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23 décembre 2014 2 23 /12 /décembre /2014 05:23

Je ne vais pas vous mentir, Charlotte ne faisait clairement pas partie des romans de la rentrée que je comptais lire.

 

Non, parce que moi je l'aimais plutôt bien Foenkinos avant. Son petit côté léger, sympathique, son regard assez juste sur les choses et un style ma foi pas déplaisant du tout.  

Mais ça c'était avant !

Avant Je vais mieux, ou le récit d'un mal de dos !! Le roman de notre rupture ! Et comme je suis du genre rancunière, je pensais vraiment que Foenkinos ne franchirait plus jamais le seuil de ma bibliothèque ...

 

Et puis voilà, Pat de Mind the Gap est arrivé, ému et tout chamboulé, criant à qui voulait l'entendre que le dernier Foenkinos était une petite pépite ! 

Alors j'ai mis ma rancune de côté (oui je sais le faire aussi !), et poussée par la curiosité, j'ai acheté Charlotte !

 

Les drames et les tragédies offrent toujours la plus fabuleuse des trames romanesques et ce n'est pas moi qui affectionne particulièrement la littérature du chagrin qui vous dirais le contraire.

Avec Charlotte, on y est !
Les traumatismes liés à la shoah hantent la littérature depuis plus d'un demi-siècle, et on ne compte plus le nombre de romans bouleversants qui ont mis en scène la mort et la douleur infinie du deuil.

Foenkinos qui nous avait habitué à plus de légèreté, est ici grave, profond, et extrêmement touchant, et ce n'est jamais gagné d'avance d'aborder ce genre de thématique sans tomber dans les clichés et le larmoyant. Et pourtant là, rien de cela !

Pour moi la réussite de ce roman tient à plusieurs raisons,

Tout d'abord Foenkinos tient un vrai sujet, l'histoire incroyable d'une famille maudite. 

Parce qu'au delà de Charlotte, petite fille et dernière descendante de cette famille, il y a une destinée familiale absolument fascinante pour qui croit en ces hasards qui n'en sont pas, à l'idée même de malédiction et au pouvoir tragique de l'inconscient transgénérationnelle.

Tout ça c'est la faute à la Providence, aurait dit le Papet ! Oui certainement, néanmoins personne ne veut croire à la fatalité, cette force obscure qui voudrait nous faire croire que les dés sont pipés d'avance et lire Charlotte, c'est admettre la faille dans nos certitudes bien rationnelles et rassurantes.

 

Ensuite, mais seulement ensuite pour moi, il y a Charlotte, artiste peintre que l'on suit durant sa très courte vie, marquée par le malheur familial et par la barbarie nazie. Charlotte est juive, allemande et artiste, et malgré son courage, sa jeunesse et sa force intérieure, on sait que tout ça va mal se terminer pour elle.

Foenkinos ne cache pas son obsession et sa fascination pour ce personnage bouleversant et ça donne souvent des romans touchants lorsque les auteurs aiment à ce point leur personnage. On le sent d'ailleurs intimidé et encore troublé par Charlotte Salomon, ce qui crée une écriture pudique mais qui aura hélas mis une certaine distance entre Charlotte et moi. 


Et puis enfin bien sûr, pas de roman sans le contexte historique qui fait la dramaturgie de cette histoire. Oui 75 ans après le IIIe Reich, nos auteurs contemporains, qui n'ont pourtant pas vécu cette guerre là, racontent encore et toujours, ces terrible et effroyables pages de la Shoah.  Alors évidemment, on peut se dire "un de plus" et pourtant non on ne se le dit pas.

Probablement parce qu'il y a une vraie sincérité de l'auteur, une honnêteté dans la création et dans la nécessité de raconter cette histoire là, que l'angle du vue est assez différent et qu'on y apprend finalement encore des choses sur cette période.
 

Foenkinos parvient à faire se côtoyer le nazi, dans ce qu'il a de plus abjecte et inhumain, et le Juste, dont le courage et l'insoumission face à la barbarie m'émeut toujours autant, avec beaucoup de pudeur, d'émotion et de puissance narrative, alors même qu'il ne dit finalement pas grand chose, et j'ai particulièrement aimé cette retenue là. 

 

On a beaucoup parlé de la forme de ce roman faite de courtes phrases et visuellement très poétique. Bon, je dirais que oui c'est un peu particulier, suffisamment pour faire parler les bavards mais certainement pas assez pour qu'on ne retienne que cela de Charlotte. L'intérêt du roman n'est clairement pas là, ce serait même presque anecdotique pour moi.

 

Alors voilà, peut-être pas un très grand roman mais un bon roman sans aucun doute, et puis surtout Foenkinos est moi sommes réconciliés, et ça c'est plutôt une bonne nouvelle, non ?

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20 novembre 2014 4 20 /11 /novembre /2014 05:48

Nos disparus - Tim Gautreaux

 

Comme il aura été morne et long ce mois d'octobre littéraire !

A se demander si la littérature et moi avions encore des choses à partager, à douter des goûts littéraires de mes amis (certaines recommandations m'étant tombées des mains !), allant même jusqu'à me remettre en question (ne serais-je pas devenue trop exigente ?!) ... bref, j'en étais là de mes réflexions automnales lorsqu'enfin, alors que cette traversée du désert commençait à menacer sévèrement mon moral, j'atteignis l'oasis !!!

 

LE roman qui allait me réconcilier avec la lecture et me convaincre que oui peut-être bien que j'étais devenue une lectrice exigente mais qu'heureusement il y avait encore des romans qui pouvaient répondre à ces exigences là !!

 

Tim Gautreaux, dont je découvrais l'univers et l'écriture, signe ici un roman dans le plus pur style romanesque,et c'est peut-être bien ce qu'il me fallait !!

Renouer avec le plaisir simple d'une bonne histoire servie par des personnages que seule la littérature peut encore nous offrir et surtout écrite par un romancier qui n'a pas oublié qu'écrire c'est aussi savoir conter.

 

Si Nos disparus s'ouvre sur l'armistice de la première guerre mondiale en France, alors que le jeune Sam Simoneaux est chargé du déminage des champs de bataille, on comprend très vite que ce n'est pas cette histoire là que l'auteur souhaite nous raconter. 

Et nous voilà sitôt repartis vers le Sud des Etats-Unis, le long du Mississipi pour cette fresque dramatique qui met en scène un héros malmené par la vie malgré son surnom de Lucky. Et comme il est beau et attachant ce personnage, avec sa sagesse, son courage, sa bonté presque enfantine et sa douce mélancolie. 

Tim Gautreaux nous plonge ainsi dans les eaux troubles du Mississipi pour traiter des thèmes chers à la littérature, de ceux qui lui auront offert ses plus belles pages : la vengeance, la culpabilité et bien sûr le Bien et le Mal.

En auteur généreux, sincère et ambitieux, Gautreaux fouille au plus profond de l'âme humaine pour y puiser ce qu'elle recèle de plus abjecte et de plus immoral mais aussi de ces petits moments de grâce et de bonté absolue qui nous réconcilent parfois avec le genre humain.

 

Merci Mr Gautreaux, vous avez sauvé mon mois d'octobre ! 

 

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17 novembre 2014 1 17 /11 /novembre /2014 09:34

 

Ils ne sont pas si nombreux les lecteurs bienveillants de Beigbeder ! Alors forcément, quand j'en croise un, j'ai tendance à prendre son avis en considération .


C'est donc en lisant l'avis enthousiaste de Mind the Gap, que la tentation de lire Oona et Salinger m'est venue !! Alors merci encore Pat, parce que sans toi je passais à côté !

Qu'on aime ou non Beigbeder, on doit tout de même lui reconnaître une griffe, un style qui lui est propre. Ses romans ne pourraient pas être écrit par quelqu'un d'autre et on ne peut pas en dire autant de tous les livres (je ne citerai personne mais j'ai une liste à disposition !).


Si dans Oona et Salinger, il y est un peu question de lui, de sa manière désenchantée et parfois mélancolique de voir les choses, il y est surtout question de Oona O'Neill, fille du dramaturge Eugène O'Neill et de Jerry Salinger. Et on pourrait même dire que Beigbeder se fait plutôt discret, j'y ai perçu une marque de grand respect pour ses personnages, on sent qu'il les aime et ça en est extrêmement touchant.

 

Beigbeder part d'un fait réel, la rencontre amoureuse entre la jeune fille et le tout jeune écrivain en 1940.

Cette brève histoire d'amour, qui n'occupe que quelques lignes dans certaines biographies de l'un et de l'autre, va être pour le romantique Beigbeder l'occasion d'une formidable fabulation, il va réinventer la réalité (n'est ce pas tout ce que l'on demande à un écrivain ?), s'emparer d'une vérité que personne ne connait (pourquoi Salinger s'est retiré du monde et n'a plus rien écrit après L'attrappe-coeurs), et réécrire l'histoire d'Oona et Salinger (et si ça ce n'est pas un formidable exercice de fiction !!!).

 


Ce roman est intelligemment construit, ponctué de ces petites anecdotes qui rendent les mythes un peu humain, j'ai particulièrement aimé les pages sur Chaplin, Hemingway ou Truman Capote, et puis il y a aussi et surtout son regard empli d'admiration sur Salinger, auquel Beigbeder voue une admiration totale, l'analyse de son unique chef d'oeuvre et les sentiments qu'il prête au jeune écrivain américain m'ont presque fait regretter de ne pas avoir aimé L'attrape-cœurs (c'est dire !!!).


Roman plein de modestie et de respect d'un auteur pour un autre auteur, parce qu'il est touchant Beigbeder sous ses airs un peu "people" branché, on sent le type qui ne s'aime pas beaucoup, se fait peu d'illusion et se sert de l'humour et de la dérision comme d'un garde-fou, et ça j'aime beaucoup.


C'est un roman sur le chagrin, l'amour déçu et perdu, oui qu'on se le dise Beigbeder est un auteur romantique !

Il a trouvé des personnages absolument sublimes d'un point de vue romanesque, et il les met en scène en rendant parfaitement l'atmosphère de cette époque tourmentée et en même temps pleine d'énergie. Il aurait vraiment été dommage que personne n'écrive de roman sur Oona O'Neill - Chaplin, et je trouve que Beigbeder, qui soyons clair en est raide dingue, l'immortalise magnifiquement ici.

 

Après qu'est ce qui est vrai ? Qu'est ce qui ne l'est pas ?

Je revendique haut et fort faire partie de l'espèce fabulatrice, et la seule vérité qui m'intéresse dans un roman, est celle de l'auteur.

 

Beigbeder démarre son préambule en précisant que c'est un roman de pure "faction", tout y est rigoureusement exact : les personnages, les dates, les lieux et les faits. Le reste est imaginaire. Et il termine ce préambule ainsi :

"Les personnages de ce livre ayant eu des vies très secrètes, la place du romancier en fut augmentée d'autant. Mais je tiens à proclamer solennellement ceci : si cette histoire n'était pas vraie, je serais extrêment déçu."

 

Ce passage, à lui seul, m'aurait convaincue de lire Oona et Salinger !

 

 

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1 octobre 2014 3 01 /10 /octobre /2014 04:59

 

 

Si on ne choisit pas sa famille, on ne choisit pas davantage ses origines et son histoire familiale, on se construit avec elles, elles font partie de nous qu'on le veuille ou non. 

 

J'en sais quelque chose,  née en France d'une mère française et d'un père kabyle arrivé à Paris à l'âge de 15 ans et laissant derrière lui sa famille et son pays en guerre, la colonisation, la guerre d'Algérie et l'exil font partie de mon inconscient transgénérationnel, de mon passé ... un passé que je n'ai pourtant pas vécu. 

 

Anne Plantagenet est petite fille de pied-noirs Algériens, elle a hérité de cette histoire là !

Trois jours à Oran est le récit d'un retour sur une Terre qui lui est familière sans la connaitre, une Terre empreinte de culpabilité, de souffrance, de tristesse et de nostagie, autant de sentiments dont elle souhaite se délester pour pouvoir enfin avancer .

 

Ce voyage, elle le fera avec son père, comme un cadeau. 

Dès les premières pages, l'émotion est au rendez-vous, on sent que ce roman est important, qu'elle attend beaucoup de ces trois jours à Oran.

Il y a très peu de romans écrits sur ces sombres heures de l'Histoire de notre pays, combien de romans sur la seconde guerre mondiale ( encore en cette rentrée littéraire, presque 70 ans après !) pour combien sur la guerre d'Algérie ? Est ce dû au fait que l'une s'est passée chez nous et l'autre ailleurs, loin, de l'autre côté de la méditerranée ? Est ce parce qu'on a gagné la première et perdu la seconde ? Où y aurait-il des degrès dans le traumatisme qui marqueraient plus ou moins la mémoire collective ?

Autant d'interrogations auxquelles je n'ai pas de réponses mais qui m'interpellent d'un point de vue littéraire et politique.

Alors voilà, Anne Plantagenet veut lever le voile sur les non-dits, sur ce sentiment de honte et cette culpabilité qu'elle se traine depuis toujours alors qu'elle n'était même pas née pendant la guerre.

 

 Un roman qui m'aura touchée par sa justesse, sa pudeur et sa sincérité et qui aurait mérité qu'on en parle un peu plus.

 

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2 septembre 2014 2 02 /09 /septembre /2014 08:48

 

Antoine Bello, le spéculateur de la littérature

 

Je n'ai pas hésité une seconde à mordre à l'hameçon lancé par Attila en cette belle matinée de juillet lorsque exaltée, convaincue et heureuse, elle alerta les copinautes à l'écoute qu'elle venait de dégoter une petite merveille !!

Le cri venait du coeur, les arguments étaient irrésistibles et l'enthousiasme trop communicatif, Roman américain fut entre mes mains dès le lendemain ...

 

Arrière petit-fils de Marcel Aymé, Antoine Bello est un auteur français vivant à New York depuis des années et sans ces précisions il est évident pour moi que cet auteur là était américain !

 

Et je tiens d'ores et déjà à clamer haut et fort mon amour pour la littérature française, son goût de l'introspection, de l'intime, du quotidien me parlent et me plaisent ... néanmoins y a pas à dire, la littérature américaine a d'autres ambitions ! Plus grand, plus loin, plus audacieux ... bref, toute littérature est, quoi qu'on en dise, caractéristique de son pays.

 

"Roman américain", bien qu'écrit par un français, est donc sans conteste un roman américain !

Antoine Bello y décortique tout le système économique des assurances -vies américaines, ça semble surréaliste, on se croirait parfois dans un roman d'Huxley et pourtant ce n'est pas de la science-fiction mais bien une réalité économique, sociale et humaine qui a pour principe : la spéculation sur la durée de vie !... oui c'est hallucinant et assez flippant ! C'est américain !

 

Le roman met ainsi en scène un journaliste dans une jolie petite communauté de Floride, chargé d'enquêter sur le Life Settlement, son enquête permettant pour le lecteur novice de comprendre les tenants et les aboutissants d'une réalité qui nous dépasse !!

Les assurance-vies ??? Me direz-vous, mouais, y a plus excitant comme sujet ! Et vous avez raison, sauf que Bello le magnifie en  thème social, moral et  follement romanesque, et c'est une vraie réussite !

 

Le roman serait déjà fascinant s'il n'était question que de cela et pourtant tout le sel du récit fut pour moi ailleurs ...

Construit tel un face à face entre le journaliste et le romancier, le roman est un savoureux échange à la manière d'un match en 3 set entre deux visions qui s'opposent sur le fabuleux métier d'écrire . C'est passionnant, mordant et brillant et source de bien belles réflexions sur la littérature.

 

Antoine Bello est joueur, il taquine ses personnages, s'amuse avec son lecteur et ce n'est que pur plaisir au final !

 

Alors, une fois encore merci Attila  pour cette excellente recommandation ... le roman fait partie de notre liste pour le cercle d'octobre et devrait chaudement animer la soirée !!!

 

 

 

Le mot de l'éditeur :

Vlad Eisinger, journaliste économique américain, publie une série d'articles sur le marché du "life settlement". Cette pratique, qui consiste à revendre à des tiers des assurances-vie en cours, est devenue un véritable marché aux États-Unis, sur lequel assureurs et investisseurs opposent leurs intérêts respectifs jusqu'aux limites de la légalité. Vlad étudie ce phénomène à travers le microcosme d'une résidence de Floride, Destin Terrace, où cohabitent des personnes ayant revendu leurs assurances-vie et des investisseurs qui ont bâti leur fortune sur ce marché. Dans la résidence vit l'autre narrateur du roman, Dan Siver, écrivain sans succès, qui décrit de l'intérieur les répercussions tragicomiques des articles de Vlad sur les membres de la communauté. Avec une virtuosité exceptionnelle, Antoine Bello trace un portrait de l'Amérique contemporaine à travers le prisme d'un phénomène économique et financier emblématique. Il mélange littérature et économie dans un roman vif, drôle et original, qui est à la fois une radiographie de l'économie capitaliste dans ses extrémités et une réflexion sur les armes propres à la littérature pour donner à voir le monde. 

 

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5 août 2014 2 05 /08 /août /2014 04:00

Les dix petits nègres d'Agatha Christie

 

 

Dix petits nègres

Suivant le vieil adage qui veut que mieux vaut tard que jamais, j'ai enfin lu ce classique parmi les classiques, LE polar des polars, le chef d'oeuvre de la reine du suspense.

 

Alors forcément quand tout le monde vous a certifié que c'était géniaaaal, vous vous attendez à un roman géniaaaal et souvent c'est la grande déception ...

... et bien pas là, j'ai effectivement passé un excellent moment avec ce roman !

 

Je ne l'ai pas lâché, en même temps c'était facile il n'est pas très épais et se lit très vite. 

Pourtant pas une adepte du genre mais j'ai vraiment aimé ce suspense qui monte, les fausses pistes qui t'embrouillent, le côté vieux manoir isolé de tout un peu flippant mais pas trop quand même, le petit charme désuet so british des personnages, et pui bien sûr la chute à laquelle je n'avais évidemment pas pensé !

 

Non, vraiment un très bon roman pour qui aime les polars ... et pour les autres !

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28 juillet 2014 1 28 /07 /juillet /2014 04:19

La Passante du Sans-Souci - Joseph Kessel

 

Joseph Kessel et moi ne nous étions encore jamais croisés jusqu'à cette semaine .

C'est pourtant un écrivain majeur, et de ceux qui me parlent, mais la vie est ainsi faite parfois on passe à côté des choses !

Et puis Stephanie a eu la bonne idée de nous proposer "La passante du sans souci" au dernier cercle, le rendez-vous était pris, je ne le manquerais pas.

Et comme j'ai bien fait !

Nous sommes en 1935, Elsa Wiener a fui l'Allemagne nazie, laissant derrière elle son mari Michel. Kessel la croise chaque matin devant le café du sans-souci, elle est belle et mystérieuse, mais Elsa n'est pas libre ...

 

Kessel est un écrivain comme j'aime!
Un écrivain qui a du style avec ce qu'il faut d'élégance dans la plume et de justesse dans les mots, un écrivain qui a des valeurs humanistes et un regard politique sur le monde. Un écrivain qui a vécu et a regardé les hommes.

L'histoire est bouleversante, les personnages sont admirablement humains dans leur force, leur bonté, leur faiblesse et leur courage, c'est un roman sur l'amour sans être un roman d'amour, c'est beau, c'est triste ... c'est comme j'aime !

 

 

 

Le mot de l'éditeur :

Montmartre au petit jour. Chaque matin, l'auteur, attablé au Sans-Souci, voit passer une femme dans la rue. Elsa Wiener, il l'apprendra bientôt, a fui l'Allemagne. Son mari Michel y est resté, enfermé dans un camp. Elle chante dans les boîtes de nuit. Elle vit seule avec un enfant juif, Max, que les nazis ont rendu infirme.On suit avec fascination la lente chute d'Elsa, sa déchéance, au nom d'un amour qui n'existe peut-être pas.Avec le portrait de cette passante des aubes transies de Pigalle, Kessel semble dire adieu au Paris des années folles. Ce livre, publié en 1936, parlait pour la première fois sans doute des camps de concentration hitlériens.

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9 juillet 2014 3 09 /07 /juillet /2014 04:55

 

 

Gilbert Sinoué choisit de nous raconter Gandhi à travers le regard d'Hermann Kallenbach, un juif allemand qui fut le grand amour de Gandhi.

De leur rencontre en Afrique du Sud, alors que Gandhi n'est encore qu'un jeune avocat inconnu, au départ pour l'Inde, alors qu'il est sur le point de devenir le Mahatma Gandhi, nous suivons le parcours hors du commun d'un homme qui a marqué l'Histoire. 


Qui ne connait pas Gandhi ? Ou plutôt qui le connait vraiment ?

Sage, pacifiste, juste, bon, humaniste ? Autant d'adjectif qu'on pourrait facilement accoler à son nom ...

Mais si la vérité était autre, si Gandhi n'était pas seulement la sagesse incarné mais aussi un despote, un homme autoritaire et intransigeant qui n'avait de cesse de dicter ses volontés et imposer sa vision des choses, un homme peu respectueux des femmes, un père tyrannique avec ses fils, un défenseur de la cause indienne mais peu soucieux de la cause des noires, un stratège prêt à tout pour arriver à ses fins ...

Alors bien sûr cela n'empêche le courage, le charisme, la détermination, les combats menés, les droits obtenus et le beau principe de non-violence ... mais tout de même j'aime cette idée de remettre les choses à leur place et les faits dans leur contexte .

D'autant que Gilbert Sinoué, en auteur intelligent et consciencieux ne fait pas dans la polémique ou le racolage, il nous conte une histoire sans jugement ni dogmatisme, celle d'un homme que tout le monde croit connaître.

 

On y apprend beaucoup de choses, certaines m'ont particulièrement intéressée comme la position que Gandhi adopta face au sionisme et à l'inéluctable tragédie qui allait suivre le retour des juifs en Palestine, ou bien encore l'admiration que Gandhi vouait à Tolstoi et le principe de non-violence qu'il lui inspira.

 

Et puis il y a bien sûr l'histoire d'amour entre ces deux hommes qui nourrit le roman et offre une trame romanesque à tout le contexte historique, c'est très habilement mené et parfaitement maitrisé ... mais de la part de Mr Sinoué, je n'avais aucun doute !

 

 

Le mot de l'éditeur :

En 1893, une entreprise indienne propose à Mohandas Karamchand Gandhi, tout jeune avocat, de se rendre en Afrique du Sud pour y défendre ses intérêts. Gandhi accepte. Il ne le sait pas encore, mais c'est le tournant de sa vie. Il découvre l'apartheid, l'humiliation, et se lance dans un combat acharné contre la discrimination dont sont victimes ses compatriotes indiens. C'est là qu'il expérimentera pour la première fois une arme redoutable : la résistance passive. Jour après jour, le petit avocat timide et si british, va se métamorphoser jusqu'à devenir le Mahatma, la Grande Âme. C'est aussi sur cette terre de violences qu'il rencontre Hermann Kallenbach, un architecte juif allemand, avec lequel s'instaure une relation hors du commun. Une intimité précieuse, intense, forte comme une passion, digne d'un amour vrai. Gilbert Sinoué dévoile un visage méconnu de Gandhi et nous fait découvrir comment ces vingt-trois années en Afrique du Sud ont fait du personnage l'adversaire le plus redoutable de l'occupant anglais. Un roman magistral, passionné, où l'Histoire et l'histoire ne font qu'un.

 

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19 juin 2014 4 19 /06 /juin /2014 04:00

 

Il est assez rare que la sortie d'un roman (même s'il s'agit en fait d'une ré-édition) coincide avec celle du film comme c'est le cas avec Homesman. Et entre voir le film ou lire le roman, ma préférence ira toujous à la version originelle, autrement dit à la littérature.

On peut d'ailleurs s'arrêter deux secondes et se demander pourquoi le cinéma pioche grand nombres de ses histoires à la littérature et pourquoi ce n'est jamais l'inverse ?

 

Mais le propos n'est pas là, aujourd'hui je veux vous parler d'un formidable roman !

Sur les conseils, souvent toujours avisés d'Attila, j'entre dans une ère sauvage et poussièrieuse, l'ère des grandes plaines de l'Ouest et des pionniers américains ... bienvenue au Far West !

 

Dans Homesman, Glendon Swarthout, qui affectionne le genre wild wild west, nous raconte l'histoire d'un homme de piètre moral et d'une femme admirable et exemplaire qui vont se lier le temps d'un voyage pour rapatrier quatre femmes, à qui la vie n'a fait aucun cadeau et qui en ont perdu la tête.

 

Les éditions Galmeister sont très friande de nature writing et bien que Homesman soit repertorié dans cette catégorie, je le considèrerais plutôt comme un roman sur le genre humain.

 

"Elle était convaincue que la plupart des hommes étaient bons, loyaux et honorables si on leur en donnait l'occasion."

Et c'est toute l'histoire du roman, celle d'un homme à qui il est offert de gagner un supplément d'âme, celle d'une rencontre entre un femme exceptionnelle et un sale type, et enfin celle d'hommes d'un autre siècle qui n'ont pas encore clairement défini la frontière entre le bien et le mal.

 

C'est un vrai "page-turner", un roman qu'on a hâte de retrouver le soir, qui offre un plaisir de lecture pur et simple, bref un vrai bon roman !  

 

Merci Attila pour m'avoir mis le pied à l'étrier ... Vivement Lonesome Dove !

 

 

 

Le mot de l'éditeur :

Au coeur des grandes plaines de l'Ouest, au milieu du xixè siècle, Mary Bee Cuddy est une ancienne institutrice solitaire qui a appris à cultiver sa terre et à toujours laisser sa porte ouverte. Cette année-là, quatre femmes, brisées par l'hiver impitoyable et les conditions de vie extrêmes sur la Frontière, ont perdu la raison. Aux yeux de la communauté des colons, il n'y a qu'une seule solution : il faut rapatrier les démentes vers l'Est, vers leurs familles et leurs terres d'origine. Mary Bee accepte d'effectuer ce voyage de plusieurs semaines à travers le continent américain. Pour la seconder, Briggs, un bon à rien, voleur de concession voué à la pendaison, devra endosser le rôle de "homesman" et l'accompagner dans son périple.
Inoubliable portrait d'une femme hors du commun et de son compagnon taciturne, aventure et quête à rebours, Homesman se dévore de la première à la dernière page.

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15 mai 2014 4 15 /05 /mai /2014 04:44
 
Berthe Morisot

 

Amoureux du Musée d'Orsay, ce livre est pour vous !

Ne vous êtes-vous jamais demandé qui était ces modèles qui posaient pour Manet, Degas et les autres ? Quelles relations entretenaient-elles avec les peintres ? Quelle vie était la leur ? Quel regard la société avait sur ces femmes ?

Autant de questions auxquelles répond Dominique Bona en nous racontant la vie passionnante de Berthe Morisot.

Modèle de Claude Manet, elle fut également l'une des rares peintres femmes à être considérée par ses pairs à une époque où le groupe des impressionistes étaient essentiellement constitué d'hommes.

 

De manière toujours très romancée, Dominique Bona nous parle d'une personnalité hors du commun et d'un destin passionnant durant l'une des périodes artitistiques les plus foisonnantes et palpitantes de la littérature et de la peinture ... alors forcément ça ne peut que donner un livre fabuleux !

 

Très proche de Claude Manet, puisqu'elle fut son modèle, son amie proche puis sa belle-soeur, la vie de Berthe Morisot est aussi l'occasion d'en apprendre beaucoup sur la personnalité, le travail et la vie intime du grand Manet. C'est d'autant plus riche et fascinant si on connait un peu les toiles du Musée d'Orsay, puisque Dominique Bona revient sur différentes oeuvres pour illustrer son propos. On aurait presque envie de lire le roman à l'intérieur du musée !

 

 

Le mot de l'éditeur :

Cette jeune femme en noir, au bouquet de violettes, aux yeux profonds, que peint Manet dans les années 1870, c'est Berthe Morisot. Elle garde sur son visage altier comme un secret. Un modèle parmi d'autres ? Non : la seule femme du groupe des Impressionnistes.

Dominique Bona, puisant aux archives inédites, fait tournoyer la fresque de l'Impressionnisme : de Giverny aux plages normandes, de Mallarmé rédigeant des billets doux pour Méry Laurent ou Nina de Callias aux lavandières qui posent pour Renoir, de la sanglante Commune de Paris au règne de la bourgeoisie corsetée, des salles du Louvre aux ateliers de la Bohème.

Dominique Bona peint ici le portrait subtil d'une artiste qui inventa sa liberté.

 

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