est de reconnaître qu'il m'a subjuguée !!

 

Le sujet tout d'abord : un personnage romanesque à souhait qu'on admire et qu'on déteste, qui est tout ce que nous ne sommes pas et qui nous ressemble pourtant.

Un Limonov aux mille vies qui reflète et incarne tellement une Russie si bien racontée et comprise par l'auteur.

 

Le talent de l'auteur ensuite : E. Carrère ne se limite pas à avoir trouvé un sujet en or ... la magie de son roman est de réussir les parallèles audacieux entre lui, petit occidental, Limonov, et ce pays si complexe qu'est la Russie. C'est l'alchimie de ces 3 protagonistes qui rend son roman passionnant.

 

Alors qu'il aurait pu se contenter de raconter la vie tumultueuse de ce héros des temps modernes, Emmanuel Carrère en fait un roman universel qui interroge et interpelle chaque lecteur.

Un travail de haute voltige qui impose le respect ...

 

 

 

Le mot de l'éditeur :

« Limonov n’est pas un personnage de fiction. Il existe. Je le connais. Il a été voyou en Ukraine ; idole de l’underground soviétique sous Brejnev ; clochard, puis valet de chambre d’un milliardaire à Manhattan ; écrivain branché à Paris ; soldat perdu dans les guerres des Balkans ; et maintenant, dans l’immense bordel de l’après-communisme en Russie, vieux chef charismatique d’un parti de jeunes desperados. Lui-même se voit comme un héros, on peut le considérer comme un salaud : je suspends pour ma part mon jugement.

C’est une vie dangereuse, ambiguë : un vrai roman d’aventures. C’est aussi, je crois, une vie qui raconte quelque chose. Pas seulement sur lui, Limonov, pas seulement sur la Russie, mais sur notre histoire à tous depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. »

 

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31 mai 2011 2 31 /05 /mai /2011 05:12

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Attention ce roman a une âme !

 

Deux jeunes amer-indiens s'engagent dans une guerre dont ils n'ont qu'une image idéalisée d'aventure et de bravoure ...

Nous sommes au début du siècle et l'histoire commence quand l'un deux revient du front et livre son âme à sa vieille tante indienne, son unique famille et lien qui le rattache au monde des vivants...

 

Oui, ce roman a une âme ...

Est ce que cela tient à la très forte spiritualité de Niska, vieille indienne un peu sorcière  ?

Est ce que cela relève du chaos de la guerre qui met en lumière les âmes pures et les autres ?

Est ce que cela n'est dû qu'à la magie de l'écriture de Joseph Boyden ?

 

C'est indéniablement la rencontre de tout ça qui en fait un roman sublime et envoûtant qui nous conduit sereinement vers ... le chemin des âmes.

 

J'ai aimé la spiritualité de ces indiens dont les croyances ont toujours eu une forte résonance chez moi,

J'ai été ému par une histoire d'amitié bouleversante entre deux hommes tout juste sortis de l'enfance, qui s'aiment comme des frères et vont devoir sauver leur âme face à la barbarie de la guerre,

Et j'ai été transportée par la beauté des sentiments qui sublime ce roman du début à la fin .

 

La plume de Joseph Boyden contribue à nous plonger dans cette atmosphère si particulière qui nous touche au plus profond, et c'est aussi dû à l'intelligence de la construction du roman qui fait alterner passé et présent, croyances ancestrales et initiation à la vie, sagesse de ceux qui ont vécu et innocence de ceux qui ont tout à comprendre. 

 

Absolument magnifique ... A ne pas manquer.

 

 

Le mot de l'éditeur :

1919. Nord de l'Ontario. Niska, une vieille Indienne, attend sur un quai de gare le retour d'Elijah, un soldat qui a survécu à la guerre. A sa grande surprise, l'homme qui descend du train est son neveu Xavier qu'elle croyait mort, ou plutôt son ombre, méconnaissable. Pendant trois jours, à bord du canoë qui les ramène chez eux, et tandis que sa tante essaie de le maintenir en vie, Xavier revit les heures sombres de son passé : l'engagement dans l'armée canadienne avec Elijah, son meilleur ami, et l'enfer des champs de bataille en France...

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20 mai 2011 5 20 /05 /mai /2011 04:58

 

 

        

Ce roman reste l'une de mes plus belles rencontres littéraires ... et sitôt ce livre refermé, j'ai éprouvé le besoin compulsif de commencer un autre Vita Sackville-West ... et un autre, et un autre ...

 

Cette auteure anglaise est encore beaucoup trop méconnue en France, et pour cause elle ne fut que très tardivement publiée chez nous alors qu'elle était déjà reconnue et saluée outre-manche. Contemporaine, amie et amante de Virginia Woolf, ses écrits ont une toute autre saveur, plus détachés comme moins torturés.

 

Issue de l'aristocratie anglaise, elle dépeint sans complaisance l'univers dans lequel elle a vécu . Avec tendresse, humour et lucidité, elle nous parle de toute la passion abolie par l'âge et du bonheur de se sentir libre enfin de se souvenir et de rêver.

 

C'est une parenthèse, une bulle d'oxygène et un authentique instant de bonheur dans un monde qui s'agite en tout sens pour pas grand-chose.

 

Un roman d'une sublime sérénité qui apaise et fait réfléchir sur le sens des choses et le temps qui passe, et dont l'écriture est si élégante, délicate et juste que l'on se délecte de chaque phrase en prenant bien le temps de s'imprégner de la beauté de ses mots.

  

 

 

Le mot de l'éditeur :

Ses enfants croient Lady Slane, qui a toujours été une femme soumise et aimable, "brisée" par la mort de son mari, un ancien vice-roi des Indes. Mais brusquement, repoussant sa famille dont elle déjoue les plans, la respectable vieille dame se retire avec sa gouvernante dans une petite maison d'Hampstead. Elle s'y replie dans un monde de délicatesse, de tendresse, de sensations, songeant à la carrière d'artiste qu'elle n'a pu entreprendre, refusant toutes visites exceptées celles de quelques personnages un brin excentriques. L'un d'entre eux, un très vieux collectionneur d'art célibataire, FitzGeorge, qu'elle a brièvement connu dans sa jeunesse, sera le complice de ses derniers jours, l'amant de cœur qu'elle eût souhaité avoir. 

 

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28 mars 2011 1 28 /03 /mars /2011 05:35

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Pépite parmi les pépites !!!

 

 

Gunilla, nous a proposé ce titre à notre Cercle de mars, et une fois encore elle a fait mouche ...

Replay est le genre de roman dont on parle, que l'on conseille, que l'on relit et que l'on offre !

 

C'est un roman dont on ne sait pas trop s'il faut le classer en littérature ou en science-fiction,

C'est un roman unique, fascinant, captivant et intelligent.

C'est une histoire inspirée et obsédante que l'on aimerait savoir vraie ... ou pas !

 

Replay, c'est la fonction qui permet au film de se rejouer ...  

Et c'est l'histoire d'un homme qui va revivre plusieurs fois sa vie en s'efforçant de ne pas reproduire ses erreurs et de se servir de ses connaissances de l'avenir pour changer les choses.

Voilà une idée très prometteuse qui pourrait vite tomber dans le cliché, la farce ou la facilité ...

Et c'est là tout le génie de Ken Grimwood, rien n'est prévisible, rien n'est convenu, ses idées sont brillantes et réfléchies, il nous surprend et nous captive à chaque page, et on en ressort complètement "scotché" !! ...

 

Un roman qu'on ne peut pas lâcher, le genre "satisfait ou remboursé", qui plaira aux amateurs de science-fiction comme aux autres, dont je fais parti .  

 

Un livre qui a fait l'unanimité autour de la table ...

Un grand merci Gunilla pour nous avoir fait découvrir cette merveille ! 

 

 

 

Le mot de l'éditeur :

La mort est un éternel recommencement… Quand Jeff décède d’une crise cardiaque à 43 ans, il se réveille 25 ans plut tôt dans sa chambre d’université, alors qu’il a 18 ans… Tout ce qui appartenait à son présent a disparu… dans le futur. Seuls les souvenirs subsistent. Un peu déstabilisant ? Toutefois, quand on a un quart de siècle d’avance sur l’humanité, on dispose de quelques atouts pour refaire sa vie. Ainsi, Jeff construira une fortune, un couple différent, essaiera en vain de changer le cours de l’Histoire, et ce jusqu’à ses 43 ans où il mourra d’une crise cardiaque… pour se réveiller à 18 ans, cette fois-ci dans un cinéma. Replay! Et ainsi de suite. La raison de ce cycle ? Jeff n’en a aucune idée. Peut-être Pamela, elle aussi sujette à ces retours à la vie, pourra-t-elle l’aider à comprendre. Humour, émotions, rebondissements à la pelle servant une intrigue admirablement ficelée, et Replay donne une dimension multiple au sens de la vie.

 

 

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