Une fois n'est pas coutume, on m'a offert un livre !!!
Oui je sais c'est un comble pour une lectrice aussi insatiable que je le suis, mais que voulez-vous, le monde est mal fait !
Alors que le livre est mon objet préféré, la lecture, ma nourriture quotidienne et la littérature ma passion absolue ... pas le moindre livre sous le sapin depuis au moins 3 ans, rien pour mes anniv' (euh, oui c'est le 26 janvier !!), ni même pour le plaisir de faire plaisir ... non rien, nada, quedchi !!! Il paraitrait que j'en ai trop !!! Pffffff ! Balivernes !
Bien que je refuse tout partenariat avec les maisons d'édition, restant convaincue qu'il n'y a pas de liberté d'expression sans indépendance, voilà que Priceminister m'a généreusement envoyée le dernier Olivier Adam dans le cadre du match de la rentrée littéraire 2014.
Il était temps pour moi de rendre ma copie, vu que demain c'est déjà 2015, mais voilà ce cadeau fut pour moi une sorte de cas de conscience qui n'a pas rendu ma tâche des plus simples.
Et oui, qui dit cadeau dit (en général) merci, super ou ce genre de formules d'enthousiasme et de reconnaissance, mais voilà je me suis dit que je vous devais la vérité (bon la mienne bien sûr, parce que celles des autres vous la trouverez ailleurs, hein !), on ne s'est jamais menti et ce n'est pas la gratuité du dit roman qui allait me faire basculer du côté obscur de l'hypocrisie et des bonnes manières.
Alors voilà, de deux choses l'une, soit mes goûts littéraires ont sérieusement évolués (et en effet, pourquoi pas ?), soit l'inspiration d'Olivier Adam est sévèrement en berne !
Et croyez bien que j'ai d'autant plus de mal à vous le dire que j'étais une inconditionnelle de l'auteur il y a encore deux rentrées littéraires de cela !
Alors que j'étais prête à classer Les lisières dans la catégorie "dérapage-malheureux-que-tout-écrivain-peut connaitre", voici qu'Olivier Adam récidive avec Peine perdue ... et là je dis attention !!! D'autres se sont retrouvés blacklistés pour moins que cela, Olivier, ressaisis toi, autrement nous deux ça va mal finir !
Autant vous le dire, j'ai bien failli refermer le roman au bout de 20 pages, n'en pouvant plus de ces libertés avec la ponctuation et la grammaire, très en vogue chez nos auteurs français. Ras le bol de ces phrases sans verbe ou sans sujet, de ces virgules optionnelles, ça frôle parfois le ridicule et ça masque souvent la misère d'un style qui n'en a aucun ! Et cela m'a d'autant plus agacée ici, qu'Olivier Adam ne m'avait pas habituée à cela et que ça présageait d'un roman très moyen ...
Et puis les personnages ont commencé à prendre corps, et c'est probablement le grand talent de l'auteur, de savoir donner vie aux êtres malmenés par la vie, un peu brinquebalants mais souvent dotés d'une force et d'un courage très touchants ... seulement voilà cela ne suffit pas à faire un roman ! Parce que Peine perdue n'est finalement que ça, une succession de vingt et quelques portraits liés par un fil si mince qu'il faut parfois le chercher, avec tout de même deux dénominateurs communs, faire partie de la France des laissés pour compte et vivre sur la Côte d'Azur ... et mieux vous prévenir, pour Olivier Adam, la misère n'est pas moins pénible au soleil !!!
J'ai eu l'impression de lire un recueil de nouvelles plus qu'un roman, l'intrigue n'est que prétexte à faire entrer sur la scène un nouvel acteur toujours sur le mode "c'est dur pour tout le monde" et puis les personnages ont beau être attachants, au bout du dixième ça devient lassant, l'ennui arrive page 75, s'installe page 120 et c'est foutu pour les 280 restantes !
Voilà, je comprendrais que Priceminister sélectionne un autre blog plus conciliant que le mien l'année prochaine, mais quand même il fallait bien que quelqu'un lui dise à Olivier Adam, que ses lecteurs assidus se demandent s'il n'aurait pas un peu perdu la flamme, qu'il faudrait peut-être qu'il retourne en Bretagne la chercher, et puis qu'il sache qu'il n'est jamais aussi profond et touchant que lorsqu'il nous parle de fratrie, d'absence et de deuil, et si malgré cela l'inspiration ne vient toujours pas, qu'on lui dise alors qu'un grand écrivain se reconnait aux nombres de pages qu'il ne publie pas.