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4 mai 2012 5 04 /05 /mai /2012 04:24

 

La littérature à l'estomac de Julien Gracq

 

 

 

C'est sur les conseils toujours très avisés d'Attila que je me suis procurée ce petit livre de Julien Gracq, il y était question de littérature ... il ne m'en fallait pas plus pour me convaincre !

 

Après le petit exercice un tantinet désuet de découper soi-même les pages du livre, on entre dans le vif du sujet avec ce ton un brin querelleur qui perdurera jusqu'à la fin des 70 pages.

 

Et c'est probablement ce qui m'aura le plus dérangé dans cette lecture. Alors que je m'attendais et me réjouissais de lire une ode à la littérature, j'ai lu le pamphlet d'un homme qui dresse un triste constat de la scène littéraire dans les années 50.

 

Ce texte fut publié en 1950 dans la revue d'Albert Camus, Empédocle, et fut perçu comme un pavé jeté dans la mare de l'intelligentsia parisienne, Julien Gracq y dénonçait un système de promotion littéraire dénaturant la rencontre entre une oeuvre et son lecteur.

 

Entendons nous bien, ses propos acides n'en sont pas moins justifiés. Ce n'est certainement pas moi qui contredirais sa vision très lucide des prix littéraires et plus particulièrement du prix Goncourt (qu'il refusera d'ailleurs l'année suivante), ni même l'arrogance du lectorat parisien qui connaît tout alors qu'il n'a rien lu ou bien encore la production à la chaîne que certains auteurs français se pensent obliger de fournir annuellement de peur de se faire oublier de la vie littéraire.

 

Oui, je partage ce triste constat encore d'actualité mais j'ai ressenti beaucoup trop d'aigreur dans le propos ... sentiment qui me dérange beaucoup !

Et puis et surtout, Julien Gracq qui semble aimer et défendre la littérature ne nous parle pas de son amour pour elle, je m'attendais à relever une dizaine de belles citations pour ma rubrique du samedi, je n'en ai pas noté une seule !

 

Enfin, et là je sais que je vais déchaîner les foudres d'Attila, je n'ai pas du tout apprécier son style. Des phrases alambiquées qui sont parfois à la limite du compréhensible, des longueurs de tournures qui rendent la lecture un peu laborieuse et beaucoup d'effet de style qui aurait gagné à plus de simplicité. Julien Gracq était très influencé par le surréalisme, courant littéraire qui je n'apprécie pas particulièrement ... ceci expliquerait peut-être cela !!!

  

 

Le mot de l'éditeur :

C'est sur cette adhésion donnée dans le secret du cœur que se fonde la prise d'un écrivain sur son public, la " société secrète " qu'il a peu ou prou créée, sur laquelle il n'a que de très vagues indices, et qu'il ne dénombrera jamais (heureusement). C'est par elle seule qu'il est, s'il est quelque chose. C'est là toujours que reviennent s'agacer ses doutes, quand il s'interroge sur le plus ou moins fondé de l'idée singulière qui lui est venue d'écrire ; il intéresse, ce n'est pas douteux, il a un public, une " situation ", on parle de lui, il reçoit des lettres, des coupures de presse - qui sait, il gagne peut-être même de l'argent (que de fantômes obligeants, et remplaçables, autour de sa table de travail, pour rassurer), mais là n'est pas la question ; il y a un " tout ou rien " lancinant auquel il n'échappera pas : a-t-il été, ne fût-ce qu'une brève minute, " un dieu pour eux ", pénétré, ne fût-ce qu'une fois, au cœur de la place, a-t-il provoqué cette sensation insolite, en effet, de " vent autour des tempes ", oui le cœur hésite, les a-t-il suspendus, un instant irrespirable, à ce quite de l'éternité ?

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27 avril 2012 5 27 /04 /avril /2012 04:27

 

Thérèse Desqueyroux de François Mauriac

 

 

 

Ah !!! François Mauriac !!!!

L'élégance absolue de la langue, le phrasé impeccable, la pensée intelligente, le propos toujours pertinent.

 

Bref, un auteur que j'aime beaucoup et dont je me réjouissais de lire un nouveau titre ...

 

Et bien comme quoi on peut aimer un auteur ... mais pas tout ce qu'il écrit !!

 

Thérèse Desqueyroux est un fait divers qui défraya la chronique en son temps et dont François Mauriac s'est saisi comme d'une histoire presque personnelle tant cette femme le hanta longtemps.

 

Nous sommes au début du siècle dernier, une femme est accusée d'avoir empoisonné son mari, elle s'en sortira avec un non-lieu grâce au témoignage de ce dernier qui préférera sauver sa réputation et son nom.

 

Les thèmes de prédilection de l'auteur sont bien là, la dualité entre le bien et le mal, l'hypocrisie de la bourgeoisie provinciale, les petits arrangements et autres règlements de compte entre mari et femme.

 

Si le fond est absolument fascinant, c'est le style qui ne m'aura pas permise de rentrer comme je l'aurais tant souhaité dans cette histoire ; manque de fluidité probablement et surtout un récit fragmenté et raconté de manière beaucoup trop "introspective" pour me captiver. 

 

Quel dommage !!! ...

 

 

 

 Le mot de l'éditeur :

Pour éviter le scandale et protéger les intérêts de leur fille, Bernard Desqueyroux, que sa femme Thérèse a tenté d'empoisonner, dépose de telle sorte qu'elle bénéficie d'un non-lieu.
Enfermée dans sa chambre, Thérèse tombe dans une prostration si complète que son mari, effrayé, ne sait plus quelle décision prendre. Doit-il lui rendre sa liberté ?

 

 

 

 

 

 

 

 

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4 avril 2012 3 04 /04 /avril /2012 04:31

 

Electrico W d'Hervé Le Tellier

 

 

 

Un roman bien difficile à raconter, et l'auteur lui-même peine à le faire ...

On comprend bien qu'il doit s'agir du cheminement  de deux hommes souffrant d'histoires d'amour malheureuses, mais alors que de digressions, d'anecdotes sans rapports et de très longues parenthèses !

 

Un récit bien chaotique qui ralentit le rythme et atténue l'intérêt du roman, et c'est d'autant plus regrettable qu'Hervé Le Tellier sait raconter les histoires, dépeindre finement ses personnages et séduire avec les mots .

Problème de construction, de focalisation ou de narration ?! ...probablement un peu des trois !

 

 

Cette histoire au coeur de Lisbonne démarre de manière très romanesque et puis l'auteur digresse et nous balade, on ne sait plus où il veut nous emmener mais on continue à le suivre pour la joliesse des phrases, pour le propos toujours intéressant ... jusqu'au moment où on  ne comprend plus  ce qu'il veut nous raconter, et c'est là que je l'ai lâché !! 

 

 

 

Le mot de l'éditeur :

Un photographe, Antonio, retourne à Lisbonne après dix ans d’absence. Il y retrouve le correspondant de son journal, Vincent, le narrateur de ce récit, afin de suivre le procès d’un tueur en série. 
Enfant, Antonio a rencontré en une fillette, Canard, l’amour mythique, éternel, celui qui promet de grandir sans jamais s’affadir, mais ce rêve de bonheur s’est déchiré. Vincent a ses raisons, peu avouables de vouloir guérir cette blessure, réparer ce qui s’est brisé, retrouver Canard. Lui qui est si peu doué pour la vie, lui qui n’achève jamais rien de ce qu’il entreprend, veut devenir l’artisan d’un destin inaccompli. Chaque rencontre rapproche du but comme la vague pousse un radeau vers le rivage. Mais il n’est d’horizon qui ne se déplace sans cesse... . 
Electrico W raconte les neuf jours de cette quête en ce mois de septembre 1985 où la terre trembla à Mexico et où mourut l’écrivain Italo Calvino. 
Si les tramways, comme l'Electrico W qui donne son nom au livre, suivent des rails, la vie des hommes obéit à d’autres lois.

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20 mars 2012 2 20 /03 /mars /2012 05:11

   

 

 

 

Beigbeder, on aime ou pas ... Moi, j'aime !

Et pour être plus précise, j'ai basculé de la deuxième à la première catégorie après avoir lu son "Roman français"; je découvrais là un auteur touchant et brillant à la plume pertinente et amicale à la fois.

 

Windows on the World est ma seconde lecture de cet auteur surmédiatisé et je retrouve ce même ton désenchanté et pétillant à la fois, ce regard lucide et insolent sur le monde qui l'entoure et sur lui-même bien entendu.

 

Windows on the World était le nom du restaurant perché en haut de l'une des tours du World Trade Center. Un roman qui revient donc sur ce qu'il est convenu d'appeler les évènements du 11 septembre.

 

Comme le précise l'auteur, "le seul moyen de savoir ce qui s'est passé dans le restaurant situé au 107e étage de la tour nord du World Trade Center, le 11 septembre 2001, entre 8h30 et 10h29, c'est de l'inventer."

 

F.Beigbeder va donc se servir de la fiction pour nous raconter minute par minute ce qui a pu se passer alors que l'inimaginable allait se produire.

Et comme c'est du Beigbeder, il y est également question de lui.

Le récit alterne ainsi entre fiction et autobiographie, sans jamais perdre le fil de la narration et en restant toujours tel un équilibriste dans le sujet du roman.

 

C'est un roman engagé et courageux sans jamais prétendre détenir La vérité absolue, il nous livre sa vision des évènements, son analyse d'un tel désastre et son sentiment de citoyen du monde face à l'horreur.

 

Un très bon Beigbeder léger, cynique et intelligent à la fois !!

 

  

 

Le mot de l'éditeur :

On peut reprocher ce qu’on veut à Frédéric Beigbeder, mais certainement pas son manque de courage. Après s’être fait humilié par la déroute de son Hyper Show sur Canal + et avoir pris les rênes de la direction littéraire des éditions Flammarion, il ne se cache pas derrière les livres des autres et publie un excellent roman sur le sujet-vedette de cette rentrée littéraire : les funestes attentats du 11-Septembre 2001, point aveugle de notre histoire et véritable signature de l’entrée de l’Occident dans le troisième millénaire.
Ici, le lecteur passera, de chapitre en chapitre et de minute et en minute, du restaurant chic Windows of the World, située en haut d’une des tours du World Trade Center, où petit-déjeunent, le 11 septembre 2001, un agent immobilier et sa progéniture de passage à New York, à la Tour Montparnasse, où petit-déjeune au Ciel de Paris, un an plus tard, un certain Frédéric Beigbeder.
Depuis New York, le père de famille parvenu voit le défilé de sa vie en même temps que la mort avance tandis que, depuis Paris, Frédéric Beigbeder scrute le défilé de ses jours à lui. Voilà donc pour le décor et la structure du livre : la créature imaginaire de Frédéric Beigbeder face à Frédéric Beigbeder himself, le temps d’une discussion à distance physique et temporelle sur la fiction et la réalité, sur le destin et la mort, sur la consommation et la culture, sur la complexité des relations entre l’Amérique et la France, etc.
Le meilleur livre de Frédéric Beigbeder, de loin. Ou plutôt de haut.

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13 mars 2012 2 13 /03 /mars /2012 05:10

 

La liste de mes envies de Grégoire Delacourt

  9782709638180

 

 

Vous aimez la guimauve ? Préparez vous à vous régaler !!

 

Nous étions nombreuses à l'attendre ce second roman après avoir succombé au charme de cet auteur si touchant qui se racontait dans "L'Écrivain de la famille".

 

Très loin de l'émotion ressentie avec son premier roman, je me suis tout de même laissé porter par cette gentillette histoire.

Sur fond de "l'argent ne fait pas le bonheur", Grégoire Delacourt dépeint de manière assez simpliste mais sans grande cohérence la déchirure d'un couple et le tourbillon de la vie d'une sympathique mercière de Province.

 

Entre la comédie romantique, côté bons sentiments, et la fable, côté invraisemblance, j'ai suivit  Jo et Jo dans leurs péripéties en me disant que je préférais quand G.Delacourt nous parlait de lui !!

 

Je crois d'ailleurs que ce qui m'a le plus gênée dans ce roman, en dehors des clichés à chaque page, c'est de ne pas avoir cru à son histoire. L'auteur semble parler de gens qu'il ne connait pas, d'une histoire qui le dépasse et dont il se fout un peu, bref un roman sans profondeur et sans conviction ...

 

 

Qualifié de "Doudou littéraire" par Gérard Collard et sa Griffe Noire, et n'ayant pas du tout envie de dire trop de mal d'un auteur qui m'a autant touchée avec son précédent roman ... je concluerai en vous laissant libre de goûter ou non à la guimauve !! 

 

 

 

Le mot de l'éditeur :

  Jocelyne, dite Jo, rêvait d’être styliste à Paris. Elle est mercière à Arras. Elle aime les jolies silhouettes mais n’a pas tout à fait la taille mannequin. Elle aime les livres et écrit un blog de dentellières. Sa mère lui manque et toutes les six minutes son père, malade, oublie sa vie. Elle attendait le prince charmant et c’est Jocelyn, dit Jo, qui s’est présenté. Ils ont eu deux enfants, perdu un ange, et ce deuil a déréglé les choses entre eux. Jo (le mari) est devenu cruel et Jo (l’épouse) a courbé l’échine. Elle est restée. Son amour et sa patience ont eu raison de la méchanceté. Jusqu’au jour où, grâce aux voisines, les jolies jumelles de Coiff’Esthétique, 18.547.301€ lui tombent dessus. Ce jour-là, elle gagne beaucoup. Peut-être.

  

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6 mars 2012 2 06 /03 /mars /2012 05:47

   

 

 

 

Un nouveau roman de Marie Sizun ?

Chouette, c'est assurément un joli moment de lecture en perspective !!

 

Dans ce dernier roman, l'auteur nous dépeint une fois encore un portrait de femme à un tournant de sa vie, thème récurrent chez Marie Sizun qui sait sonder les méandres de la psychologie féminine à merveille et qui pose toujours un regard plein de tendresse et d'amitié sur ces femmes qui doutent mais qui avancent.

 

Dans "Un léger déplacement", Hélène devenue Ellen revient à Paris pour quelques jours régler une affaire de succession et va se voir confronter à des souvenirs et des blessures dont elle pensait bien s'être débarrassée depuis 40 ans.

 

Ce n'est pas tant l'histoire sans grande originalité de cette femme attachante qui m'aura plu dans ce roman que le style cristallin, lumineux et doux de Marie Sizun.

Avec sa finesse, sa sagesse et sa sensibilité elle nous parle des noeuds qui se dénouent, de la sérénité possible, de ce léger déplacement de soi à l'intérieur de soi qui redimensionne les choses tout autour.

 

Ce n'est probablement pas son meilleur roman mais tout comme après la lecture de "Plage", j'ai ressenti là encore une agréable quiétude en refermant ce roman    

 

 

 

Le mot de l"éditeur :

Hélène a quitté Paris après ses études et vit depuis trente-cinq ans à New York où elle travaille comme libraire avec son mari, américain. Un héritage la rend propriétaire de l’appartement familial de la rue du Cherche-Midi, dans le VIe arrondissement de Paris, où elle a passé une enfance et une adolescence difficiles. Elle décide alors de rentrer quelques jours en France pour mettre l’appartement en vente. A Paris, bien des choses ont changé, mais pas l’essentiel. Elle se retrouve, dans son quartier, soudain assaillie par les fantômes du passé et les souvenirs d’une vie familiale parfois cruelle -dont certains mystères lui avaient autrefois échappé - mais aussi réconfortée par la beauté de la ville, et la douceur d’un singulier et persistant amour de jeunesse. Elle tombe sous le charme de ce passé tendre et douloureux, et sa vie new-yorkaise, dans ce léger déplacement, chavire dangereusement.

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28 février 2012 2 28 /02 /février /2012 05:40

 

 

Du côté de chez Swann de Marcel Proust

 

 

 

Voici le chef d'oeuvre qui aura eu raison de ma patience (...très limitée, oui bon d'accord !!!) et de ma concentration !!

 

Malgré une écriture très musicale et une sérénité empreint de mélancolie à laquelle j'ai été sensible, je ne suis pas parvenue à m'intéresser ni à l'histoire ni aux personnages.

 

Des phrases très longues, des réflexions et des observations en enfilade et une intrigue noyée dans les mots, n'ont pas permis à mon esprit de se caler, de resentir et de me captiver pour ce chef d'oeuvre.

A peine la lecture commencée, mes pensées étaient prises de l'envie irrépressible de vagabonder et ce malgré la conviction d'avoir entre les mains un joyau de la littérature française !!

 

Peut-être pas le bon moment, pas la bonne humeur ... ou pas le bon lecteur !

 

 

 

Le mot de l'éditeur :

Et tout d'un coup le souvenir m'est apparu. Ce goût, c'était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l'heure de la messe), quand j'allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. La vue de la petite madeleine ne m'avait rien rappelé avant que je n'y eusse goûté... Mais, quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du souvenir.

 

 

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15 février 2012 3 15 /02 /février /2012 04:11

 

Les séparées de Kéthévane Davrichewy

 

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C'est bien loin de "La Mer noire" que Kéthévane Davrichewy nous emmène avec ce nouveau roman.

Très différent de son précédent titre, l'auteur nous plonge cette fois dans une histoire très intimiste entre deux amies d'enfance liées comme deux soeurs qui vont se séparer.

 

Tout le récit qui alterne entre le point de vue d'Alice et celui de Cécile va nous raconter leur parcours et le cheminement d'une amitié qui se construit, qui souffre, qui lutte et qui renonce.

 

Un roman sans grande originalité qui nous raconte une histoire que l'on connaît déjà, la meilleure amie amoureuse du grande frère de la copine, le drame incestueux que tout le monde cache, l'éveil des sens qui annonce la fin de l'enfance ...bref, rien de transcendant et pourtant on lit, on tourne les pages, on est malgré tout pris par le roman.

 

L'auteur fouille les états d'âme, ressasse les rancoeurs et dissèque les sentiments d'une manière très féminine pour comprendre comment tout cela a pu arriver. 

K.Davrichewy a un style, fluide, simple et sensible et pourtant ce roman ne m'aura ni ému, ni touché, et je pense même que je l'oublierai assez vite pour plusieurs raisons :

 

Tout d'abord, tout semble survolé et c'est bien normal puisque l'auteur nous raconte 40 ans de la vie de ces deux amies en 180 pages, pas vraiment le temps de développer ou d'approffondir, on ne s'attache donc à rien et on enchaîne.

Ensuite, l'auteur aborde des thèmes très intéressants mais ne semble pas en avoir conscience, son regard ne nous éclairant en rien .

Enfin, elle utilise un procédé très agaçant qui consiste à énumérer des vieux souvenirs tel un catalogue de notre mémoire collective ... . Si ce procédé fonctionne et m'enchante avec des auteurs comme F.Beigbeder, D. Foenkinos ou G.Delacourt  qui se veulent légers et qui utilisent ces informations au lieu de nous les balancer ... ici ça sent la facilité et quoi de plus horripilant en littérature que de tomber dans la facilité !!

   

Pas vraiment un coup de gueule mais loin d'être un coup de coeur, vous l'aurez compris.

 

 

Le mot de l'éditeur :

LES SÉPARÉES. Quand s’ouvre le roman, le 10 mai 1981, Alice et Cécile ont seize ans. Trente ans plus tard, celles qui depuis l’enfance ne se quittaient pas se sont perdues.
Alice, installée dans un café, laisse vagabonder son esprit, tentant inlassablement, au fil des réflexions et des souvenirs, de comprendre la raison de cette rupture amicale, que réactivent d’autres chagrins. Plongée dans un semi-coma, Cécile, elle, écrit dans sa tête des lettres imaginaires à Alice.
Tissant en une double trame les décennies écoulées, les voix des deux jeunes femmes déroulent le fil de leur histoire. Depuis leur rencontre, elles ont tout partagé : leurs premiers émois amoureux, leurs familles, leur passion pour la littérature, la bande-son et les grands moments des « années Mitterrand ». Elles ont même rêvé à un avenir professionnel commun.
Si, de cette amitié fusionnelle, Kéthévane Davrichewy excelle à évoquer les élans et la joie, si les portraits de ceux qu’Alice et Cécile ont aimés illuminent son livre, elle écrit aussi très subtilement sur la complexité des sentiments. Croisant les points de vue de ses deux narratrices, et comme à leur insu, elle laisse affleurer au fil des pages les failles, les malentendus et les secrets dont va se nourrir l’inévitable désamour.
Car c’est tout simplement de la perte et de la fin de l’enfance qu’il s’agit dans ce roman à deux voix qui sonne si juste.

 

 

 

 

 

 

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2 février 2012 4 02 /02 /février /2012 05:37

 

Des hommes de Laurent Mauvignier

 

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Je découvre Laurent Mauvignier avec ce roman  touchant, dérangeant et nécessaire.

 

"Des hommes" raconte que sont devenus ces hommes qui partent faire une guerre qui ne les concernent pas et à laquelle ils ne sont pas préparés.

Laurent Mauvignier se sert d'une écriture ciselée voire tailladée comme écrit au canif pour nous parler de la perdition, du chaos intérieur et de la déchéance brutale et sans merci de ces frères et de ces voisins qui sont partis défendre une cause qui n'était pas forcément la leur et qui n'avaient en tout cas rien demandés.

 

Ce récit bouleversant est écrit pour être lu à haute voix, pour être interprété, pleuré, hurlé ... c'est un texte vivant qui transpire la douleur, le silence, la colère, l'incompréhension et le renoncement.

 

Ce récit est d'autant plus touchant que cette guerre est encore tabou, que ces combattants sont encore parmi nous et que certaines blessures ne sont pas encore cicatrisées. La guerre d'Algérie vue par les soldats français ou plutôt par des pauvres gars rentrés chez eux après le sale boulot comme si de rien n'était.

 

Le regard de la famille, l'impuissance de la soeur, les erreurs de jeunesse qui tentent d'expliquer les mauvais choix ou la bienveillance de ceux qui comprennent, tout est dépeint avec humanité, lucidité et une certaine rage qui rendent ce roman poignant .

Ce sont ces hommes qui nous parlent avec leur difficulté à trouver les mots, avec leur pudeur, leur honte, leur souffrance ... C'est absolument magnifique de justesse et d'humanité.

 

 

Un grand merci à Laetitia pour m'avoir recommandé ce livre et m'avoir ainsi fait découvrir Laurent Mauvignier .

 

 

 

Le mot de l'éditeur :

Ils ont été appelés en Algérie au moment des « événements », en 1960. Deux ans plus tard, Bernard, Rabut, Février et d'autres sont rentrés en France. Ils se sont tus, ils ont vécu leurs vies. Mais parfois il suffit de presque rien, d’une journée d’anniversaire en hiver, d’un cadeau qui tient dans la poche, pour que, quarante ans après, le passé fasse irruption dans la vie de ceux qui ont cru pouvoir le nier.

Des hommes, magnifique et bouleversant lamento collectif, n'est pas un roman sur la guerre d'Algérie, c'est un livre où parlent tous ceux qui ne trouveront jamais la paix. C'est un livre sur la guerre qui continue après la guerre. Aussi violente, sanglante, et injuste, elle est désormais intérieure, comme une hémorragie interne dont on ne guérit pas. Même si Laurent Mauvignier raconte, avec une force et une précision incroyables, les derniers combats entre l'armée française et le FLN, le traumatisme qu'il décrit est le même que celui dont ont souffert, à en devenir fous, à en mourir, les rescapés du Chemin des Dames ou les vétérans du Vietnam.
C'est le septième livre de Laurent Mauvignier. Le plus accompli, le plus torrentiel, le plus étourdissant, celui qui les rassemble tous. […]Sa prose, étonnante, organique et polyphonique, mêle les récits de tous les anonymes pour n'en faire qu'un.
Jérôme Garcin, Le Nouvel Observateur.

Laurent Mauvignier est né en 1967. Il a reçu, en 2010, le prix des Libraires et le prix Initiales pour Des hommes. Il fait paraître, en mars 2011, Ce que j’appelle oubli.

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4 janvier 2012 3 04 /01 /janvier /2012 05:23

 

Un soir de décembre de Delphine de Vigan  

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Comme souvent, les challenges proposés par les unes et les autres sont l'occasion de sortir de leur rang les romans trop vite rangés !!

C'est donc grâce au Challenge des quatre saisons de  Nadael que j'ai enfin décidé de lire "Un soir de décembre" de Delphine de Vigan.

 

J'ai eu un peu de mal à trouver mon titre illustrant l'hiver, et malgré vos recommandations je n'étais pas très inspirée ...et puis au détour des étagères de ma bibliothèque je suis tombée sur ce titre ...

 

Après l'avoir lu, et malgré le titre, ce roman ne parle pas vraiment de l'hiver et l'histoire racontée pourrait se passer en juin que cela ne changerait rien !!! 

 

Néanmoins, je ne regrette absolument pas mon choix  car ce second roman écrit par la très talentueuse Delphine de Vigan est dans la veine des suivants que j'ai adoré !!

 

On retrouve dans "Un soir de décembre" tout ce que l'on aime tant chez cet auteur, une narration intimiste et fluide, une construction de roman très maîtrisée qui nous permet d'être en phase totale avec les personnages, une psychologie fine et bienveillante et des personnages fragilisés à un tournant de leur vie.

 

Le ton et la thématique sont toujours un peu les mêmes avec Delphine de Vigan, mais n'est ce pas le propre des grands auteurs ?!   

Elle nous raconte une fois encore une histoire de perte de repère dans une vie bien rangée et de rencontres qui changent le cours des choses ... Et c'est toujours juste, touchant et captivant !

 

Delphine de Vigan a cette force dans l'écriture qui fait toujours écho avec nos doutes, notre fragilité, notre complexité et nous attache à ses romans comme le récit de nos propres errances. 

   

 

Le mot de l'éditeur :

Quarante-cinq ans, une femme, deux enfants, une vie confortable, et soudain l'envie d'écrire, le premier roman, le succès, les lettres d'admirateurs... Parmi ces lettres, celles de Sara, empreintes d'une passion ancienne qu'il croyait avoir oubliée. Et qui va tout bouleverser. Au creux du désir, l'écriture suit la trajectoire de la mémoire, violente, instinctive - et trompeuse.

 

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