
Les lecteurs d'Assouline l'ont sûrement déjà remarqué, ses romans sont tout de même de qualités très inégales.
Je peux aimer comme détester un Assouline, j'ai aimé La cliente et détesté Les invités ...
Bref, vous me voyez arriver avec mes gros sabots et la question vous brûle néanmoins les lèvres !! "Alors Sigmaringen, tu as aimé ou détesté ???"
Eh bien non !! je n'en garderai pas un souvenir impérissable, il m'est d'ailleurs tombé des mains.
Alors pourquoi ?
Tout d'abord, Assouline nous fait miroiter un roman historique sur fond de régime de Vichy alors que la seconde guerre mondiale touche à sa fin, que Pétain, Laval et toute la clique sentant le vent tourner se réfugient dans le Château de Sigmaringen, en Allemagne, invités grâcieusement par Hitler.
Le pitch est savoureux, tant au niveau historique qu'au niveau romanesque, Pétain, Laval, Céline et d'autres enfermés dans ce château et obligés de cohabiter alors que la France est toujours en guerre, voilà de quoi écrire un roman passionnant d'un point de vue historique et psychologique.
Sauf que Pierre Assouline ne s'intéresse finalement pas à ces personnalités sur lesquelles le roman devrait reposer. Il prend le parti de tout miser sur le narrateur, un majordome qui aura pour tâche d'accueillir et faire cohabiter au mieux cette sympathique communauté.
Ce personnage devient omniprésent, le style aussi ampoulé que peut l'être un majordome allemand d'un château dans les années 40, autant dire qu'on meurt d'ennui, qu'il ne se passe pas grand chose, que cette vie de château est racontée avec une lenteur et un souci du détail dont on se fout royalement et que, hélas, les anecdotes ou autres évenements historiques un peu croustillants doivent se compter sur les doigts d'une main.
J'ai refermé le livre avec le déplorable constat que je n'avais rien appris (dommage pour un roman historique !), rien ressenti (pourtant la période est chargée émotionnellement !) et que j'avais perdu 22 euros !!!
Je ne vous le recommande donc pas !
J'aurai peut-être dû lire D'un château à l'autre de Céline sur le même sujet ...
Le mot de l'éditeur :
Pour les accueillir Hitler a mis à leur disposition le château des princes de Hohenzollern, maîtres des lieux depuis des siècles. Tout repose désormais sur Julius Stein, le majordome général de l'illustre lignée. Depuis les coulisses où il œuvre sans un bruit, sans un geste déplacé, il écoute, voit, sait tout.
Tandis que les Alliés se rapprochent inexorablement du Danube et que l'étau se resserre, Sigmaringen s'organise en petite France. Coups d'éclat, trahisons, rumeurs d'espionnage, jalousies, l'exil n'a pas éteint les passions. Certains rêvent de légitimité, d'autres d'effacer un passé trouble, ou d'assouvir encore leurs ambitions.
Mais Sigmaringen n'est qu'une illusion. La chute du IIIe Reich est imminente et huit mois après leur arrivée tous ces Français vont devoir fuir pour sauver leur peau.
De ce théâtre d'ombres rien n'échappe à Julius Stein. Sa discrète liaison amoureuse avec Jeanne Wolfermann, l'intendante du maréchal, le conduira à sortir de sa réserve et à prendre parti.