La cote 400 de Sophie Divry
Je vous l'annonce d'emblée, ce livre est à classer dans la catégorie "pas indispensable du tout" !!
Voilà, ça c'est dit ...
J'ai déjà eu l'occasion de vous le mentionner, j'aime assez les livres qui nous parlent des livres ... genre le "Le cercle littéraires des épluchures de patate", "la reine des lectrices",
"Le guide des incendiaires des maisons de Nouvelle Angleterre " ...etc.
Mais encore faut-il qu'ils soient intelligents, bien écrits, innovant .
Sophie Divry choisit avec ce roman de nous livrer les pensées d'une bibliothécaire sur son métier ...voilà qui avait toutes les chances de me plaire !
Seulement voilà, le sujet est plutôt original et Sophie Divry écrit plutôt bien ...
Mais alors, quel regard étriqué !!!
Sophie Divry n'a rien trouvé de plus original comme portrait de bibliothécaire que celui de la vieille fille, sans amie, sans amoureux, n'ayant pour seul refuge que ses livres et son triste
métier ...
Son portrait est une succession de clichés et de caricatures, celle sur le non-adhérent à la bibliothèque est assez représentative :
" je vais vous dire qui typiquement n'entre jamais ici : l'homme blanc riche, entre trente cinq et cinquante ans. Pourquoi ? Parce qu'à cet âge il fait parti des barbares dominants. Monsieur
ne fréquente pas les infrastructures publiques. Jamais vous ne verrez monsieur dans un bus. Monsieur ne partage rien avec les autres, monsieur possède.[...]. Monsieur a du pouvoir d'achat. Une
maison. Deux voitures. Monsieur n'a pas de temps. Il paie un abonnement au club sportif. Pense-t-il jamais,monsieur, à la maison commune ? Non, il se considère comme tout puissant, un
self-made-man, un âne."
Whaaaou !!! Ca sent l'aigreur, le préjugé et la jalousie de celle pour qui les fins de mois doivent être compliqués !!!! ....
Je n'ai rien contre les personnages antipathiques, revêches voire carrément abjectes mais alors il faut étoffer et creuser pour lui donner une profondeur et un interêt que cette
bibliothécaire n'a pas.
Sophie Divry l'a rend juste in-attachante et inintéressante et c'est bien dommage pour ce personnage comme pour le lecteur !!!
Ce roman est très court, et grand bien nous fasse ...car c'est tout de même 60 pages de monologue et quand on sait que la narratrice en question n'est ni passionnante ni drôle, on compte un
peu les pages !!
J'aurais tellement préféré un regard nouveau et plus flatteur sur les bibliothécaires !!!
Le mot de l'éditeur :
Une bibliothécaire d'une cinquantaine d'années, après vingt-cinq années à faire ce métier, et en bonne partie dans la cave d'une bibliothèque de province, à ranger des livres sagement alignés dans leur
rayon respectif, et qui trouve ce métier terrifiant à maîtriser cette vertigineuse production humaine, fruit de deux milles ans de civilisation. Elle qui ne s'accorde d'autre fantaisie que d'installer une plante verte pour rendre les lieux plus agréables, mais
qui pulvérise dans l'explosion de son monologuethéâtral l'ordre et « la toute puissance de la rationalité », incarnée par le système de classification de Dewey. Dans son sous-sol, on lui balance
tout ce qui ne peut être classé : les numismates, les médailles militaires, la généalogie, la psychanalyse, l'occultisme… Et La cote 400 est vacante depuis qu'on a mis les religions avec l'histoire et ça lui donne le vertige
d'imaginer quel domaine du savoir prendra cette place.