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16 janvier 2014 4 16 /01 /janvier /2014 05:02

Oona et Salinger de Frédéric Beigbeder

 

lu par Edouard Baer

 

Rendons hommage aux rendez-vous manqués qui peuplent nos imaginaires.

Lorsque ce roman est sorti en septembre, je n’ai jamais été tentée de le lire. Disons qu’entre Beigbeder et moi, ce n’est pas l’amour fou, enfin surtout de ma part parce que lui ne connaît pas mon existence et se fiche bien se savoir qu’il m’insupporte. J’ai abandonné Windows on the world (je crois que je n’avais pas l’âge du public visé) et ai souvent été agacée par Un roman français dont je ne garde qu’un souvenir, celui de la scène où il prend de la cocaïne (à moins que ce ne soit une autre substance) sur le coffre d’une voiture. Le personnage m’énerve, son écriture aussi, bref je partais avec quelques a priori. Sauf que j’avais envie de découvrir la version audio lue par son ami Edouard Baer, dont j’adore la diction et la folie.
Oona et Salinger, c’est en fait un roman sur les deux histoires d’amour d’Oona O’Neill, la réelle, celle qu’elle vécut avec Charlie Chaplin, et celle qui existât surtout dans la tête de Jerry Salinger. J’avais peur que ce roman de Beigbeder ne soit pour lui qu’une manière de justifier sa préférence pour les jeunes filles, mais il ne parle de sa jeune femme quand dans la toute fin du roman et il aurait pu tout aussi bien s’en passer mais j’ai tendance à pardonner à l’auteur amoureux de n’avoir pu s’empêcher de le faire. J’ai beaucoup aimé le prologue dans lequel Beigbeder fait preuve d’autodérision en expliquant pourquoi il s’entoure de jeunes. Et je me suis dit que s’il parvenait à conserver ce ton drôle et ironique, j’allais aimer et c’est ce qui s’est passé. Il m’a fait rire d’emblée avec ses allusions aux expressions qu’il ne peut pas utiliser avec les jeunes, comme ramer comme Gérard D’Haboville et comme on le sait, quand on fait rire une femme… Bien sûr, j’ai parfois été agacée par des phrases comme « Une fille, c’est comme une coffre fort, ça s’ouvre et ça se referme. Il suffit de trouver le bon mot de passe. » ou « Je te prie d’excuser cet excès de correspondance. Depuis que je te connais, je suis envahissant, je suis ton Hitler et tu es ma France ». Mais même ça, j’ai décidé de le prendre au deuxième degré et je pense que c’était le but. J’ai moins aimé les parties sur les camps que la peinture des années 40 mais j’ai été touchée par le portrait de Salinger que brosse Beigbeder parce que jusqu’ici, je l’avais surtout vu à travers les yeux de Joyce Maynard et le résultat est très différent. Même si Beigbeder ne le ménage pas vraiment, on découvre un homme qui n’a jamais oublié son premier grand amour et cet amoureux qui a besoin de croire en quelque chose alors qu’il est à la guerre et qui apprend que celle qu’il aime se marie à un vieux, même si ce vieux s’appelle Chaplin, m’a émue.
Ne nous mentons pas, je ne suis pas sûre que la rencontre entre ce livre et moi se serait faite sans le lecteur. J’ai aimé son ton narquois, sa manière atroce de prononcer les mots anglais (Edouard, dites-moi que vous avez un peu forcé le trait), particulièrement le mot « casualties ». Bref, je crois que je pardonne tout à Beigbeder quand il est servi par Edouard Baer. D’autant que pour moi, l’oral convient bien mieux à ce texte que l’écrit. C’est un livre que je vous conseille d’écouter plutôt que de lire. En aimant ce roman, je sais que je déçois mes amies lectrices qui ont bon goût, et sans doute que je me déçois un peu moi-même.

Pour la petite histoire, je trouve que la fille d’Oona, Géraldine Chaplin, ressemble beaucoup à Oona. Elle a donné à sa propre fille le prénom de sa mère.

Publié chez Audiolib le 13 Novembre 2014 Durée : 5h59- Lu par l’excellent Edouard Baer et l’auteur pour le prologue et la fin. C’est ma première écoute dans le cadre du Prix Audiolib 2015.





 

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15 janvier 2014 3 15 /01 /janvier /2014 06:10

 

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Voilà un titre à faire accourir tous les fans d'Audiard (... moi en tête !), et pourtant Edouard Louis nous entraîne à mille lieux des Tontons flingueurs avec ce premier roman .

 

"En finir avec Eddy Bellegueule", relève davantage du témoignage psycho-socio-dramatique, dont les médias ne tarissent pas d'éloges, et comme bien souvent quand les critiques littéraires sont tous dithyrambiques, il faut se méfier !!!! 

Vous l'avez compris, je n'ai pas été subjuguée. Disons que ce premier roman est certes un témoignage fort et déchirant mais il ne faudrait pas confondre littérature et témoignage ... enfin, moi ce que j'en dis !!


Alors de quoi ça parle ? Nous sommes plongés (noyés ?) dans le quotidien sombre et lourd d'un gamin de 10 ans, lui-même plongé dans une misère sociale sordide. Le récit débute dans une violence crasse et se poursuit dans un sentiment d'étouffement tant le climat est déprimant voire asphyxiant .

Rien ne va dans la vie d'Eddy Bellegueule, ni le décor d'usine grisâtre du Nord, ni le cocon familial sur lequel règne un père alcoolique et brutal et une mère qui ne rêve même plus pour ses enfants .

C'est dans ce climat misérabiliste où l'intolérance, le racisme et la violence sont monnaies courantes qu'Eddy découvre son homosexualité et c'est le début du récit d'un cauchemar annoncé pour ce gosse, pas né au bon endroit.

Le témoignage est si poignant qu'on pense forcément à un roman autobiographique, l'auteur a 21 ans et je ne peux que saluer ce récit percutant, sincère et écrit avec justesse vu son jeune âge. 
 

Néanmoins, ce roman m'a dérangée, je me suis sentie oppressée , mal à l'aise, à la limite du supportable, je n'ai d'ailleurs pas eu envie de le terminer à un quart de la fin.

Trop moche, trop gris, trop triste, trop lourd, trop réaliste , trop déprimant, trop  ! C'en fut trop pour moi ! Je n'ai pourtant rien contre les romans sombres ou tristes, je serais plutôt une adepte de la littérature du chagrin, mais l'exercice est difficile et le résultat peut vite ressembler à un étalage nauséabond. 

 

Il n'en reste pas moins que le récit est à lire pour combattre encore et toujours l'homophobie et plaider pour le respect de la différence, sauf que nous le savons ce ne sont pas ceux qui auraient besoin de le lire qui le liront ... alors pour les autres, lecteurs tolérants et intelligents, ce roman ne fait qu'enfoncer des portes ouvertes et n'apportent pas grand chose de plus ... ce fut en tout cas mon sentiment durant toute la lecture du roman.

 

 

 

Le mot de l'éditeur :

Élevé dans une famille ouvrière de Picardie, Eddy ne ressemble pas aux autres enfants. Sa manière de se tenir, son élocution, sa délicatesse lui valent de nombreuses humiliations et injures, tant par ses camarades de classe que par son père alcoolique et sa mère revêche. Lui-même finit par s’interroger sur cette homosexualité dont on le taxe avant même qu’il éprouve le moindre désir. Mais la véritable persécution ne vient-elle pas du conditionnement social ? Il parviendra à s’arracher à cette chape écrasante, qui donne au récit une allure zolienne, et à imposer sa personnalité en poursuivant des études de théâtre à Amiens, loin de l’enfer familial et villageois qu’il a connu. Ce texte, psychologiquement frappant, dresse un tableau saisissant d’un monde populaire brutal et sensiblement archaïque. Mais la finesse de l’auteur, par ailleurs sociologue, resitue dans un contexte social le drame familial qui aurait pu devenir une vraie tragédie individuelle. Comment échapper à la détermination ? Comment chaque être peut-il inventer sa liberté ?

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14 janvier 2014 2 14 /01 /janvier /2014 05:49

 

Ils nous ont fascinés, enchantés, émus, bouleversés, chamboulés ou amusés

lors de leur parution  ...

 

Ils sont maintenant en poche ... ne les ratez pas !

 

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12 janvier 2014 7 12 /01 /janvier /2014 05:21

 

 

ô combien est importante la première phrase d'un roman !

C'est elle qui donne la clef, le ton, l'envie ...

 

Je vous propose ce petit rendez-vous dominical pour partager encore et toujours notre amour des livres et des mots ...

... l'idée est simple, il s'agit d'écrire l'incipit du roman que vous avez actuellement en main .  

 

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"Même la sortie du métro a changé."

 

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11 janvier 2014 6 11 /01 /janvier /2014 05:35

 

 

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8 janvier 2014 3 08 /01 /janvier /2014 15:34

 

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A l'occasion du 50ème anniversaire de l'assassinat de Kennedy, Philippe Labro prend la plume et nous raconte comment il a vécu cet incroyable évènement.

Tout jeune journaliste en 1963, il se trouve aux Etats-Unis le 23 novembre lorsque le monde entier prononce cette phrase : on a tiré sur Kennedy !

Il est vrai que beaucoup d'encre a coulé depuis cette date, le monde entier a fabulé autour d'un possible complot, les plus grands historiens ont disséqué la vie du plus charismatique des présidents américains (... mondiaux ?!), bref, tout a été dit, redit et répété ... et pourtant Philippe Labro est parvenu à me captiver avec ce roman.

S'agissant d'un roman, avec une forme journalistique que Labro aime à utiliser parfois, nous sommes dans le subjectif, Labro nous livre son ressenti de toute cette affaire, du personnage hors norme qu'était Kennedy à la thèse du complot qu'il dénonce ... Et c'est précisément l'analyse et les sentiments de l'auteur qui rendent ce roman intéressant.

On peut ne pas partager son point de vue sur Kennedy ou sur la conviction d'un tireur unique mais reste qu'il argumente et défend son point de vue, et en cela c'est déjà intéressant.

Ce roman n'a pas pour vocation de démontrer quoi que ce soit, Labro n'est pas historien et ne revendique nullement ce titre, il faut le lire comme le témoignage d'un homme ayant vécu les évènements de près et comme le travail d'un écrivain qui parvient parfaitement à recréer le climat et la confusion qui règnaient à ce moment.

A lire pour ceux que le sujet intéresse, ne serait-ce que pour le portrait pertinent de l'Amérique et de JFK que Labro nous offre ici.

 

 

Le mot de l'éditeur :

Philippe Labro se souvient de l’assassinat de Kennedy, qu’il a vécu en direct aux …Etats-Unis. Il raconte la démesure de cet événement historique et livre son intime conviction quant à l’identité de l’assassin.

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6 janvier 2014 1 06 /01 /janvier /2014 05:15

 

 

 

 

Certains choix de livres s'imposent d'eux-mêmes et puis il y a les romans pour lesquels on se demande si on fait bien ...

 

Voici donc une petite rubrique pour m'aider à trancher sur les romans qui me tentent avec une petite réserve tout de même !!!

   

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Tous les avis sont donc les bienvenus que vous l'ayez lu ou non ! 

 

 

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5 janvier 2014 7 05 /01 /janvier /2014 05:22

 

 

La rentrée littéraire d'hiver 2014

 

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Une rentrée littéraire très hexagonale pour ce cru 2014, avec 547 nouveaux titres dont 352 romans français et seulement 195 romans étrangers.

Beaucoup de têtes d'affiche pour cette rentrée, Pancol, Foenkinnos, Solers, Orsenna et bien d'autres ...

Une rentrée qui ne s'annonce pas très excitante à mon goût, la bonne surprise se fera peut-être du côté des premiers romans .

 

Et de votre coté, des attentes particulières ?

 


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4 janvier 2014 6 04 /01 /janvier /2014 05:33

 

 

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" Un classique est un livre que tout le monde voudrait avoir lu et que personne ne veut lire."

 

 

Mark Twain 

Extrait de Discours, 1900

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3 janvier 2014 5 03 /01 /janvier /2014 19:47

 

 

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Les arpenteurs du monde du Daniel Kehlmann

Ainsi résonne l'écho infini des montagnes de Khaled Hosseini

La vague de Tod Strasser

Tout cela n'a rien à voir avec moi de Monica Sabolo

Sigmaringen de Pierre Assouline

Françoise Dolto, la déraison pure de Didier Pleux

Ailleurs de Richard Russo

L'analphabète qui ne savait pas compter de Jonas Jonasson 

Vingt-quatre heures de la vie d'une femme de Stefan Zweig

Une vie entre deux océans de ML Stedman

 

 

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