Magnus de Sylvie Germain
Il y a des périodes très propices à la découverte de nouveaux auteurs, c'est le cas actuellement pour moi ...
Aujourd'hui c'est à Sylvie Germain que je dois ce voyage en terre inconnue ... Et quel bonheur que de découvrir un roman sans rien en présumer, ni le style, ni le ton, ni les critiques ...
Magnus aura été une jolie découverte et pourtant je n'ai pas été emballée par ce roman ... Oui, je sais c'est très curieux ...mais le livre l'est tout autant !!!
Je m'explique ...
La jolie découverte tient exclusivement à la plume de Sylvie Germain. Une écriture très jolie qu'on ne lirait que pour elle-même. Le rythme, le choix du vocabulaire, la construction des phrases ...tout contribue à une musicalité très ennivrante et très plaisante.
Mais ... oui vous l'avez compris il y a un mais !!
Sylvie Germain n'est pas une conteuse et l'histoire qu'elle nous raconte est si décousue et si survolée qu'elle nous fait complètement passer à côté .
L'histoire de Magnus, petit garçon dépossédé de son passé et de son identité, qui tente de comprendre une parenté nazie et essaie malgré ce lourd héritage de se construire, devrait être bouleversante, passionnante et émouvante et pourtant malgré les personnages, les situations, le ton et le drame qui sont bel et bien réunis ...rien ne passe, tout reste à la surface !
Sylvie Germain aura tout de même réussi à attiser ma curiosité et éveiller mon interêt, c'est pourquoi je vais tenter un autre de ses romans ...
Le mot de l'éditeur :
L'année de ses cinq ans, Franz-Georg est tombé gravement malade et la fièvre a consumé en lui tous les mots, toutes les connaissances fraîchement acquises.
Il ne lui reste aucun souvenir, sa mémoire est vide. Enfant oublieux et mutique, il doit tout réapprendre. Sa mère lui restitue son passé perdu en lui racontant l'épopée familiale par épisodes,
comme un feuilleton aux multiples figures héroïques dont il est le personnage central. Ce faisant, elle le remet au monde une deuxième fois par la seule magie de la parole. Aussi séduisant que
soit le récit des siens, il souffre pourtant aux yeux de l'enfant d'un défaut peu admissible : sa mère n'accorde aucune place à Magnus, son inséparable ourson au pelage râpé dont il émane
une discrète et singulière odeur de roussi. Cette épopée est-elle véritablement la sienne ? Franz-Georg y réintroduit clandestinement l'oublié. D'un fragment l'autre, il reconstruit son
histoire : il appartient à un peuple grandiose dont le pays est en guerre, son père exerce la profession de médecin au sein d'un grand établissement dont les patients accourent de toute
l'Europe…
L'enfant, qui flotte dans un leurre magistral entretenu par sa mère, ne comprend rien aux événements qui l'entourent et vit candidement en marge du réel. Les
adultes le déconcertent. Il ne comprend ni leurs préoccupations ni leurs joies, et encore moins les propos bizarres qu'il leur arrive de tenir. Pourquoi son père abandonne-t-il son uniforme et
rase-t-il les murs ? Qu'est-ce qui les pousse à changer de nom, à quitter leur maison et leur cercle de connaissances ? Pour quelles obscures raisons son père s'enfuit-il un beau jour
au Mexique ? Pourquoi lui, Franz-Georg Dunketal devenu Franz Keller, est-il envoyé en Angleterre auprès d'un oncle dont il n'a jamais entendu parler ? Pourquoi doit-il désormais
s'appeler Adam Schmalker ? Jusqu'alors maintenu dans l'ignorance de presque tout, il découvre auprès de son nouveau tuteur la face cachée de ce Reich que célébrait sa mère et que son père
avait servi avec une abjection zélée. L'âge des fables est révolu : la réalité le rattrape au collet. Incapable de se défaire du passé de son pays, il n'aura de cesse de reconstituer le
puzzle familial et de percer le mystère des cinq premières années de sa vie. Si la violence de sa désillusion le confronte au mensonge, elle l'amène à l'intelligence critique et à la lucidité
courageuse.